Google

lundi 12 novembre 2007

Début d’une enquête judiciaire sur la vente des matériels du CNE


Le parquet de Port-au-Prince a lancé ce vendredi une enquête sur la gestion des matériels du Centre National des Equipements (CNE). Trois employés ont été interpellés au terme de plus de 5 heures d’audition au local du CNE a Cité Soleil.
Un substitut du commissaire du gouvernement, accompagné de quelques policiers, s’était transporté, au local du CNE où il a réalisé l’audition du directeur de l’entreprise, Alix Lorquet, du directeur du dispatching, James Pierre et de quelques autres employés.
A l’origine de cette investigation les suspicions sur la vente d’un lot de matériels du CNE, dont 11 bulldozers et 5 camions pour la modique somme de 150 000 gourdes.
Hier des responsables du CNE avaient indiqué que tous les matériels listés par la Cour des Comptes n’avaient pas été livrés. 50 camions seraient fonctionnels au CNE sur les 80 existants selon des employés qui rappellent que des équipements du CNE à L’Estère et Tiburon avaient été vandalisés en 2004.
D’autre part, les membres de la commission finance du sénat s’étaient entretenus ce vendredi avec le ministre des finances, Daniel Dorsainvil, et le ministre des Travaux Publics, Frantz Verella, sur le dossier de la vente des matériels du Centre National des Equipements. Les sénateurs, insatisfaits des explications fournies par les ministres ont décidé de créer une commission d’enquête sur ce dossier.
Les sénateurs exigent des informations précises sur la vente des matériels du CNE avant la ratification de l’accord prêt de 50 millions de dollars du gouvernement Taiwan à Haïti. Les parlementaires sont convoqués en assemblée nationale le mardi 13 novembre pour la ratification de l’accord.
Mardi dernier, le vice président de la commission finance du sénat , Kelly Batien, avait estimé que des matériels du CNE avaient été vendu dans des conditions drôles par les responsables de la Direction Générale des Impôts (DGI) sous le gouvernement de transition. Il avait réclamé des explications de la commission d’enquête sur le CNE soulignant toutefois que l’accord doit être voté pour que l’état puisse acquérir de nouveaux matériels.
De son coté, la DGI avait nié toute responsabilité dans la vente des matériels de la CNE dénoncée par des parlementaires. Le directeur des opérations de la DGI, Lustin Muray, affirme que la DGI n’a rien à voir avec l’évaluation des matériels qui a été réalisé par la Cour des Comptes. Selon lui les matériels vendus ont été présentés par la cour des comptes comme un ensemble de ferrailles. Tout en indiquant que des aucunteurs publiques ont réalisé la vente M. Lustin précise qu’un aucunteur ne peut décider d’augmenter le tarif d’un matériel.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13219

Commentaires :
Sans prétendre posséder les dons d’un illuminé du type Nostradamus, il n’est pas difficile de prédire l’issue de cette nouvelle enquête administrative ouverte autour d’un dossier de corruption malgré le fait que le gouvernement et le chef d’état ont à maintes reprises brandi l’étendard de la lutte contre la corruption pour en faire une des priorités de cette administration.
Beaucoup diront que nous sommes de mauvaise foi cependant les cas d’enquêtes dont les résultats n’ont jamais été rendus publics sont très nombreux.
Nous avons encore en travers de la gorge l’affaire de la Socabank qui avait jeté des soupçons - pour une grande partie de l’opinion publique bien fondée – sur une frange du pouvoir législatif dont les membres, selon des allégations venant d’un sénateur de la république, auraient accepté des pots de vin contre la signature d’une résolution parlementaire en faveur de cette institution Bancaire alors en faillite aujourd’hui phagocytée par une autre institution.
Ces allégations ont été enquêtées par une commission interne. Et les résolutions à titre de conclusion représentaient l’expression fidèlement farouche de notre « kase fey kouvri sa » vernaculaire.
Si cette enquête n’a pas permis certes de condamner les parlementaires éclaboussés, elle n’aura surtout pas eu la vertu d’enlever les doutes qui continuent de planer sur cette institution. Et ça, l’opinion publique le sait et le sait très bien.
Dans la foulée de ces accusations, le sénateur –accusateur avait aussi évoqué l’implication de certains de ces collègues dont les véhicules à matricule officielle étaient utilisés dans le trafic de stupéfiants.
Aucune enquête sérieuse n’avait été diligentée pour faire toute la lumière sur ces accusations.
Quelques mois plus tard la société a du retenir son souffle devant cette rumeur très sérieuse et grave qui faisait croire qu’un autre sénateur était impliqué pour de bon dans cette affaire de bateau ayant fait naufrage à Tiburon.
Après des déclarations fracassantes et des tours de passe-passe de tout genre, d’autres scandales ont éclipsé encore une fois une affaire que les haïtiens n’ont sûrement pas oubliée.
Il faut rappeler que le Sénat haïtien a déjà été victime du comportement de certains élus. Il suffit de sortir la liste des trafiquants incarcérés dans les prisons de Miami pour se faire une idée.
Aujourd’hui, le Sénateur objet de ces rumeurs ne profite surtout pas du bénéfice du doute car on ne peut pas dire que toute la lumière ait été faite sur la question.
Donc le sort de cette enquête du CNE est couru d’avance et on en s’attend plus au miracle.

Dr JJ

Aucun commentaire: