Aux côtés d'Haïti par Son Excellence Michaëlle Jean
Il y a davantage pour moi qu'un retour au pays natal dévasté alors que je m'apprête à me rendre en Haïti les 8 et 9 mars prochains, puis toujours sur l'île, le 10 mars en République dominicaine qui a déployé des efforts considérables au pire de la catastrophe et aujourd'hui encore.
Je me sens portée par la vague immense de sympathie et de gestes de solidarité manifestée par des milliers de Canadiennes et de Canadiens de tous les horizons, par la mobilisation immédiate des équipes gouvernementales et de nos organisations non gouvernementales, par la remarquable efficacité de nos soldats déployés d'urgence là-bas. Encore une fois, alors que j'étais à Vancouver dans l'enthousiasme des Jeux olympiques, combien de gens sont venus me voir pour me faire part de leurs initiatives et de leurs soucis pour Haïti. La ville de Vancouver, à l'instar d'autres municipalités au pays, tout comme le Comité International Olympique et le Comité Olympique de Vancouver, a généreusement contribué à la campagne d'aide. Je tiens à dire tout cela aux Haïtiennes et aux Haïtiens pour qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls.
Je m'attends au pire quant à l'état des lieux. Il m'importe cependant d'aller à la rencontre de celles et ceux qui sont à l'œuvre pour la reconstruction d'Haïti. J'arriverai alors que l'on célèbrera la Journée internationale de la femme. Non sans raison, car les Haïtiennes sont reconnues pour leur tempérament, leur détermination, leur courage et leurs forces. Le mouvement des femmes dans ce pays de tous les défis est central et remarquablement fiable et organisé. Il n'est pas surprenant que le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies se soit tourné vers ces organisations pour la distribution des vivres sur le terrain. Je souhaite, au nom du Canada, être à leurs côtés alors que plusieurs de leurs cheffes de file ont péri dans les décombres. Parmi elles, des amies, des femmes qui avaient tissé des liens importants avec des associations canadiennes vouées à la défense des droits, à la lutte pour la justice et l'équité, à l'élaboration de programmes de coopération et de développement humain dont les femmes sont les principaux piliers. Sans les femmes d'Haïti et sans leurs perspectives et leur concours, la reconstruction n'est pas viable. Il faut leur rendre hommage et soutenir leurs efforts. Elles ont besoin d'être entendues et que leurs voix résonnent au-delà des frontières.
Appuyée par mon mari Jean-Daniel Lafond, je serai aussi accompagnée de trois délégués : le maire de Montréal, monsieur Gérald Tremblay, qui a jumelé sa ville à Port-au-Prince, mobilisé la Fédération canadienne des municipalités et qui est le vice-président de l'Association Internationale des Maires Francophones; la vice-rectrice des relations internationales de l'Université de Montréal, madame Mireille Mathieu, qui est aussi responsable du développement pour l'Agence universitaire de la Francophonie; la directrice de l'Observatoire sur le développement régional et l'analyse différenciée selon les sexes (ORÉGAND), madame Denyse Côté, qui est aussi chercheuse au Département de travail social à l'Université du Québec en Outaouais. Tous, ont des liens de longue date, la volonté et une expertise incontournable des partenariats nécessaires pour accompagner Haïti.
Nous serons ensemble pour constater l'organisation et l'impact des secours déployés ces dernières semaines, pour participer également aux rencontres avec la société civile où il sera question des besoins pour la remise sur pied des infrastructures en matière d'éducation, de gouvernance, de santé et de relance de l'économie.
De Port-au-Prince à Léogâne et à Jacmel, il sera important de constater, d'entendre, de saluer, d'encourager, partout sur notre passage, la vie qui s'accroche et qui reprend ses droits.
Source: Le Bureau du secrétaire du gouverneur général. http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17148
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 7 mars 2010
Aux côtés d'Haïti par Son Excellence Michaëlle Jean
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