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mercredi 23 mai 2007

Violents incidents lors d’une importante marche de protestation de journalistes aux Gonaïves

Visés par des jets de pierres, la police haïtienne et les casques bleus ont dispersé les manifestants qui réclamaient l’arrestation des meurtriers d’Alix Joseph, un responsable de Radio-Télé Provinciale tué il y a une semaine ; un journaliste touché à la tête par une pierre
mardi 22 mai 2007,
Radio Kiskeya
Une marche de journalistes qui réunissait mardi aux Gonaïves (171 km au nord de Port-au-Prince) plusieurs milliers de personnes mobilisées contre l’assassinat d’Alix Joseph, un responsable de Radio-Télé Provinciale, a dégénéré en violents affrontements entre des manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait des victimes, a constaté le correspondant local de Radio Kiskeya.
A la mi-journée, de graves incidents ont éclaté aux abords du commissariat de la ville où se massait une foule de plus en plus nombreuse alors que les organisateurs venaient de mettre fin au mouvement.
Après quelques escarmouches enregistrées au début, des manifestants incontrôlés, en majorité des élèves et des étudiants, ont lancé des pierres contre les positions des policiers haïtiens et des soldats de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), entraînant une riposte vigoureuse de ces derniers. Des rafales d’armes automatiques et des bombes lacrymogènes ont dispersé les protestataires. Certains d’entre eux, très déterminés, continuaient à se regrouper dans plusieurs quartiers et à affronter les forces de l’ordre jusqu’en début d’après-midi.
La situation devait finalement revenir au calme.
Plusieurs personnes ont été blessées à coups de pierres parmi elles Yvéniel Paul, journaliste-reporter à Gonaïves FM, une radio privée, selon un premier bilan.
Un casque bleu aurait été également touché. Mais, cette information n’était pas confirmée de sources onusiennes.
Déjà très affectées par la fermeture des écoles et des magasins, les activités tournaient au ralenti dans la Cité de l’indépendance en raison de ces graves incidents.
Lundi, des dizaines d’écoliers en colère avaient déjà violemment manifesté contre le meurtre d’Alix Joseph, gérant-responsable de Radio-Télé Provinciale et présentateur d’une émission de variétés. Protestant contre une bastonnade infligée à un de leurs camarades, des dizaines de lycéens avaient bombardé de pierres le commissariat Toussaint Louverture.
Une délégation de journalistes de Port-au-Prince s’était rendue tôt mardi matin aux Gonaïves pour participer à la marche lancée à l’initiative de l’association des journalistes des Gonaïves et de l’Organisation des médias du Haut-Artibonite (OMHA). Sur tout le parcours, la foule pressait les autorités d’assumer leurs responsabilités et exigeait la fin de l’impunité dont jouissent les puissants gangs locaux.
De nombreux gonaïviens ont publiquement regretté la brutale disparition de M. Joseph et exigé l’arrestation et le jugement de ses assassins.
Des associations haïtiennes de journalistes, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la MINUSTAH ont également condamné le crime dans les termes les plus forts tout en exigeant que les coupables soient sévèrement punis.
Alix Joseph, 38 ans, avait été abattu de onze balles mercredi dernier (16 mai) par deux inconnus en embuscade au moment où il quittait en fin de soirée la résidence de sa femme.
Gérant-responsable de Radio-Télé Provinciale où il animait aussi une émission de variétés, le disparu menait parallèlement une carrière d’’enseignant de philosophie et de littérature.
Les funérailles doivent être chantées jeudi aux Gonaïves. spp/RK

Source Radio Kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com

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