Mardi 20 novembre 2007
Communiqué de Reporters Sans Frontières
Soumis à AlterPresse le 20 novembre 2007
Reporters sans frontières exprime son inquiétude après le départ forcé, le 9 novembre 2007, du journaliste Joseph Guyler C. Delva, cible de menaces de mort à répétition depuis le 25 octobre 2007.
"Ce départ forcé d’un journaliste connu pour son engagement en faveur de sa profession montre que le combat pour la liberté de la presse reste d’actualité en Haïti. Joseph Guyler C. Delva est obligé de s’exiler trois mois après sa prise de fonction à la tête d’une commission chargée de lutter contre l’impunité dans les assassinats de journaliste. Cet épisode ne pouvait pas plus mal tomber. Nous exprimons notre solidarité à l’égard du journaliste et de sa famille et appelons les autorités à faire très vite la lumière sur les menaces et les intimidations qui l’ont conduit à quitter précipitamment le pays", a déclaré Reporters sans frontières.
Joseph Guyler C. Delva a été pris en filature par des inconnus, dans la soirée du 5 novembre 2007, alors qu’il circulait en voiture à Port-au-Prince. A plusieurs reprises, le journaliste a simulé un stationnement pour s’assurer qu’il était réellement suivi. "Arrivé à une station-service, Joseph Guyler C. Delva s’est arrêté pour faire le plein. A ce moment, les inconnus ont, à leur tour, garé leur véhicule. Certains en sont descendus et se sont dirigés vers sa voiture. Pris de panique, le journaliste est reparti dans son véhicule et est allé chercher de l’aide au commissariat de Pétion-Ville où des policiers l’ont accompagné à son domicile", a expliqué à Reporters sans frontières Jean Wilner Morin, porte-parole de la Commission indépendante d’appui aux enquêtes relatives aux assassinats de journalistes (CIAPEAJ), dont Joseph Guyler C. Delva est le président. Sur les conseils de sa famille, le journaliste a décidé de quitter provisoirement le pays. Il s’est réfugié aux États-Unis.
Destinée à lutter contre l’impunité entourant les principales affaires qui ont endeuillé la presse haïtienne, la CIAPEAJ a été instituée, le 10 août dernier, à l’initiative du président de la République René Préval. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, les fonctions occupées par Joseph Guyler C. Delva à la tête de cette commission ne seraient pas la seule raison des menaces dont il est l’objet.
Correspondant de plusieurs médias étrangers à Port-au-Prince, dont la BBC et l’agence Reuters, Joseph Guyler C. Delva est aussi l’animateur d’un programme d’actualité de la station de radio Mélodie FM. Il a plusieurs fois évoqué à l’antenne des dossiers sensibles, dont celui d’un sénateur titulaire d’une double nationalité, une pratique pourtant interdite par la Constitution haïtienne de 1987.
Le 25 octobre, Joseph Guyler C. Delva avait été averti à deux reprises sur son portable "qu’il devait faire attention, que l’on savait où le trouver et qu’on allait l’avoir".
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6651
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 21 novembre 2007
Un journaliste, cible de menaces de mort, laisse Haiti, selon Reporters Sans Frontières
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