Samedi 27 mars 2010 par Ronald Colbert
Cayes (Haïti), 27 mars 2010 [AlterPresse] --- Haïti doit profiter des opportunités qui s’offrent, au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, pour se donner (à ses ressortissantes et ressortissants) les chances d’un nouveau départ en agissant sur l’espace politique grâce à une vision de refondation de la nation comme nécessité absolue.
Telles sont, entre autres, les conclusions dégagées d’une première rencontre interdépartementale, déroulée, le samedi 13 mars aux Cayes (à 165 kilomètres au sud de la capitale Port-au-Prince), dans la perspective d’aménager les bases d’une force politique régionale dans le Grand Sud : Sud, Sud-Est et Sud-Ouest (Nippes et Grande Anse), dont un compte-rendu a été acheminé à l’agence en ligne AlterPresse.
“ L’émergence de forces politiques régionales, issues de l’interactivité entre les pôles de réflexion au niveau des départements (Ndlr :géographiques), apparaît comme une stratégie légitime, efficace, susceptible de contribuer à l’émergence d’une puissance politique organisée et visionnaire, capable de s’opposer aux caciques de Port-au-Prince et de réorienter le cours de l’histoire en Haïti”, préconisent les participantes et participants à cette rencontre interdépartementale du 13 mars.
A 18 jours du sommet des bailleurs de fonds internationaux, le 31 mars à New York, ils ont insisté sur “la concentration outrancière des leviers de développement dans la zone métropolitaine de la capitale ; la nécessité d’une décentralisation rapide et ordonnée des ressources humaines, matérielles et financières vers les provinces ; l’accélération de la dégradation de l’environnement sur toute l´étendue du territoire national ; le poids de la communauté internationale dans le budget gouvernemental ; l’attitude de prédateurs, affichée par les élites nationales malgré les maigres ressources du pays et la paupérisation envahissante qui gangrène le tissu social”.
A noter que le Fonds monétaire international (Fmi) se prononce en faveur de l’octroi, par les bailleurs de fonds au sommet du 31 mars, d’environ 350 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 41:00 gourdes aujourd’hui) d’appui budgétaire, sollicités par l’administration du premier ministre Joseph Jean Max Bellerive pour l’exercice fiscal 2009-2010.
Seulement 20 et 35 % des recettes fiscales prévues ont été collectées en janvier et février 2010, rappelle le Fmi.
Pour leur part, les délégués des organisations, ayant pris part au forum de discussions du 13 mars, invitent à un consensus sur l’idée de rupture avec les pratiques politiques (traditionnelles) dans le pays, les échéances électorales et politiques, la constitution de forces politiques régionales, la problématique de la décentralisation, du développement local et régional.
A leur avis les causes, qui expliquent l’immensité des pertes en vies humaines (plus de 250,000 morts, plusieurs centaines de milliers de sans abris et de milliers de handicapées et handicapés) ainsi que matérielles (destruction de la quasi-totalité des infrastructures immobilières de la capitale, entre autres), enregistrées dans le tremblement du terre du 12 janvier, doivent être recherchées dans l’inefficacité des politiques publiques et l’irresponsabilité des organismes d’État.
Aujourd’hui, Haïti se trouve aux bords de l’abîme, le fonctionnement des institutions reste chaotique, les citoyennes et citoyens sont livrés à eux-mêmes. Quel que soit l’angle de perception envisagée, l’action gouvernementale semble décevante, disent-ils.
Face à ce constat, il importe de parvenir à un consensus sur la reconstruction d’Haïti (qui n’a d’ailleurs pas été construite, argumentent certains).
Les réflexions de cette première rencontre doivent être approfondies au cours d’une deuxième rencontre interdépartementale, toujours aux Cayes, ce samedi 27 mars 2010.
Une troisième rencontre de suivi doit avoir lieu à une autre date, non encore déterminée (probablement en avril 2010), ou dans le Sud-Est ou dans le Sud-Ouest d’Haïti.
Avec l’apport de plusieurs dirigeants politiques et d’autres membres d’organisations sociales, l’initiative du forum régional de discussions est l’œuvre de la ligue citoyenne pour le progrès (Lcp, Cayes / Sud), la coordination régionale des organisations du Sud-Est (Cros), la coordination des organisations de la région des Nippes (Korenip, de son sigle en Créole), la coordination de la résistance dans la Grande Anse (Korega, de son sigle en Créole). [rc apr 27/03.2010 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9397
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 29 mars 2010
Haïti-Séisme : Pour une recomposition profonde et durable de l’espace politique national
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