Google

lundi 23 avril 2007

La Police Nationale réalise une nouvelle grosse prise : Le redoutable chef de gang Bélony a été capturé

Le "commandant" de Bois-Neuf a clamé son innocence, tout comme son adjoint Alain Cadet, lors d’une confrontation télévisée ; ils rejettent en bloc les accusations de meurtre et de kidnapping ; des industriels leur réservaient chaque semaine 5.000 dollars
dimanche 22 avril 2007,
Radio Kiskeya

Le redoutable chef de gang de Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince), Bélony ainsi connu, a été arrêté samedi après-midi par une unité d’élite de la Police Nationale d’Haïti (PNH) après exactement quatre mois de cavale.
L’homme, l’un des plus recherchés d’Haïti, a été appréhendé au cours d’une opération ciblée menée à St-Michel de L’Attalaye (Artibonite, nord) en coordination avec la secrétairerie d’Etat à la sécurité publique, a indiqué à Radio Kiskeya le porte-parole de la PNH, Frantz Lerebours.
Le caïd a été surpris en possession d’un revolver Colt 45. Il s’apprêterait à dégainer lorsqu’il a été désarmé et maîtrisé, a poursuivi le porte-parole.
Peu après son arrestation, Bélony a été héliporté à Port-au-Prince où il été présenté à la presse pieds et poings liés en compagnie de son ex-adjoint, Alain Cadet alias "Pinochet", épinglé il y a deux semaines. Au siège de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), les deux "commandants" du quartier de Bois-Neuf ont protesté de leur innocence tout en faisant certaines déclarations contradictoires et des allusions susceptibles de faire avancer les investigations policières. Interrogés simultanément par des policiers, Bélony et Alain Cadet ont nié leur appartenance à des gangs et toute participation à des enlèvements et des crimes de sang.
Le premier a affirmé ne pas disposer d’informations pouvant être utiles à la police tandis que le second s’est présenté comme "un grand malade qui ne sortait jamais de chez lui".
"Je n’ai jamais commis de kidnapping, je n’ai jamais tué personne", a répété Bélony, suggérant à la police d’aller vérifier ses dires auprès des habitants de Cité Soleil. Il a même indiqué devoir le surnom de "pasteur" qu’on lui a donné à "son image d’homme paisible".
Cependant, le chef de gang a utilisé le terme "soldat" pour parler de ses partisans et a précisé que quatre sacs remplis d’armes avaient été volés alors qu’il les avait confiées à des individus chargés de les faire sortir de Cité Soleil. Ces derniers se seraient enfuis avec la cargaison en République Dominicaine.
Autre révélation très importante sur de présumés liens entre les gangs et des hommes d’affaires de Port-au-Prince. Bélony avoue qu’Alain Cadet et lui recevaient chaque semaine 5.000 dollars de certains industriels non identifiés pour un travail dont la nature reste également inconnue.
Reconnaissant implicitement avoir été à la tête d’un groupe armé, l’ex-commandant autoproclamé de Bois-Neuf a indiqué qu’il "défendait la population dont des éléments étaient continuellement victimes". Bélony qui n’appartient qu’au "parti du peuple", soutient avoir décidé de démobiliser ses troupes en raison de l’avènement d’un pouvoir constitutionnel.
Pour sa part, "Pinochet" a reconnu avoir seulement blessé une seule personne au cours de sa carrière. Il avait logé deux balles dans le corps d’un "ami", sous les ordres de feu le "commandant Dread Wilmé", l’ancien patron et prédecesseur de Bélony à Bois-Neuf.
S’exprimant par ailleurs, en bon père de famille, Alain Cadet s’est plaint de l’arrestation de sa femme et de son beau-frère et n’a pas caché ses préoccupations face à la détérioration de l’état de santé de son bébé de cinq mois.
Accusé notamment de meurtre et de kidnapping, Bélony était en cavale depuis le 22 décembre 2006, date à laquelle ses "soldats" et lui avaient été délogés de leur base par les casques bleus et la PNH. Pris de panique, le chef de gang s’était réfugié dans une section communale retirée de St-Michel de l’Attalaye, sa commune natale.
Il avait récemment remis une vingtaine d’armes de guerre à la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR).
Avant Alain Cadet et Bélony, deux autres importants laeders de bandes armées, Evens Jeune dit "Evens Ti Kouto" et William Baptiste alias "Ti Blanc" avaient été capturés. Quant au "général" Bibi, il est incarcéré depuis 2006 après avoir tenté d’intégrer le programmme de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). En revanche, Amaral Duclona, "général" Toutou, Yoyo Piman, Blade Nasson, Billy et Wilson, pour ne citer que ceux-là, continuent toujours de manquer à l’appel.
Une mobilisation évidente de la police haïtienne et de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) a permis un certain rétablissement de la sécurité dans des quartiers populaires ravagés ces dernières années par la violence politique et criminelle. Toutefois, le processus de désarmement est encore loin de donner les résultats escomptés. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3581

Aucun commentaire: