PORT-AU-PRINCE, HAÏTI - « Je ne suis pas capable de ne pas venir. Il faut que je sois ici pour aider. » En mission pour la quatrième fois en Haïti depuis 14 ans, Gilles Beaulieu a eu le coup de foudre pour ce pays dès les premiers moments où il y a mis les pieds.
«Le peuple haïtien, je suis tombé en amour avec. C’est un peuple très résilient et toujours de bonne humeur, malgré les misères», lance le policier de Montréal.
C’est en 1998 que Gilles Beaulieu a fait sa première mission, qui a duré six mois. À ce moment, il savait que ce n’était pas la dernière fois qu’il foulait le sol haïtien, qu’il considère maintenant comme «son deuxième pays».
Il a participé à deux autres missions de neuf mois en 2004 et en 2008. Sa quatrième mission, il l’a entamée en août dernier. Cette fois-ci, il en a pour un an. Depuis son arrivée, il travaille à la collecte de données afin d’assurer la sécurité des policiers en Haïti.
«Ce n’est pas facile d’être loin de la maison aussi longtemps. Mais aujourd’hui, au moins, on a Internet. En 1998, on avait à peine accès à un téléphone, quelques minutes par mois. C’était difficile», explique le père de trois enfants.
Sacrifice familial
Parmi les policiers canadiens qui prennent part à ces missions organisées par l’ONU, Gilles Beaulieu est assurément l’un de ceux qui a le plus d’expérience. A-t-il l’intention de participer à une cinquième?
«Je ne peux pas répondre à ça, s’empresse-t-il de dire en riant. La première personne à qui on le demande pour venir ici, c’est à notre conjointe.»
Si les conditions de vie en Haïti ne sont pas toujours évidentes pour les policiers en mission, Gilles Beaulieu est conscient que ce n’est pas facile pour son amoureuse qui reste seule à la maison.
«C’est un sacrifice. Toute la famille doit embarquer pour que ça fonctionne», laisse-t-il tomber.
«Ma conjointe, c’est elle qui se retrouve avec tout sur les épaules. Elle doit s’occuper de la maison et des enfants», dit-il.
Passion
Mais il se considère chanceux que la femme avec qui il partage sa vie l’appui à 100 % dans «cette passion».
«Pour moi, une mission, c’est comme une drogue!», lance-t-il.
Les policiers en mission avec les Nations Unies travaillent sept jours sur sept et accumulent des journées de congé qu’ils peuvent prendre à la fin du mois.
Pour sa part, dès qu’il en a l’occasion, Gilles Beaulieu n’hésite pas pour retourner au Québec, près de sa famille.
« Je descends chez nous tous les 30 jours. Je trouve que c’est plus viable pour mes proches», dit-il.
D’autres policiers préfèrent attendre plusieurs semaines afin d’accumuler plus de jours de congé. Le sergent Beaulieu ne le recommande pas. Selon lui, il est préférable de décrocher du travail après quelques semaines. La poussière, la circulation chaotique, la chaleur accablante, cela peut rendre aigri, admet-il.
http://www.journaldequebec.com/2012/12/04/le-passionne-dhaiti
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 4 décembre 2012
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