Publié le 29 novembre 2010
Mikaël Lalancette, Le Soleil
(Québec) La communauté haïtienne de Québec savait que la tenue de l'élection présidentielle comportait un risque d'irrégularités, de turbulences et de fraudes. Mais jamais au point de soulever un vaste mouvement réclamant l'annulation pure et simple de l'élection.
«C'est littéralement grossier, il n'y a pas d'autre mot», a réagi le président de l'Association haïtienne de Québec, Adrien Chavannes. «Les gens de la communauté savaient qu'il y aurait des irrégularités, mais on pensait qu'on pourrait quand même faire les choses de façon civilisée.»
Si le représentant de la communauté de 800 membres salue l'unité dont ont fait preuve 13 candidats sur 18 en exigeant l'annulation du scrutin, M. Chavannes espère tout de même que ces derniers iront chercher des appuis de la communauté internationale pour freiner «cette mascarade».
Sans quoi il sera difficile de renverser le couronnement du «dauphin» du président sortant René Préval, Jude Célestin.
«Étant donné la situation dans le pays, ce sera difficile d'avoir une mobilisation populaire contre cette élection. Beaucoup de gens en Haïti ne s'y intéressaient même pas avant qu'elle soit déclenchée», a fait remarquer M. Chavannes.
Rôle du Canada
L'enseignant retraité du Cégep Limoilou a souligné que la communauté internationale devait jouer pleinement son rôle puisque, des 30 millions $ nécessaires à la tenue des élections, 22 seront assumés par cette dernière.
Les deux tiers de cette somme proviendront des États-Unis, du Canada, du Brésil et de l'Union européenne. Cela fait dire à M. Chavannes qu'il y a «des moyens de se faire entendre. Les représentations et les pressions doivent être faites auprès des ambassades de ces pays».
Les observateurs étrangers, veillant à la bonne marche du scrutin, ont une «lourde responsabilité» sur leurs épaules, selon lui. «En ne dénonçant pas les problèmes, les candidats et les observateurs étrangers deviennent eux-mêmes complices du système.»
Les propos du président de l'association de Québec font écho à ceux de Stefan Widmaier, un bachelier en administration de l'Université Laval.
Le jeune Haïtien, qui se tient informé depuis plusieurs jours sur son pays natal par l'entremise des radios haïtiennes sur Internet, a constaté le désintérêt de la population en discutant avec sa mère la veille.
«Elle ne savait même pas si elle irait voter», a indiqué le natif de Port-au-Prince. Lorsque Le Soleil lui a demandé si l'incertitude de sa mère était causée par la faiblesse des candidats ou par l'absence d'intérêt pour l'élection, il a répondu : «Un peu des deux.»
«On s'attendait un peu à ça. Les gens en Haïti veulent entendre parler de la reconstruction du pays, de la situation du choléra. Ce qu'il faut, c'est du changement, un retour de la stabilité, des investissements étrangers et la promotion de l'éducation. Le pays n'avait pas besoin d'une élection truquée», a tranché le jeune homme.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201011/28/01-4347227-scrutin-en-haiti-la-communaute-de-quebec-choquee.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 29 novembre 2010
Scrutin en Haïti: la communauté de Québec choquée
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