Personne, même le ministre de l'Education nationale, ne peut dire avec certitude le nombre d'institutions scolaires qui fonctionnent en Haïti. Ayant poussé comme des champignons en dehors de toutes normes pédagogiques, beaucoup d'entre elles font plus de mal que de bien à nos écoliers.
« Près de 60% des institutions scolaires du pays fonctionnent en dehors des normes établies ». Le ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Gabriel Bien-Aimé, l'a publiquement avoué, mardi, à l'hôtel Montana à l'ouverture d'un forum de trois jours sur l'avenir du système éducatif haïtien organisé par les commissions de l'Education des deux Chambres. Intervenant autour du thème : « Forces et faiblesses de l'école haïtienne », M. Bien-Aimé a aussi reconnu que le système éducatif haïtien comporte plusieurs types d'école évoluant sans cohérence aucune. Il a cité les écoles nationales publiques, celles gérées par les religieux, les écoles communautaires, les écoles privées, les institutions « privées-privées » réservées à un petit groupe, les établissements fantômes, etc. Pas étonnant, non plus, que l'image des enseignants ne soit pas meilleure que celle des écoles. « 57% d'entre eux n'ont aucune compétence pour enseigner », constate, impuissant, le ministre de l'Education...Ce sont les élèves, surtout ceux venant des milieux défavorisés - comme ceux des écoles communales de Port-au-Prince, en grève depuis trois semaines - qui font les frais de l'incompétence des maîtres et du désordre généralisé régnant dans le milieu scolaire. « Un nombre important d'écoliers abandonnent l'école prématurément, regrette Gabriel Bien-Aimé. Le nombre de doublants est aussi inquiétant. »Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, intervenant à son tour au colloque dont le thème est « Vers la révision du cadre légal du système éducatif haïtien », a rappelé les efforts entrepris depuis des années par l'Etat en vue de résoudre les multiples problèmes du système éducatif haïtien. « L'éducation est l'une des priorités de mon gouvernement », a-t-il dit en faisant l'éloge de la réforme Bernard lancée en 1979. « Le budget du MENFP a été doublé au cours des six dernières années », s'est réjoui pour sa part le ministre Gabriel Bien-Aimé avant de citer les réalisations du gouvernement en matière d'éducation. Le système éducatif, a avancé le titulaire du MENPF, est jusqu'ici l'un des rares secteurs du pays à avoir un plan national de développement. « Dans les prochains mois, nous allons dresser le bilan du Plan national d'Education et de Formation (PNEF) afin de le corriger et de l'ajuster, a-t-il dit. « La construction de dizaines d'écoles, l'expérimentation du bac permanent, la formation au profit des enseignants, le renforcement du partenariat public-privé, l'implantation d'une trentaine d'EFACAP à travers le pays », sont entre autres les réalisations citées par le Premier ministre.
Ce forum lancé en présence d'une imposante assistance composée de membres du gouvernement, de parlementaires, d'universitaires, de spécialistes en éducation, de responsables d'ONG, est le premier d'une série de dix que comptent réaliser les commissions de l'Education des deux Chambres sur l'avenir du système éducatif haïtien.
Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=53742&PubDate=2008-02-01
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 1 février 2008
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