Le Soleil
(Québec) L'agent Luc Vallée est l'un des cinq policiers récompensés, mardi, pour avoir participé à la mission pour le maintien de la paix en Haïti. À la suite du séisme dévastateur du 12 janvier, il avait la possibilité de rentrer au pays. Il a décidé de rester parce qu'une nouvelle mission l'attendait.
Une pièce commémorative des missions de paix internationales lui a été remise lors d'une cérémonie du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) pour souligner des gestes exceptionnels posés par des policiers et de citoyens au cours de la dernière année.
Le 12 janvier à 16h54, M. Vallée se trouvait dans sa résidence de Jacmel, près de l'épicentre au sud-est de la capitale, Port-au-Prince. Il venait de terminer son quart de travail. Il agissait alors à titre de formateur de la police locale.
«J'étais sur mon balcon en train de faire cuire mon poulet lorsque ça s'est mis à brasser. Je croyais que c'était un camion. Soudain, les tuiles du plafond ont commencé à tomber. Quand j'ai compris que c'était un tremblement de terre, je me suis mis sous un cadre de porte. Ça n'arrêtait pas et je me suis dit que je devais sortir. Ça brassait tellement que je suis tombé par terre et je me suis abrité sous une table. J'ai finalement réussi à sortir en rampant à quatre pattes.»
Une fois à l'extérieur, il a rapidement compris l'ampleur de la catastrophe. De victime du séisme, il allait devoir passer à coordonnateur des mesures d'urgence. «Je voyais des gens arriver en sang, d'autres nus. Ils me demandaient de les aider. Immédiatement, je me suis mis à aider comme je pouvais à gauche et à droite.»
Le choix de resterLe lendemain, il réalisait que sa mission amorcée le 21 juillet 2009 venait de prendre une tangente inattendue. «On m'a offert de rentrer à la maison, mais j'ai décidé de rester sur place à cause du nouveau défi qui m'attendait et parce que ma famille m'a permis de le faire. Ces gens attendaient quelque chose de moi. Si j'étais parti, ça aurait été un peu comme les trahir.»
L'agent Luc Vallée est donc demeuré sur place jusqu'à la fin de sa mission, prévue initialement en avril.«Ça me fait chaud au coeur de recevoir cet honneur. Avec le séisme, c'est comme une double mention. J'en suis très fier. Là-bas, j'ai appris beaucoup professionnellement et sur le plan personnel aussi», conclut celui qui n'exclut pas de retourner en Haïti un jour.
Les quatre autres policiers de Québec présents lors du séisme qui ont été récompensés sont le sergent Jean-Mayar Chamard et les agents Gilles Hébert, Nicolas Gagnon et Martin Giguère.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201006/08/01-4288139-hommage-a-des-heros-partir-cetait-les-trahir.php
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