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lundi 23 avril 2007

Echos de la presse haïtienne: Présidentielle française : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se disputeront la succession de Jacques Chirac

Les forces de gauche fédérées contre le candidat de la droite ; le centre, nouveau champ de bataille des prétendants à l’Elysée ; les français d’Haïti également mobilisés
dimanche 22 avril 2007,
Radio Kiskeya

Les candidats de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP, droite libérale), Nicolas Sarkozy et du Parti Socialiste (PS, gauche démocratique), Ségolène Royal sont arrivés dimanche en tête du premier tour de la présidentielle française avec respectivement 31,11% et 25,84% des voix.
Les deux candidats s’affronteront le 6 mai prochain au second tour. Le vainqueur du scrutin succédera au Président sortant Jacques Chirac qui a annoncé sa retraite politique après deux mandats, un septennat et un quinquennat.
Les deux protagonistes de la deuxième manche des élections ont d’ores et déjà marqué leur territoire en plaçant leur course à l’Elysée, dès la fin de la soirée électorale, sous le signe d’un duel idéologique à géométrie variable.
M. Sarkozy a appelé son adversaire à engager, dans le respect, un débat sur "deux idées de la nation, deux projets de société, deux systèmes de valeur, deux conceptions de la politique" et a tenté de courtiser l’électorat proche de l’extrême droite en promettant aux exclus de faire de la France "une grande famille qui ne laissera tomber personne".
Pour sa part, Mme Royal s’est pratiquement tournée vers les préoccupations des électeurs du centre et de la droite modérée à travers notamment la promesse de tenir des consultations populaires sur l’Europe, la promotion du progrès social et sa volonté de ne plus revendiquer une identité exclusivement de gauche. La candidate socialiste s’est décrite comme "une personne libre qui n’est l’otage d’aucun clan" et a promis de "conjurer les démons de la déprime et du déclin". Dénonçant la mainmise des forces d’argent sur l’appareil d’Etat français, Royal juge impératif le triomphe "des valeurs humaines sur les valeurs boursières".
Un débat télévisé crucial mettra face à face les deux rivaux, le 2 mai prochain.
Auteur d’une formidable percée en récoltant 18,55% des suffrages, le centriste François Bayrou sera pratiquement l’arbitre du second tour. Pour l’heure, le dirigeant de l’Union pour la Démocratie Française (UDF, centre-droit) semble renvoyer dos à dos Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal en ne donnant aucune consigne de vote.
Le scrutin de dimanche, marqué par un taux de particpation record d’environ 86%, a également vu le leader du Front National (FN, extrême-droite), Jean-Marie Le Pen chuter lourdement. Le vétéran, qui avait réalisé le hold-up électoral de 2002 en éliminant le Premier ministre socialiste Lionel Jospin au premier tour, n’a obtenu qu’un maigre score de 10,51% pour ce qui devait être son dernier tour de piste.
Chez les extrémistes de gauche, les communistes de Marie-Georges Buffet et les Verts de Dominique Voynet, laminés avec respectivement 1,94% et 1,5% des voix, ont déjà rallié le camp socialiste alors que le jeune Olivier Besancenot de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), nouvelle attraction avec ses 4,14%, a demandé à ses partisans de faire barrage à l’ancien "premier flic de France, symbole du "pire". La candidate de Lutte Ouvrière (LO), Arlette Laguiller (1,4%), et l’altermondialiste José Bové (1%) sont également venus renforcer la coalition anti-Sarkozy.
En Haïti, où les élections françaises suscitent un certain intérêt dans les milieux politiques, intellectuels et médiatiques, 800 ressortissants français étaient appelés aux urnes samedi, 24 heures avant le vote dans l’Hexagone. Interrogé par Radio Kiskeya, le premier conseiller de l’ambassade de France à Port-au-Prince, Patrick Buzaud, s’est déclaré satisfait du déroulement du scrutin. Là aussi, la participation a paru élevée. Aucun incident n’a été enregistré.
Environ 100.000 haïtiens et français d’origine haïtienne vivent en France. Cependant, aucune donnée n’était disponible sur leur niveau de participation à ces élections. spp/RK

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