Elle sa fait appeler COUCOU, une très bonne amie de longue date. Revenue depuis peu en Haïti, elle a échappé au tremblement de terre meurtrier du 12 janvier. Comme beaucoup d’haïtiens, elle sillonne tous les jours les rues de Port-au-Prince avec ses inquiétudes, mais persuadée qu’elle a quelque chose à faire en Haïti pour Haïti.
De temps en temps nous prenons le pouls de la situation à travers des conversations que nous soutenons par internet interposé. Nous avions publié quelques unes de ces conversations et d’autres le seront bientôt.
Nous avions beaucoup insisté pour qu’elle nous gratifie d’une petite rubrique depuis Haïti. Avec ces quelques phrases elle fait ses premières armes de journaliste-reporter. Malgré ses conseils nous incitant à ne pas publier ce quelle présente comme un essai. Nous prenons le pari de le publier en guise de remerciement et surtout une façon de lui dire que nous apprécions son courage.
Merci coucou
SUR LES PRISONNIERS EVADES DES PRISONS
J’ai demandé à un homme de classe moyenne, un homme instruit: avez-vous pensé à la situation de notre ville, de notre pays sachant qu’il y a environ 5000 détenus qui se sont évadés?
C’était une grande préoccupation que nous avions eu dans notre quartier (Pèlerin 5) le lendemain de la catastrophe. Nous avions pensé qu’ils viendront dans les quartiers plus calmes tels que Pétion-Ville, mais cependant nous avons constaté qu’ils n’ont pas vraiment pris ce chemin la mais ils se sont plutôt mêlés à la foule qui se rendait peut être dans les provinces ou en République Dominicaine.
Le gouvernement dominicain nous a offert son aide pour les retrouver aussi, donc ca nous donne un peu de chance mais le peu de détenus qu’on a retrouvé à date est vraiment inquiétant et j’ai peur qu’au bout de quelques mois que l’aide offerte ne tienne plus, ce ne sera plus la priorité des Dominicains.
En tout cas ce h’est pas une priorité maintenant, nous avons tellement de choses à faire dans ce pays qu’on ne pense pas du tout à cela. Prions que Dieu convertisse leur cœur et change leur âme… paske sou bit nou ye la nou pap jwenn yo (Parce que à en juger par la liste de nos priorités, nous n’allons pas les retrouver).
La même question a été posée à une dame sur la place Boyer à Pétion-Ville, elle a répondu :
Au nom de l’Eternel, anyin pap rive nou, nou jwenn jouk nou pakapab anko, se pitit Bondye nou ye lap proteje’n, lap chanje ke yo, apre 3jou priye a tout bagay ap rantre nan lòd. Moun yo pral fè rout yo nou minm na sou rout pan ou. Epi tout kounye a si nou jwenn yon volè se tou koupe kou’l.
(Au nom de l’Eternel rien ne peut nous arriver, nous en avons assez bavé, nous sommes des enfants de Dieu. Il se chargera de notre protection. Il changera leurs cœurs. Après trois jours de prière, tout est rentré dans l’ordre. Ils feront leur chemin et nous nous emprunterons le nôtre. Et puis aujourd’hui si un voleur se fait attraper il faut lui trancher la tête tout de suite).
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 19 février 2010
LES MAUX D'HAITI EN QUELQUES MOTS D'HAITI...
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