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mardi 17 août 2010

Menacée, la fille de Marcello laisse le pays

Haïti: Méthilde Marcello, la fille de l'ex-directeur du CNMP Joseph François Robert Marcello, a laissé le pays la semaine dernière suite à des menaces qu'elle dit avoir reçues en relation avec l'enlèvement et la disparition sans suite de son père le 12 janvier 2009 alors que ce dernier, objet de menaces de mort, rentrait chez lui à Delmas. Ingénieur-agronome, diplômée de l'Université Quisqueya, Méthilde Marcello travaillait comme consultante en gestion des risques et désastres dans un organisme public. « Elle a laissé Haïti toutes affaires cessantes au début de la semaine dernière et a envoyé sa démission jeudi à son arrivée aux Etats-Unis d'Amérique. A ses proches collègues, elle a fait savoir que c'est suite à des menaces directes liées à l'affaire Marcello qu'elle a pris sa décision », a indiqué au Nouvelliste une de ses connaissances.
Méthilde Marcello était le seul membre de la famille de M. Marcello qui vivait encore Haïti. Son départ précipité - qui ressemble à s'y méprendre avec une fuite en exil - est intervenu après la désignation de Jude Célestin, directeur général du CNE, comme candidat de Inite pour les prochaines présidentielles. La clameur publique avait toujours établi un lien entre le Centre National des Equipements (CNE) et la disparition de Joseph François Robert Marcello qui dirigeait le jour de sa disparition la Commission Nationale de Passation de Marché.
Rongée par l'angoisse, une autre fille de M. Marcello, Rose Marcello, le 6 février 2009, avait confié dans une lettre ouverte que l'un des reproches qu'on pouvait faire à son papa était, malgré son pragmatisme légendaire, d'avoir été trop naïf envers l'Etat haïtien, d'avoir trop cru à la décence des uns et des autres ; d'avoir cru, même parfois par-delà ses négations, qu'une autre Haïti est possible ; que chacun sur cette île a droit à une vie décente.
« Jamais je n'ai pensé être un jour de ces femmes et filles qui, dans des stades et sur des places publiques au Chili, en Argentine et en Espagne, défilent avec une photo dans un cadre. Mais j'y suis prête. La vie m'y a préparée. En un quart de siècle, j'ai vu des soulèvements populaires, des coups d'Etat, des changements de régime, un million d'hommes périr et une famille noire à la Maison Blanche... et tant de choses encore. Je ne reculerai pas devant ma destinée. Si je dois passer des heures au soleil, une photo en main, je le ferai. Pas parce que j'espère en la justice haïtienne, pas pour crier réparation ou vengeance, mais tout simplement pour lui, parce qu'il le mérite. Car si les rôles étaient inversés, cet homme aurait marché jusqu'en enfer pour nous. Je n'ai pas le droit d'abandonner », avait écrit Rose Marcello qui a eu 25 ans le jour du rapt.
Selon des sources proches de la police judiciaire, un suspect a été arrêté. Un an, jour pour jour, après l'enlèvement de M. Marcello, le dossier avait perdu de son actualité à cause du tremblement de terre du 12 janvier. Avec le départ de Méthilde Marcello, l'affaire risque de rebondir et de faire des remous..
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=82527&PubDate=2010-08-17.

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