PORT-AU-PRINCE - Les véhicules tout terrain du candidat du parti au pouvoir, précédés de motards et suivis par des centaines de militants bloquent l'avenue de Delmas à Port-au Prince: dimanche, malgré l'épidémie de choléra qui frappe Haïti, la campagne électorale se poursuit. Malgré quelques danseurs de rue et des musiciens aux habits colorés, aux abords de la route, des passants indifférents poursuivent leurs activités; un vendeur de fleurs présente des bouquets à une femme, une vendeuse de fruits à l'ombre d'un grand parasol époussette ses produits.
"Je ne suis pas encore certaine. La dernière fois que je suis allée voter j'ai eu des problèmes de sécurité", se souvient Sabina, une jeune femme qui fait ses courses dans un supermarché.
Margareth Costumé, une ancienne candidate à la municipalité de Delmas, ses yeux cachés derrières d'épaisses lunettes noires, est déterminée: "Je vais voter avec toute ma famille. Je ne veux pas boire cette soupe que Préval (le président sortant) nous prépare".
"Je ne sais pas qui va gagner les élections, mais je connais le perdant: le peuple haïtien", prédit avec un sourire triste un ancien diplomate haïtien, les cheveux tout blanc.
Mais pour Petit-Frère, un jeune de 25 ans, les élections n'apporteront pas de changement et "il faut une révolution à Haïti".
Les élections doivent-elles se tenir dimanche, malgré le choléra? Quatre candidats à la présidence ont demandé samedi leur report en raison de l'épidémie qui se propage depuis la mi-octobre et qui a déjà fait 1.250 morts.
"Nous demandons aux autorités de repousser la date des élections, d'établir et de publier un plan de lutte contre l'épidémie de choléra qui menace la vie de tous les Haïtiens", ont écrit Josette Bijou, Gérard Blot, Garaudy Laguerre et Wilson Jeudy, des candidats très mal classés dans les sondages.
Quelque 4,7 millions d'habitants de ce pays frappé par une instabilité chronique sont appelés aux urnes le 28 novembre pour élire leur nouveau président et un nouveau parlement.
Pour les églises, les Haïtiens doivent aller voter "pour choisir des dirigeants qui travailleront pour tout le peuple", a indiqué dimanche la Conférence des évêques d'Haïti dans un "message au peuple de Dieu".
"Levez-vous, allez voter, ne vendez pas vos votes, ni votre conscience. Ne participez pas à la violence. L'Etat doit mettre les moyens pour garantir la sécurité", poursuit le message des évêques.
De fait, la question de la sécurité revient dans toutes les conversations. Plusieurs partis politiques ont dénoncé des actes d'intimidation de l'électorat lors de rassemblements dans les provinces ainsi que des armes qui pourraient perturber la journée de vote.
(©AFP / 21 novembre 2010 22h28)
http://www.romandie.com/infos/news2/101121212810.axbaxbc0.asp
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 22 novembre 2010
Haïti: à une semaine des élections, la campagne continue malgré le choléra
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