La modernisation de l’Etat et l’incitation aux investissements, priorités des trois dernières années du Président
mercredi 16 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Le Président René Préval s’est félicité lundi de la stabilité politique régnant en Haïti sous son leadership et a esquissé les principales orientations d’une politique de renforcement institutionnel et de relance économique à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année législative.
S’exprimant devant les deux Chambres du Parlement réunies en Assemblée Nationale, le chef de l’Etat a fait savoir dans son traditionnel message sur la situation générale du pays que "le moindre vent ne peut plus faire couler le bateau". Mettant au compte de l’intelligence, de l’intérêt national et du dialogue les acquis de son régime, M. Préval, qui s’exprimait une fois de plus exclusivement en créole, a prôné la poursuite du processus de pacification et de stabilisation en cours.
D’entrée de jeu, il a salué les efforts de dépassement de la classe politique et du Sénat ayant permis le maintien à leur poste des Sénateurs élus pour deux ans jusqu’au vote de la nouvelle loi électorale. Le consensus trouvé ne correspondait à aucune des positions affichées auparavant et a l’avantage, a-t-il fait remarquer, de favoriser le "rétablissement du temps électoral et du temps constitutionnel".
Dans la foulée, René Préval a exhorté le Conseil Electoral Provisoire à mettre les bouchées doubles afin de boucler le plus rapidement possible la rédaction de l’avant-projet de loi électorale nécessaire à l’organisation des sénatoriales partielles et des élections indirectes. Il a aussi appelé le gouvernement à faciliter la tenue de ces consultations dans les meilleures conditions.
En matière de sécurité, le chef de l’Etat s’est réjoui de la fin des violences arméees et de la régression spectaculaire du kidnapping. Reconnaissant toutefois que ce dernier phénomène continuait de faire trop de victimes au sein de la population, il a sollicité l’aide de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) en faveur de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Parallèlement à l’arrestation des auteurs de rapts, une offre de formation et d’assistance devrait permettre de développer une stratégie préventive.
Dans le domaine judiciaire, le dirigeant haïtien a estimé qu’il est venu "le temps de mettre fin au règne de l’injustice ayant caractérisé le système au cours des cinquante dernières années". Il en appelle au concours des différents barreaux, des organisations de défense des droits humains tout en saluant l’action des membres du Groupe d’appui à la réforme judiciaire.
Le Président de la république a aussi insisté sur l’importance de la coopération haïtiano-américaine dans le cadre d’un accord d’entraide judiciaire visant à combattre les crimes financiers et le blanchiment d’argent.
Sur le plan économique et technologique, les priorités de Préval sont claires et ses ambitions affichées pour les trois dernières années de son mandat en vue d’arriver à la modernisation des institutions et au renforcement des investissements, conditions indispensables à l’augmentation des recettes publiques et à la création d’emplois. Dans la lignée de ses précédents discours solennels, dont celui du 1er janvier aux Gonaïves, il a souhaité que soient incluses dans le prochain budget rectificatif des allocations destinées à un paquet de projets tels l’adoquinage, la construction de centres culturels et sportifs, l’installation de lacs collinaires et la création d’ateliers de couture dans toutes les communes du pays.
"Personne ne viendra investir dans une économie dont les règles ne sont pas égales pour tous", a martelé René Préval en faisant ressortir l’importance de la lutte contre la corruption et la contrebande. Il en a profité pour énumérer d’autres facteurs dont dépend la croissance économique, la sécurité, le coût de l’utilisation des installations portuaires, la disponibilité de l’électricité et l’accès des entrepreneurs à un portefeuille de crédit.
Chiffres à l’appui, le chef de l’Etat a déploré le niveau exorbitant des frais d’entreposage de marchandises dans les ports haïtiens comparé aux tarifs pratiqués dans d’autres pays de la région. Un container de 40 pieds coûte à l’Autorité Portuaire Nationale (APN) 910 dollars américains contre seulement 300 en République Dominicaine et 265 au Panama.
M. Préval a également déploré la faible capacité de production énergétique du pays qui constitue un sérieux handicap à son développement économique. L’Electricité d’Haïti n’arrive à offrir en moyenne que 30 à 50 mégawatts alors qu’en République Dominicaine la production s’élève à 2.800 mégawatts.
Le Président s’est parallèlement prononcé pour l’augmentation du salaire minimum de concert avec les partenaires sociaux tout en posant le problème de la compétitivité de la main-d’œuvre haïtienne.
Préval a aussi jugé nécessaires à l’articulation des politiques publiques la modernisation de l’appareil administratif de l’Etat à travers l’enregistrement de tous les haïtiens par l’Office national de l’identification (ONI), la numérisation des documents fonciers de la Direction générale des impôts (DGI), du registre d’Etat civil des Archives Nationales de même que l’informatisation des données disponibles au ministère du commerce sur les entreprises du secteur formel en attendant d’engager la même démarche pour le secteur informel. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4616
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 16 janvier 2008
René Préval juge la stabilité irréversible et appelle la MINUSTAH à accompagner la DCPJ dans la lutte contre le kidnapping
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