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vendredi 9 avril 2010

Marois se rendra en Haïti la semaine prochaine

Publié le 08 avril 2010 à 17h42 | Mis à jour le 08 avril 2010 à 20h36
Patrice Bergeron ; La Presse Canadienne Québec
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, prend de vitesse le gouvernement Charest.
Elle visitera Haïti du 15 au 17 avril, tandis qu'à l'opposé les libéraux n'ont pas encore envoyé de représentant dans ce pays dévasté par un tremblement de terre en janvier.
Mme Marois rencontrera notamment le président René Préval et son premier ministre, Jean-Max Bellerive.
L'instigateur de ce voyage, le député Benoît Charette, a expliqué que l'opposition péquiste veut ainsi «manifester sa solidarité et tisser des liens».
En entrevue téléphonique, le député de Deux-Montagnes a assuré que le dossier n'est pas politisé, en ajoutant toutefois qu'Haïti sera un «pays d'intervention prioritaire» le jour où les péquistes reprendront le pouvoir.
De même, le PQ veut rencontrer des organisations non gouvernementales sur place et «faire des vérifications».
L'opposition officielle a en effet été très critique des mesures mises en place par le gouvernement libéral pour faciliter l'accueil de sinistrés et la réunification des familles.
«Nous avons des rencontres prévues avec des gens qui sont en attente d'une réponse du gouvernement du Québec, et ultimement, du gouvernement canadien», a expliqué le député qui a auparavant oeuvré en Haïti et dont la conjointe est d'origine haïtienne.
«Ce sera l'occasion pour nous de voir pourquoi le programme du gouvernement Charest connaît autant de retards, pour ne pas dire de ratés.»
Le premier ministre Jean Charest voit d'un bon oeil la visite de la leader péquiste. C'est ce qu'a soutenu son porte-parole, Hugo D'Amours, qui s'est dit néanmoins surpris d'apprendre jeudi le voyage de Mme Marois.
«C'est un dossier sur lequel les gens s'entendent et c'est surtout un dossier qu'on veut garder apolitique, a réitéré M. D'Amours. Il n'y a pas d'enjeu à savoir qui va y aller en premier. Ce n'est pas un concours.»
Dans la même foulée, le ministre des Affaires internationales, Pierre Arcand, a annoncé sa visite prochaine en Haïti, à la fin avril. Il a indiqué que sa mission comportait deux volets, d'abord apporter un soutien en formation de fonctionnaires, mais aussi en matière de relance économique.
«Il y a des entreprises québécoises intéressées, a-t-il commenté dans une entrevue téléphonique depuis la Norvège. Il y a plusieurs milliards de dollars qui sont donnés par la communauté internationale, il s'agit pour le Québec de faire valoir son expertise.»
Quant à savoir pourquoi le gouvernement n'avait pas envoyé ses émissaires plus tôt, M. Arcand a souligné qu'il n'y avait «pas beaucoup de possibilités» jusqu'à récemment et qu'il fallait littéralement «une armée» et son soutien logistique pour pouvoir se rendre sur place.
Le gouvernement fédéral se méfie habituellement des voyages des chefs souverainistes à l'étranger. Cette fois, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, n'y voit aucun problème. Mme Marois sera toutefois sous bonne garde.
«Elle est chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, il y a une diaspora haïtienne extrêmement importante dans la région de Montréal, il est donc normal que Mme Marois se rende en Haïti, a commenté le ministre en conférence de presse. Elle sera accompagnée de l'ambassadeur lorsqu'elle rencontrera les autorités haïtiennes.»
Benoît Charette a pour sa part assuré que le PQ avait obtenu une bonne collaboration de l'ambassade dans l'organisation de la visite.

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