Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com
Rude travailleur et doué d'un esprit créateur, Jean-Michel Voltaire - qui vit depuis plus de 19 ans aux Etats-Unis - est un personnage fascinant.
Substitut du procureur du département américain de la Justice depuis 10 ans, il prouve qu'avec de la volonté, de la constance et une bonne dose de pugnacité, les Haïtiens peuvent arriver à faire de grandes choses à l'étranger.
Et même à tendre une main secourable à leurs compatriotes en difficulté en Haïti.
Né en 1971 à Roche-Jabouin, un village à Port-Salut (Sud), l'Haïtiano-Américain Jean-Michel Voltaire s'est envolé en 1994 à destination des États-Unis d'Amérique en tant que réfugié politique, fuyant le coup d'État militaire qui a renversé l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.
19 ans plus tard, il travaille pour le département de la Justice des Etats-Unis. C'est un homme brillant et compétent. Détenteur d'un doctorat en droit à New York Law School, il a aussi reçu une formation en diplomatie, leadership, démocratie, État de droit, prévention et résolution des conflits internationaux, notamment au Foreign Service Institute du département d'État et à l'Institut américain pour la paix.
Comme tout immigrant, notre interlocuteur explique que ses débuts n'ont pas été faciles, mais qu'il savait ce qu'il voulait.
Tout en respectant les lois et les autorités établies de ce grand pays, il a lutté pour s'adapter à la réalité culturelle et climatique de New York. « Après maints efforts, je suis parvenu à faire des études avancées et à avoir une carrière professionnelle réussie. A mon arrivée aux Etats-Unis, j'ai dû faire face à d'énormes défis parce que je ne parlais pas l'anglais. J'étais au chômage, mais j'ai dû m'adapter à une nouvelle culture et à un nouveau climat. Chose certaine, je ne regrette pas d'avoir fait ce choix. C'est un grand pays offrant une multitude d'opportunités. Il suffit d'être discipliné et d'avoir le sens des responsabilités pour atteindre le sommet. »
En termes de satisfaction, l'homme de loi se dit très ambitieux parce qu'il a eu la chance de pratiquer le droit dans le pays le plus puissant de la planète.
«Je n'aurais jamais imaginé même dans mon rêve le plus fou qu'un fils de paysan comme moi, devenu avocat, pouvait représenter le gouvernement américain dans les 50 États. Avec ma détermination, mon éducation, et un pays qui s'ouvre aux immigrants, tout est devenu possible», confie-il.
Voltaire veut être plus proche de sa terre natale Malgré la distance qui le sépare de sa terre natale, Jean-Michel Voltaire, après le séisme du 12 janvier, a entrepris des démarches pour voir dans quelle mesure il pouvait apporter assistance à Haïti et aux Haïtiens en difficulté.
Il a été dépêché après le cataclysme par le département d'Etat pour évaluer le système judiciaire haïtien et aider le gouvernement des États-Unis à élaborer une nouvelle stratégie pour Haïti.
Partageant avec ardeur la philosophie selon laquelle les avocats devaient être des travailleurs sociaux actifs dans leurs collectivités, M. Voltaire confie avoir fondé « Réunion sportive d'Haïti», une organisation à but non lucratif visant le mieux-être des jeunes Haïtiens, particulièrement ceux du département du Sud.
«Comme une personne qui a connu la pauvreté dès son enfance, mais, avec la grâce de Dieu, qui a eu du succès, je suis obligé de mettre mes compétences au service de mon pays, dit-il. Nous avons tous la responsabilité d'aider nos semblables. Mon souci est d'aider une nouvelle génération de jeunes à devenir des leaders dans leurs communautés.»
« Avec le soutien de la Digicel, l'USAID et CRS, nous faisons un travail appréciable dans le département du Sud.
A côté des camps d'été que nous organisons annuellement, nous travaillons avec la Fondation Digicel et les soeurs de Port-Salut pour reconstruire la seule école de filles de cette communauté construite en 1947. Je compte aussi doter cette école d'une salle informatique bien équipée. Nous travaillons actuellement avec Waters missions internationale pour installer un projet d'eau potable dans le village de Roche-Jabouin.
Ce projet d'eau potable servira plusieurs milliers d'habitants.
« An nou rebati Ayiti» est le thème de nos projets. Il reflète les idéaux sur lesquels le pays a été fondé: l'unité et la force. Ces idéaux doivent continuer à vivre dans nos coeurs et servir de principes fondamentaux à nos efforts collectifs pour relever Haïti qui est à genoux.»
Tout en travaillant, il écrit et fait du bénévolat dans sa communauté.
En somme, il est loin de chômer. Ce personnage fascinant a reçu plusieurs prix du département de la Justice et du département d'État pour ses oeuvres. Il vient juste d'être honoré pour son travail. Ce prix intitulé « prix Service communautaire» qu'il a reçu du département américain de la Justice rend hommage à un des employés du département d'État pour ses activités bénévoles qui ont un impact direct sur le bien-être de sa communauté. Il se dit très fier d'avoir reçu ce prix.
Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120231
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 21 août 2013
L'Haïtiano-Américain Jean-Michel Voltaire se rapproche d'Haïti
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