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mercredi 7 novembre 2007

Les gédés ont fêté à la faculté d'Ethnologie

De gauche à droite, les professeurs Bayyinah Bello, Yves Dorestal et Grégoire Dienguélé. (Photo: Dominique Domerçant)
En raison des fortes intempéries, la Fête des morts et des gédés a été célébrée de façon moins fastueuse que d'habitude dans divers endroits de la capitale. Au cimetière de Port-au-Prince, des adeptes de vaudou ont pris part comme à l'ordinaire au traditionnel pèlerinage du premier novembre, jour de la Toussaint. Pour marquer cette fête, la faculté d'ethnologie de l'Université d'État d'Haïti (U.E.H) a présenté une exposition de mets vaudous, de produits artisanaux et de costumes de gédés. En plus de la tenue de deux conférence-débats à l'auditorium et d'une dégustation de mets gédés, un troubadour a chanté quelques chansons créoles.
Vue partielle de l'assistance. (Photo: Dominique Domerçant)
Une centaine de personnes ont pris part aux différentes activités organisées à l'occasion de la Fête des morts. "Il faudrait marier le vaudou avec les sciences humaines comme l'a mentionné J. C. Dorsinvil dans son ouvrage intitulé "Vodou et Névrose", a déclaré Yves Dorestal, doyen de la faculté d'Ethnologie. C'est ce qui a incité depuis plus de deux ans les étudiants à mettre en place une telle initiative".
Un panel, composé d'universitaires comme le Dr Grégoire Dienguélé, responsable du département d'anthropo-sociologie, du doyen Yves Dorestal et de Me Bayyinah Bello, a donné l'occasion aux participants de connaître plus sur le vaudou et les gédés.Le doyen de la faculté d'Ethnologie, dans son introduction, avait mis l'accent sur la perception qu'on a du Gédé et de la mort en Haïti. Les conférenciers ont tour à tour dévoilé les paramètres du vaudou qui, selon eux, n'est pas seulement une religion mais une vision cosmique.
" Il n'y a pas un peuple sur terre qui n'a jamais posé le problème de la mort et de la vie dans son histoire, a déclaré le Dr Grégoire Dienguélé. Suivant la société, la perception de la mort est différente de l'une à l'autre. Dans certaines, le point fort de toute l'activité humaine ne se réside que dans un éventuel combat contre la mort. Les forces sont en nous, c'est à nous de les découvrir. Et de se débarrasser des préjugés à l'endroit du gédé qui existe en nous, quelle que soit notre religion ".
Les délicieux mets gédés servis pour la circonstance. (Photo: Dominique Domerçant)
Après avoir invoqué publiquement les forces cosmiques du vodou à travers des chansons et des allocutions, la professeure Bayyinah Bello a pour sa part fait étalage de son savoir face à des personnages célèbres représentatifs, selon elle, des mystères du vaudou en Haïti. " Toussaint Louverture était un maître Ogou, l'empereur Jean Jacques Dessalines un legba et François Duvalier, un gédé en personne ", a-t-elle affirmé. Elle a critiqué sévèrement le silence des auteurs des livres d'histoire haïtienne sur le rôle joué par le vodou dans l'accession de notre pays à l'Indépendance. " Notre histoire est bourrée de faits imprécis, ce qui cause beaucoup de tort et d'injustice à la nation haïtienne et à notre culture. Les Haïtiens ne doivent pas se sous-estimer ".
Micholson Chéry

cherymicholson@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50448&PubDate=2007-11-06

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