Le gouvernement intérimaire de ce pays insiste : il demande aux Etats-Unis et aux Nations Unies d'envoyer des militaires pour aider la Police Nationale à rétablir la sécurité après l'assassinat du Président Jovenel Moïse.
Des citoyens haïtiens se rassemblent devant l'ambassade des États-Unis à Port-au-Prince ; beaucoup veulent quitter le pays face à la nouvelle crise. / AFP / Valérie Baeriswyl
VALERIE BAERISWYL
Les rues d'Haïti étaient un champ de bataille avant l'assassinat de Jovenel Moïse : rien qu'en juin, plus de 150 personnes ont été tuées et 200 kidnappées à Port-au-Prince ; la capitale était à la merci de gangs, contre lesquels la Police nationale n'a rien pu faire. « Le pays est assiégé par des bandes armées qui sèment la terreur, le meurtre, l'enlèvement et le viol en toute impunité », révèle un récent rapport du Centre d'analyse et de recherche en droits humains (CARDH). La Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR) rappelle qu'il y a aujourd'hui plus de 76 gangs et 500 000 armes illégales aux mains des civils.
L'Armée, éliminée en 1994 pour éviter d'autres coups d'État et réintégrée en 2017, compte à peine 500 membres ; La Police nationale, pour sa part, compte 15 000 hommes en uniforme pour un pays de onze millions d'habitants. Pour aggraver les choses, les forces armées haïtiennes ont été pointées du doigt par les organisations internationales pour avoir commis les massacres de La Saline en 2018 et les massacres de Bel-Air en 2019, au cours desquels des dizaines de personnes ont été sauvagement assassinées.
Après l'assassinat du président mercredi matin, des hommes armés sillonnent la capitale à la recherche de suspects ou de victimes, car les enlèvements, braquages et autres crimes n'ont pas cessé depuis l'anéantissement du président. Les gens ont peur de descendre dans la rue et le gouvernement intérimaire, dirigé par le Premier ministre Claude Joseph, craint que tout ne s'aggrave et commence des attaques contre des installations clés du pays ou des stations-service.
« Les choses ne sont pas pires ; ce qu'il y a c'est un vide du pouvoir, on ne sait pas qui est aux commandes maintenant en Haïti. Si vous sortez, ils peuvent vous kidnapper. Avant, la police ne faisait rien et maintenant moins », raconte Marie, une habitante de la capitale. Stéphane Doyon, coordinateur de Médecins Sans Frontières pour le Soudan du Sud, le Libéria, l'Éthiopie et Haïti, l'explique ainsi : « Haïti est confronté à un vide institutionnel. Quand un président est assassiné, le président de l'Assemblée doit gouverner, mais actuellement il n'y en a pas ».
En Haïti, la Constitution prévoit que le Premier ministre exerce les fonctions de président par intérim si le chef de l'État ne peut prendre ses fonctions, mais deux jours avant sa mort, Jovenel Moïse avait nommé un nouveau chef de gouvernement, Ariel Henry. Cette nomination, publiée lundi au Journal officiel , a conduit certains observateurs à s'interroger sur la légitimité de Joseph.
https://www.elespectador.com/mundo/america/magnicidio-de-jovel-moise-por-que-ee-uu-no-quiere-enviar-tropas-a-haiti/?cx_testId=28&cx_testVariant=cx_1&cx_artPos=0#cxrecs_s
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 12 juillet 2021
Assassinat de Moïse : Pourquoi les USA ne veulent-ils pas envoyer de troupes en Haïti ?
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