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jeudi 15 mars 2007

Haïti : Soulagement et suspicion après le transfèrement à Port-au-Prince d’un chef de gang arrêté dans le Sud

Une prudence, mêlée de suspicion, était de mise, mardi soir 13 Mars 2007, après le transfèrement à Port-au-Prince d’un des chefs de gangs de Cité Soleil (périphérie nord), Evens Jeune, alias Ti Kouto, arrêté dans la matinée par la police des Cayes, à environ 200 kilomètres au sud de la capitale haïtienne.
Suite à l’arrestation de Evens dit Ti Kouto, de nombreux citoyens, interrogés par l’agence en ligne AlterPresse, se déclarent soulagés, tout en exprimant leurs inquiétudes concernant une éventuelle recrudescence des actes violents à Port-au-Prince.
« Les rues risquent d’être chaudes ce soir (mardi 13 mars), après l’arrestation du gangster Evens Jeune. Ne tardez pas à regagner votre domicile », avertissaient des port-au-princiennes et port-au-princiens à l’endroit de leurs compatriotes.
Les rues de la capitale étaient pourtant calmes et moins bruyantes, les bouchons coutumiers moins visibles sur différentes artères à partir de 4 :00 PM locales (21 :00 GMT) mardi soir 13 mars 2007, a constaté AlterPresse.
Des hélicoptères de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) continuaient à survoler le ciel de la capitale jusque dans la matinée du mercredi 14 mars.
Vraisemblablement, par prévention d’éventuels troubles, des unités spécialisées, lourdement armées, de la Police nationale d’Haïti (PNH) étaient remarquées en plusieurs points de Port-au-Prince.
Très recherché par la police depuis plusieurs mois, le gangster de Boston, un des 34 quartiers de Cité Soleil, sous contrôle onusien depuis quelques semaines, a été épinglé tôt (entre 6 :00 et 6 :30 AM locales = 11 :30 GMT) dans la matinée du 13 mars 2007, pour être par la suite héliporté à la capitale haïtienne par la MINUSTAH.
Bombardé de questions par les journalistes à son arrivée à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de la PNH, Evens Jeune a nié toutes les accusations de « chef de gang, ravisseur d’otages, auteur de divers forfaits » portées contre lui. Il s’est simplement contenté de dire que la maison, dont il a été délogé par les forces onusiennes, aurait été construite avec des donations reçues d’habitants de Cité Soleil.
« Comme la MINUSTAH, la police nationale reste déterminée à resserrer davantage l’étau pour attrapper les criminels recherchés, qui essaient de quitter leurs planques pour se réfugier à des endroits reculés du pays », affirme le commissaire divisionnaire Frantz Lerebours, porte-parole de la PNH, après l’arrestation de Evens Jeune.
Dans un communiqué transmis à AlterPresse, les forces onusiennes en Haïti ont, à leur tour, salué les efforts consentis par la Police nationale pour avoir réalisé ce coup de filet dans la section communale Laurent dans le Sud du pays. « Cet ex-chef du gang, recherché par la Justice haïtienne, avait été délogé récemment du quartier Boston, à Cité Soleil. Avec le soutien logistique de la MINUSTAH, Evens est déjà transféré à Port-au-Prince ».
La MINUSTAH félicite également la population haïtienne pour sa contribution continue dans la lutte contre la criminalité et en faveur du rétablissement de la sécurité dans le pays.
En février 2007, Evens Jeune dit Ti Kouto a été chassé par les casques bleus lors d’intenses opérations musclées menées dans le bidonville de Cité Soleil.
Entre-temps, les forces nationales et internationales n’ont pas encore débusqué les tanières d’autres chefs de gangs de Cité Soleil, tels les nommés Amaral Duclonat et « Bélony » ainsi connu, en cavale après les opérations menées depuis décembre 2006 par la MINUSTAH dans la grande agglomération populaire de la périphérie nord de la capitale.
Cependant, au cours d’une nouvelle opération baptisée “Opération Lauturu” conduite le dimanche 11 mars 2007 à Ti Haïti, un quartier de Cité Soleil, les casques bleus ont interpellé 31 suspects qui appartiendraient au gang de Blade Nazon.
« Nous pouvons nous attendre à ce que le processus de police judiciaire enclenché par la PNH rende inopérant ce gang de Cité Soleil.
Au cours de cette opération, « qui s’est déroulée sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré », les soldats onusiens ont trouvé et libéré une femme et un enfant séquestrés par le gang de Blade Nazon. La femme et l’enfant ont été remis à la PNH pour les suites nécessaires.
“Il n’y aura pas de refuge pour les gangs”, confirme le Général Raul Gloodtdofsky commandant adjoint de la Force Militaire de la MINUSTAH.
“Les Nations Unies vont continuer à mener des opérations de recherche contre les personnes suspectées, là où elles se cachent, afin de les empêcher de menacer la stabilité d’Haïti ».
Malgré la détermination affichée par la PNH et la MINUSTAH, d’autres cas de banditisme et de criminalité sont signalés quotidiennement dans la capitale.
Une fillette a été kidnappée au centre de la capitale, au moment où elle se rendait à l’école dans la matinée du 13 mars 2007, selon des stations de radio.
Dans la nuit du 12 au 13 mars 2007, des bandits armés ont emmené vers une destination inconnue au moins deux personnes qui se trouvaient à bord d’un véhicule privé à Martissant, banlieue sud de Port-au-Prince.
A la fin de la semaine dernière, la police nationale a appris la nouvelle de l’assassinat de l’enfant Elysée Mérisma, 9 ans, enlevé, en revenant de l’école, depuis le lundi 12 février 2007, en compagnie de son oncle paternel Paul Adrien, rapporte le quotidien « le Nouvelliste ».
En depit du versement d’une rançon de 50,000 gourdes (US $ 1.00 = 38.50 gourdes) aux ravisseurs dans une latrine désaffectée sur les hauteurs de Carrefour-Feuilles (sud-est de la capitale), le petit Mérisma n’a jamais retrouvé sa famille. Paul Adrien, sans donner d’explication sur ces événements qui émeuvent toute la famille, rentre directement chez sa concubine.
Après maints interrogatoires, Paul Adrien passe aux aveux à la Cellule contre enlèvement de la DCPJ seulement le 5 mars. Et, le 9 mars, il conduit les enquêteurs de la police scientifique et technique ainsi qu’un juge de paix sur un terrain vague situé dans la zone de St-Jude, après le Carrefour Saintus (sud-est de la capitale), où est éparpillé ce qui reste du cadavre dépecé par des chiens voraces du petit Elysée Mérisma. [do rc apr 14/03/2007 9 :20]

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