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mercredi 13 février 2008

Le premier ministre Jacques Edouard Alexis annonce un programme d’appui à la relance de l’économie d’un montant de plus de 7 milliards de gourdes, dan

En réponse à la vie chère et à la pauvreté
mardi 12 février 2008,

Radio Kiskeya

Le premier ministre Jacques Edouard Alexis a annoncé mardi un Programme d’Investissement Spécial (PIP) assorti d’un programme complémentaire totalisant sept milliards huit cent millions de gourdes (7,800,000,000.00 Gdes), pour faire face à la cherté de la vie et à la pauvreté.
Le chef du gouvernement a fait état d’un tel programme à l’occasion d’une audition au Sénat où, à l’instar de la Chambre basse, des voix s’élèvent de plus en plus contre la cherté de la vie et l’apparente incapacité du gouvernement à y faire face.
Après avoir mis l’accent sur les causes externes et internes de la cherté de la vie, M. Alexis a placé tout effort en vue de résoudre ce problème dans le cadre de la mise en œuvre du Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSCRP) conçu par le gouvernement, avec l’appui de la communauté internationale. Les multiples initiatives envisagées dans le cadre dudit document comprennent, entre autres, la création d’emplois, l’octroi de crédit à des commerçants du secteur informel et à de jeunes entrepreneurs. Le gouvernement disposerait déjà de un milliard cent millions de gourdes (1,100,000,000.00 Gdes). Une réunion avec les bailleurs de fonds en avril prochain vise à obtenir tout l’argent nécessaire à la mise en application du DSCRP, informe Jacques Edouard Alexis.
Deux des sénateurs qui étaient à l’origine de l’interpellation ratée du premier ministre à la fin de l’année dernière, MM. Youri Latortue (Artibonite) et Gabriel Fortuné (Sud), ont clairement exprimé leur insatisfaction par rapport aux engagements pris par le chef du gouvernement.
Le sénateur Latortue a même ironisé, soutenant que l’exposé réalisé par le premier ministre équivaudrait à une nouvelle déclaration de politique générale. Se disant tout à fait déçu de la prestation de M. Alexis, il a demandé à ses pairs d’assumer leurs responsabilités par rapport au gouvernement de celui-ci.
Pour le sénateur Fortuné, le programme annoncé par le premier ministre ne produira pas les résultats escomptés. « Il serait mieux que l’argent disponible serve à subventionner de la nourriture et des médicaments indispensables aujourd’hui à la population », a-t-il ajouté.
L’ancien président du Sénat, Joseph Lambert (Sud-est), a pour sa part pris le contre-pied de ses deux collègues, assimilant à une preuve de la conscience qu’a le premier ministre de la gravité de la situation, l’exposé qu’il a réalisé par-devant les sénateurs. Les actions qu’il annonce prouvent que le gouvernement ne reste pas inactif face à la situation, a-t-il ajouté.
Alors que les discussions se déroulaient dans l’enceinte du Parlement, au dehors (comme c’est maintenant la norme dès que Jacques Edouard Alexis se présente au Parlement), des manifestants scandaient des slogans en sa faveur et contre son renversement. Ils demandaient tout aussi bien que le président Préval termine son mandat et que l’ancien président Jean Bertrand Aristide puisse revenir au pays.
Toujours devant le Parlement, un autre groupe, représenté par des sociétaires victimes des coopératives réputées en faillite, lançait pour sa part des slogans anti-Alexis, en protestation contre la passivité du gouvernement en ce qui concerne le dossier de leurs dédommagements.
Avant de recevoir le chef du gouvernement, le Sénat avait voté dans la matinée la Loi sur la Déclaration de Patrimoine, faisant obligation aux fonctionnaires de déclarer leurs biens à l’entrée et à la sortie de l’administration. Le vote de cette loi était fortement réclamé par les bailleurs de fonds internationaux, a souligné le président du Sénat. Kelly Bastien a également présenté cette loi comme un outil clé dans la lutte contre la corruption. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4694
Commentaires :
Ces discours politisés sont faits pour « faire dodo les enfants ». Les parlementaires ont raison de parler de nouvelle présentation de politique générale. La présentation du programme devrait être plus accessible au grand public.
Dans l’ère de la décentralisation mal comprise, à l’haïtienne, ces projets faisant intervenir des millions de gourdes font froid au dos. L’obstacle majeur à la bonne exécution de ces plans pieux est encore le mariage indestructible de l’incompétence et la corruption.
On aimerait tellement pouvoir se dire après que l’on avait fait preuve de trop de pessimisme devant les résultats probant du plan de Jacques Edouard Alexis. Mais bon. On ne va pas non plus se fermer les yeux pour rêver dos à la réalité et à la perception de la gestion de notre administration.
On peut noter en passant que depuis un certain temps, l’ancien Président de l’assemblée nationale garde un profil bas faisant montre d’une docilité suspecte. Pourquoi cette attitude ?

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