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vendredi 19 février 2010

• Haïti : les donateurs privés plus généreux que les Etats

Un mois après le séisme qui a dévasté Haïti, les dons récoltés par les Nations unies s'élèvent à plus de 619 millions de dollars, dont 186 millions de dollars collectés auprès de particuliers et d'entreprises du monde entier. Une aide supérieure aux fonds alloués par chacun des pays donateurs.
A peine un mois. C'est le temps qu'il aura fallu aux Nations unies pour collecter la totalité de son objectif de dons à Haïti. Et même le dépasser très largement. Suite au séisme qui a ravagé l'île, le 12 janvier, l'ONU avait lancé un appel de fonds d'urgence de 575 millions de dollars, le 15 janvier.
La réponse ne s'est pas fait attendre. Selon les derniers comptes publiés par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) ce mardi, ce sont plus de 619 millions de dollars qui ont été effectivement récoltés dans le cadre de l'appel onusien. L'ensemble des dons devrait permettre de financer quelque 40 projets qui ont été proposés, principalement par les grandes ONG, dans le cadre de l'appel de l'ONU.
Un afflux sans précédent de dons privés
Gouvernements, entreprises et particuliers ont fait des dons sans précédent. Plusieurs pays moins favorisés ont mis la main au porte-monnaie, souligne l'OCHA dans un rapport publié le 11 février. Ainsi, la République démocratique du Congo (RDC) a fait un don de 2,5 millions de dollars. Mais ce sont les donateurs privés qui ont été les plus généreux.
«Les dons du secteur privé, émanant de particuliers ou d'entreprises du monde entier, pour des projets de l'ONU et d'ONG dans le cadre de l'appel d'urgence ont dépassé les dons de chacun des pays donateurs», a affirmé récemment Kristen Knutson, porte-parole de l'OCHA, à l'AFP. En effet, les dons privés s'élèvent à plus de 186 millions de dollars à ce jour, devançant ceux des Etats-Unis (114 millions), du Canada (57 millions), de l'Arabie saoudite (50 millions) et de l'Espagne (41,2 millions), selon les données fournies par l'organisme de l'ONU.
Et l'aide financière n'est sans doute pas prête de se tarir. Les particuliers sont toujours mobilisés. Au Danemark, par exemple, un show télévisé de solidarité a permis de récolter plus de 130 millions de couronnes (17,5 millions d'euros) le week-end dernier, dont la moitié sera versée aux organisations caritatives danoises pour des projets d'assistance à la population haïtienne. En France, plus de 64 millions d'euros de dons avaient été recueillis au 11 janvier, par dix grandes ONG, dont Fondation de France (24 millions d'euros), Croix-Rouge (11,6 millions), Secours Catholique (7 millions) ou Médecins du Monde (3,9 millions), détaille l'AFP.
Outre-Atlantique, l'ancien président américain Bill Clinton a déclaré, vendredi dernier, que la fondation qu'il cogère avec George W. Bush et sa propre fondation («Clinton Foundation Haiti Relief Fund») avaient reçu un «montant impressionnant», dont 7 millions de dollars ont déjà été alloués à des organisations «fournissant soins médicaux, nourriture, eau, abris et éducation». A Hollywood, les célébrités se sont également lancées à la chasse aux dons.
Après l'aide d'urgence, la reconstruction
Si l'ONU se félicite d'avoir atteint son objectif initial, elle n'en appelle pas moins les donateurs qui ont avancé des promesses de fonds à les transformer en dons réels au plus vite. Encore aujourd'hui, les Etats multiplient les annonces. L'Union des nations sud-américaines (Unasur) s'est engagée, la semaine dernière, à remettre 300 millions de dollars à Haïti, dont 100 millions d'aide directe et 200 millions en prêt de la Banque interaméricaine de développement (BID).
En outre, le président Nicolas Sarkozy se rend ce mercredi en Haïti, où il va rencontrer les équipes de secours françaises, des représentants des ONG présentes sur place et des blessés haïtiens. Il devrait également annoncer une nouvelle aide financière de la France, qui a déjà versé près de 17 millions de dollars sur les comptes de l'ONU. Car après l'aide d'urgence, Port-au-Prince est maintenant confrontée à un défi de taille : tout reconstruire de zéro.

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