Son Excellence
Monsieur René PREVAL
Président de la République d'Haïti
Palais National.
Monsieur le Président de la République,
Dans l'esprit de l'article 172 de la Constitution, je vous présente ma démission comme Ministre de la Culture et de la Communication suite au vote adopté par la Chambre des Députés le mardi 31 juillet dernier.
Je vous souhaite, Monsieur le Président de la République, de continuer à approfondir l'exercice d'ouverture et d'apaisement que vous avez réussi à imposer à la classe politique haïtienne, traditionnellement aux aguets de toutes sortes de motifs de dissensions.
Malheureusement, l'interpellation du 31 juillet n'a pas réussi à se placer au-delà de l'ordre affectif et des intérêts particuliers. J'espère, par cette démission, pouvoir contribuer, en contrepartie, à l'occurrence d'un climat politique plus serein pour vous permettre de maintenir le cap sur cette pédagogie du dialogue que vous avez entrepris d'animer, tout en continuant à satisfaire à l'exigence de réformer nos structures politiques et administratives.
Cela étant, Monsieur le Président de la République, moi, Daniel Elie, citoyen, n'accepte pas, pour avoir consenti à servir mon pays comme Ministre, que des individus, sous couvert de leur fonction parlementaire, se permettent avec autant de légèreté, de mettre en cause mon intégrité et mon honnêteté. Je n'accepte pas, que dépourvu de la moindre preuve et abusant de l'immunité que leur confère la Constitution, des Députés m'affluent des accusations de «détournement de fonds» (points 3 et 4 de leur argumentaire), de conduite assimilable à la « négation de toute probité administrative» (point 2 de leur argumentaire).
C'est la raison pour laquelle, Monsieur le Président de la République, je vous remercie d'avoir, avec célérité, diligenté les enquêtes systématiques de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif et de l'Unité de Lutte contre la Corruption que j'avais réclamées dans ma lettre du 2 août.
En tant que Ministre de la Culture et de la Communication, j'ai assumé ma fonction avec rigueur et sans asservir ma gestion à des intérêts d'un quelconque parti ni coterie. Je n'ai administré aucun quota de postes au bénéfice d'aucun parti politique, je n'ai octroyé de contrats à aucun individu ou à aucune société que dans le strict respect des procédures administratives en vigueur et sur la base de la seule compétence et du savoir-faire.
C'était, Monsieur le Président de la République, ma façon de contribuer à la mission que vous vous êtes donnée et aux efforts que vous déployez pour mettre fin à la corruption dans l'administration publique haïtienne et soustraire le bien public à l'appétit traditionnel des partisans et des amis du Pouvoir.
C'est au nom d'une telle conviction et pour soutenir la lutte que vous menez contre la corruption, que je veux disposer, à mon tour, des outils nécessaires, pour assurer avec les moyens que me donne la Loi, la défense de mon intégrité et de mon honnêteté.En vous remerciant de m'avoir donné l'occasion de servir mon pays, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l'assurance de ma très patriotique considération.
Daniel Elie
Ministre
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47171&PubDate=2007-08-10
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 10 août 2007
Daniel Elie remet sa démission au président Préval
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