P-au-P., 22 janv. 08 [AlterPresse] --- Le chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), Hédi Annabi, met en garde contre un retrait prématuré des troupes ONUsiennes de la république caribéenne.
En conférence de presse à Brasilia le 21 janvier, Hédi Annabi a fait savoir que la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée en Haïti depuis le démantèlement de plusieurs gangs importants l’année dernière, selon l’agence Reuters. Mais la paix y demeure fragile, indique-t-il.
Si nous écourtions la durée de la mission, nous laisserions sur le terrain un vide, a déclaré Annabi.
Il s’exprimait en marge d’un entretien avec des officiels brésiliens sur un plan de restructuration de la force ONUsienne, placée sous commandement brésilien ; un plan destiné entre autres à augmenter le nombre de policiers.
Haïti dispose de 8 mille policiers. Elle en a besoin de quatorze mille pour le maintien d’un minimum de sécurité, estime Hédi Annabi.
Nous n’avons pas le désir de rester en Haïti plus longtemps que nécessaire ; mais nous voulons nous assurer que cette mission est bien la dernière, souligne le chef de la MINUSTAH.
Le mandat de la Force ONUsienne expire en octobre prochain. Les Nations unies sont favorables à son renouvellement.
Hédi Annabi rappelle que les efforts de reconstruction, entrepris selon lui par la MINUSTAH, comportent des limites.
« Nous ne sommes pas une agence de développement. Nous faisons de notre mieux pour régler des problèmes urgents, mais nous sommes pas là pour faire le développement », conclut le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Haïti. [vs gp apr 22/01/2008 19:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6868
« Si nous écourtions la durée de la mission, nous laisserions sur le terrain un vide, a déclaré Annabi. »
La question qu’il conviendrait de poser à Monsieur Annabi c’est de nous dire selon ses études, combien de temps il faudra à Haïti et la MINUSTAH pour éclipser de façon définitive le risque de ce vide morbide pour l’état sécuritaire.
Force est de constater qu’il n’y a jusqu’à présent aucun projet pour assurer la période post MINUSTAH. Nos policiers dans le contexte social actuel ne pourront jamais constituer un rempart infranchissable contre les velléités de ceux qui ne savent exister qu’en demeurant hors la loi.
Les réformes de la justice – objectif en sourdine de la MINUSTAH – ne sauront non plus faire du jour au lendemain du système judiciaire haïtien un pilier sur lequel on pourrait construire un édifice-étendard du concept d’équité et de justice sociale.
Tout ceci nous ramène à penser que la MINUSTAH ne partira jamais d’Haïti. Tout simplement parce que cette volonté ne semble pas encore germer dans le domaine de réflexion de ceux qui prennent partiellement les décisions à notre place.
La MINUSTAH changera sûrement de nom pour prendre celui d’une autre MINU je-ne-sais-quoi. En attendant la classe politique haïtienne à encore beaucoup de mal à faire la part des choses entre les faux ennemis et les vrais amis d’Haïti.
La tactique c’est de bien se positionner sur l’échiquier (Ponerse donde el colonel lo vea !)
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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