Suspectée, accusée, une jeune femme a été brûlée vive à Carrefour-Feuilles. La foule, seul juge, condamne.
Accusée de « loup-garou », une jeune femme d'une vingtaine d'années a subi le supplice du collier à la rue Sicot, Carrefour-Feuilles, dans la soirée du 22 au 23 août. Une foule de personnes l'a lynchée, a-t-on appris tôt ce matin par une source bien informée. Arrivé sur place, nous avons pu voir le corps carbonisé de la victime, les intestins à l'air libre, signe qu'elle a été sauvagement battue avant d'être tuée et livrée aux flammes des pneus.
Deux versions des faits
« Gad lougawou a ! Sousèt san. Jodi a yo rete w sou chimen w », lance un jeune homme encore tout excité. Des filets de fumée montaient encore des pneus calcinés. Les gens attroupés autour du cadavre, notamment un groupe d'enfants, cachaient leur nez dans des mouchoirs.Une femme entre deux âges qui avait assisté à toute la scène raconte que cette inconnue rôdait dans le quartier depuis 9 heures du soir. Les gens restés à l'affût, dit-elle, ont surveillé ses faits et gestes et l'ont tuée aux environs de minuit. « Se ti bebe nan katye a li t a pra l souse san », révèle-t-elle. Persuadée, elle assure l'avoir vu voler. Plusieurs autres personnes ont relayé cette déclaration et ont renchéri : « Elle volait de toit en toit, une lumière au cul. »
Questionné sur le fait, un jeune, très calme, a pris le contre-pied de ces déclarations: « Fi a se yon moun fou l ye. Yo pa konnen l sou katye a, yo pran l pou lougawou. » Il a même laissé entendre qu'un ami à lui avait réussi à libérer cette pauvre femme. « M pa konn pou kisa yo boule fi a ? », se demande-t-il, l'air bouleversé.Rappelons qu'une vieille dame a été tuée à la rue Jean-Philippe, pas loin de la rue Sicot, il y a environ une année. Encore la même accusation.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47643&PubDate=2007-08-25
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 26 août 2007
Supplice du collier à Carrefour-Feuilles...Lébrunisée pour loup garou
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire