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lundi 12 novembre 2007

Haiti : Fin de la deuxième édition de la rentrée littéraire à Port-au-Prince

Dimanche 11 novembre 2007
P-au-P., 11 nov. 07 [AlterPresse] --- La deuxième édition de la rentrée littéraire, organisée durant 6 jours en Haiti par les Éditions Presses nationales d’Haiti, a été cloturée par un diner qui a réuni le 10 novembre à Pétion-Ville (périphérie est) des personnalités du monde des lettres et des arts ainsi que de divers autres secteurs, a constaté AlterPresse.
Cette rentrée littéraire, placée sous le thème « La rencontre des générations », a réuni en signature 10 écrivains : Louis Philippe Dalembert, Jean Max Calvin, Gérard Etienne, Jean-Claude Charles, Michael Mondésir, Janine Tavernier, Monique Mesple La Salle, Lyonel Trouillot, Evelyne Trouillot et Euphèle Milcé.
Au total, 40 titres édités par les Presses nationales d’Haiti ont été mis à la disposition du public, dont de nombreux recueils de poèmes, des nouvelles et des romans.
Au cours de ces 6 jours de rencontres entre auteurs et lecteurs, un hommage soutenu a été rendu au célèbre écrivain haïtien Jacques Roumain, dont l’année 2007 marque le centenaire. 8 ouvrages de cet auteur ont été rendus disponibles.
Des animations autour du livre, des conférences, des ateliers de lecture, des séances de vente-signatures et des causeries avec les auteurs en promotion, dans les écoles, bibliothèques et librairie à Port-au-Prince : telles ont été les principales activités de cette rentrée littéraire.
Parmi les moments marquants de la rentrée littéraire, AlterPresse a relevé des causeries entre Jean-Claude Charles et les étudiants de la Faculté des Sciences Humaines (Fasch), et entre Frankétienne et des élèves du Lycée Toussaint Louverture.
Bamboola Bamboche, la chronologie d’un rêve
Ecrit un (1) an après l’enquête réalisée sur l’assassinat du poète jamaïcain Michael Smith par le journaliste-romancier haitien Jean claude Charles, Bamboola Banboche campe la chronologie d’un rêve émiété.
Dans un temps éclaté, se déroule l’histoire dans la structure et la dynamique d’un rêve vécu pendant sept (7) heures de temps ( de minuit à 7h du matin), et raconté par un journaliste narrateur, assis dans un bar imaginaire, relate l’auteur lors de sa causerie suivie d’une vente-signature de l’ouvrage, le mercredi 7 novembre 2007, à la Fasch.
Dans un va-et-vient chronologique, son esprit voyage entre plusieurs faits racontant tantôt l’histoire principale, celle de la mort du poète assassiné, tantôt d’autres histoires secondaires, dans une ambiance carnavalesque qui embrouille un peu l’histoire principale, avoue l’auteur.
Bamboola Bamboche est une narrration anecdotique, un récit qui traite les réalités politique et sociale de la Caraïbe en mal de liberté. Des réalités quotidiennes rapportées d’une façon autre qu’à la télévision, la radio ou dans les presses écrites, explique le journaliste romancier.
« Le roman relève du domaine de l’écriture et non de la communication », précise l’écrivain. Cependant le sens doit être cohérent et attirant, indépendamment des principes ou règles ou une forme d’écriture romanesque donnée, insiste-t-il face à des étudiants attentifs.
Jean-Claude Charles parle d’un pacte entre l’écrivain et le lecteur, « le pacte de la narration » à travers ses écrits. Cependant il dit n’avoir aucun rapport d’éthique avec un mouvement, une tendance ou une école littéraire donnée.
« Je n’ai pas peur de l’étiquette moderne, mais en même temps je reste attacher à la base classique axée sur les 20 ans vécus en Haiti », confie-t-il.
Publié pour la première fois en 1984, à Paris (Barault), réédité en 2007, Bamboola Bamboche, de Jean Clause Charles, parait à Port-au-Princie à l’occasion de la 2e édition de la rentrée littéraire des Editions des Presses Natationales d’Haiti.
Quelques extraits de l’ouvrage ont été lus par des diseurs issus des troupes « Ethiquête », « DramArt », « Billy et Schnaïder ».
Né en octobre 1949, à Port-au-Pricne, Jean Claude Charles est aussi poète, Journaliste, scénariste et régisseur. Il a réalisé trois (3) films sur les boat people pour la chaîne française Antenne 2 et tient, depuis 2003, une chronique dans la revue Haiti-Tribune.
Mots d’ailes en infini d’Abîmes
Le Lyceé Toussaint Louverture a recu, le lundi 5 novembre 2007, l’éminent écrivain et artiste haitien Frankétienne qui a présenté aux élèves des classes terminales son dernier ouvrage « Mots d’ailes en infini d’Abîmes ».
En réalité, Frankétienne a disserté sur sa vie, son enfance, son oeuvre, et en guise d’une présentation littérale de son ouvrage, a fait part des mécanismes de son écriture axée sur « l’esthétique du chaos ». Son oeuvre est liée à la complexité de la vie. « J’écris comme la vie est », s’exclame-t-il.
L’auteur de plus de 40 titres, dont Ultravocal, 1972, Dezafi, 1975, Pèlen tèt, 1978, Foukifoura, 2000, Miraculeuse, 2003, souligne la portée singulière de son oeuvre abondante mais aussi extraordinaire, variée et reconnue à l’échelle internationale. « Je suis un grand écrivain », s’enorgueillit-il.
Frankétienne a peint 6 mille tableaux et joué 12 pièces de théâtre. Mais, sa principale besogne demeure l’écriture. Selon lui, l’écriture doit être quelque chose de travaillé et créatif.
L’auteur rejette « toute forme de petitesse, d’étroitesse, de laideur, de médiocrité de l’esprit humain ». Il invite les élèves à s’efforcer de sortir de l’ordinaire et de penser grand à la manière de Dieu, en laissant transparaître en eux le souffle de l’esprit, innovateur et créatif.
Par ailleurs, Frankétienne plaide pour une révolution culturelle à l’échelle mondiale, laquelle doit passer par l’éducation.
Intervenant à leur tour, certains élèves ont manifesté leur enthousiasme et satisfaction. Ils ont salué le discours « édifiant » de l’écrivain.
Tenues en présence des membres de la direction de l’établissement et de quelques professeurs, sous la directions de 3 animateurs stagiaires des Presses Nationales d’Haiti, les discussions se sont terminées avec la lecture expliquée d’un fragment de « Mots d’ailes en infini d’Abîmes ». [kj gp apr 11/11/2007 21:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6607

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