15/11/2010 à 11h07 Abdoulaye Wade est un grand président qui aurait mérité d'être président d'un grand pays, riche si possible, un pays qui lui aurait permis de pleinement mettre en valeur ses hautes qualités humaines, morales, et visionnaires de grand Chef d'Etat.
Mais Abdoulaye Wade n'a pas de chance, il est le président d'un pays qui peine, d'un pays qui souffre au quotidien de la misère, d'un pays où les instituteurs attendent pour certains encore leur salaire et se mettent en grève, où des milliers d'enfants mendient chaque jour dans les rues de la capitale, où les soins sont hors de portée de beaucoup.
Un pays pauvre.
C'est vraiment trop injuste.
Alors Abdoulaye Wade oublie quel pays il est supposé diriger et se rêve en grand Président;
Un grand Président qui promet des millions et des terres aux Haïtiens, qui promet aussi, un jour, d'offrir à toute l'Afrique l'électricité gratuite, alors même que dans son propre pays, les coupures sont quotidiennes et les jours sans parfois plus fréquents que les jours avec.
Un grand Président, qui méritait donc une Grande statue, érigée sur la corniche de Dakar, la statue de la Renaissance Africaine, symbole "d'une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l'obscurantisme pour se diriger vers la lumière".
Autant dire que les sénégalais, plongés dans le noir, ont apprécié l'ironie des déclarations.
Une statue érigée contre un paiement en nature, composé de terrains bien situés donnés à la Corée du Nord, grande démocratie qui fera bien ce qu'elle voudra de ces terres sénégalaises.
Un grand Président qui fait de son fils son héritier, lui offrant postes prestigieux et nombreux ministères, et mettant ainsi en place une véritable dynastie.
Un grand Président qui aime s'impliquer dans les affaires internationales, que ce soit des prises d'otages français, ou les élections présidentielles de Côte d'Ivoire.
Et enfin, un grand Président qui voyage beaucoup, qui est souvent en dehors de son propre pays, pays sans doute trop petit pour ses grandes ambitions et ses grands rêves de grand Président.
Alors aujourd'hui, Abdoulaye Wade, le grand Président vient de dépenser 32 millions d'euros, sans rien demander à personne et surtout pas à son peuple, pour racheter l'ancien avion de Nicolas Sarkozy et 27 millions d'euros supplémentaires pour le remettre à son goût (18 milliards de FCFA).
Pourtant, un avion, il en avait déjà un, pour lequel il avait déjà dépensé des 17 milliards de FCFA pour sa réfection, effectuée par "un ami".
Seulement, l'ancien avion, tout comme son pays étaient sans doute trop petit pour un aussi grand Président, et malgré l'urgence d'autres dépenses à faire, malgré les banlieues de Dakar toujours inondées, malgré les délestages, malgré le non accès au soin ou à l'éducation, malgré les retards de salaires, malgré tout, Wade a donc acheté son nouveau joujou.
Dépenses non prévues dans le budget de l'année, mais le Président le vaut bien.
Décidément, la folie des grandeurs chez les dirigeants de ce monde est la chose la mieux partagée.
http://www.lepost.fr/article/2010/11/15/2305010_abdoulaye-wade-un-president-trop-grand-pour-un-pays-trop-petit.html
Commentaires:
J'avais la même impression sur cet excès de volonté de grandeur de la part du président sénégalais mais à l'époque il était question de l'accueil de 163 étudiants haïtiens. Donc je ne pouvais pas comme on dit cracher dans la soupe.
Lors de mes recherches pour savoir ce qui se passait en Haïti, j'avais lu un article ou le président voulait établir et configurer une sorte de calendrier de la "RENAISSANCE" se basant sur le fait que les Révolutionnaires français avaient eux aussi un calendrier.
J'avais trouvé cette idée farfelue et démodée. Dans un monde ou l'on parle de crise financière traînant dans son sillage des nations entières réputées solides vers les fanges de la misère, j'avais du mal à comprendre ce comportement qui rappelle les vélléités du Chavisme au Venezuela.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 15 novembre 2010
Abdoulaye Wade, un Président trop grand pour un pays trop petit.
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