Les élections en Haïti se sont achevées dimanche dans la confusion: douze des 18 candidats au scrutin présidentiel, dont c'était le premier tour, ont réclamé son annulation en faisant état de fraudes massives.
Des manifestations ont essaimé dans plusieurs parties du pays à la fermeture des bureaux à 16h00 (21h00 GMT). Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays. Une personne blessée par balle par des inconnus dans un bureau de vote de Fort-Liberté, dans le nord-est, a indiqué Radio Caraïbes.
"Nous dénonçons une fraude massive qui a lieu dans tout le pays (...) Nous réclamons l'annulation pure et simple des élections", ont déclaré les douze candidats dans un communiqué conjoint lu aux journalistes dans un hôtel de Port-au-Prince.
Le groupe comprend les principaux candidats de l'opposition à la présidence, dont beaucoup avaient déjà accusé la coalition du président René Préval, Inite (Unité), de chercher à l'emporter par des moyens frauduleux. Parmi eux figurent l'ancienne première dame Mirlande Manigat, le musicien Michel Martelly et l'avocat Jean-Henry Céant.
Le Conseil électoral provisoire a annoncé que les élections s'étaient "dans l'ensemble bien déroulées" à travers le pays, où étaient en place plus de 11.000 bureaux de vote. Il a cependant reconnu quelques difficultés et a dit s'employer à les résoudre.
Les Haïtiens devaient élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Dix-huit candidats à la présidence, 120 au Sénat et 900 pour la Chambre des députés étaient en lice.
INCIDENTS
Des retards ont affecté l'installation de matériel électoral et le début des opérations de vote en divers points, et nombre d'électeurs ont passé des heures à chercher, sous un soleil de plomb, les centres électoraux où leurs noms étaient enregistrés.
Dans le quartier de Tabarre, des électeurs qui ne trouvaient pas leurs noms sur la liste électorale ont mis à sac un bureau de vote installé dans une école. Deux policiers haïtiens qui étaient de faction ont fui les lieux, selon des témoins.
Plus de 12.000 casques bleus de la Minustah, la force des Nations unies dans le pays, étaient déployés pour surveiller les opérations de vote.
Dans le camp de réfugiés de La Pista, où sont regroupés plus de 50.000 rescapés du séisme de janvier qui a fait 250.000 morts, Harold Clerg se plaignait, comme nombre de ses camarades, de n'avoir pu obtenir les nouveaux papiers d'identité qui lui auraient permis d'aller voter.
"Le gouvernement dépense beaucoup d'argent pour faire campagne et larguer des tracts par avion mais nous, nous vivons dans les détritus, la misère et la faim", a-t-il dit à Reuters.
Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté actuellement à une épidémie de choléra qui a fait environ 2.000 morts.
Des émeutes contre les casques bleus ont éclaté ces dernières semaines à la suite de rumeurs accusant le contingent népalais de l'Onu d'avoir été le vecteur de la bactérie du choléra. Ces violences ont compliqué encore un peu plus la lutte contre la maladie ainsi que l'organisation des élections.
Plusieurs candidats à la présidence - le président sortant René Préval ne pouvait se représenter - avaient des chances de l'emporter, mais aucun ne semblait en mesure d'atteindre les 50% nécessaires pour être élu dès le premier tour.
Eric Faye et Jean-Stéphane Brosse pour le service français
http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-elections-en-haiti-s-achevent-dans-la-confusion_940696.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 29 novembre 2010
Les élections en Haïti s'achèvent dans la confusion
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