À deux jours de la conférence des donateurs pour Haïti à New York, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé lundi à faire de l'espoir une réalité «C'est le défi que nous devons relever à New York : non pas reconstruire mais plutôt 'construire mieux', pour créer littéralement un Haïti nouveau», a souligné Ban Ki-moon dans une tribune publiée dans le quotidien américain Washington Post. «Ensemble, le Président Préval et son gouvernement ont élaboré un plan d'action stratégique national devant orienter le relèvement et le développement du pays. Il s'agit à tous égards d'un document visionnaire », a-t-il assuré. «De toute évidence, l'aide doit être bien dépensée et bien coordonnée », a continué le Secrétaire général, rappelant que jusqu'ici, les Nations Unies ont fourni à 1 million de personnes (soit environ les trois quarts de la population dans le besoin) des tentes et des bâches et en distribueronT encore 300.000 au cours des prochaines semaines.
«Nous disposons désormais aux alentours de Port-au-Prince de plusieurs sites importants où nous pouvons reloger les personnes qui vivent dans des secteurs menacés par les inondations lorsque la saison des pluies commencera vraiment», a-t-il ajouté.
Mais, «à mesure que nous acheminons de l'aide d'urgence à la reconstruction à plus long terme, il faut admettre que nous ne pouvons pas nous contenter de faire comme d'habitude», a-t-il dit. «Notre ambition aujourd'hui c'est de rebâtir le pays de fond en comble. En collaboration avec la communauté internationale, les dirigeants haïtiens s'engagent à conclure un nouveau contrat social avec le peuple ».
«Autrement dit, il faut un gouvernement entièrement démocratique, doté de politiques économiques et sociales judicieuses pour faire face à l'extrême pauvreté et aux disparités profondes en matière de répartition des richesses. Cela signifie aussi qu'il faut des élections libres et régulières, organisées avec l'aide de l'ONU, de préférence avant la fin de l'année », a ajouté M. Ban.
Le Secrétaire général a aussi souligné que «ce nouveau contrat social doit rendre plus autonome les femmes, comme chefs de ménage assurant l'entretien de leur famille, comme entrepreneurs créant des entreprises, comme défenseurs des personnes vulnérables, qui exercent tous leurs droits en tant que responsables dans les institutions démocratiques et les organisations d'action civile en constante évolution».
En outre, «il doit offrir de nouvelles possibilités de promotion économique, et surtout des emplois ». Ban Ki-moon a notamment estimé que « le programme 'travail contre rémunération' de l'ONU devrait être un modèle».
«En fin de compte, seuls les Haïtiens peuvent reconstruire, ou plutôt mieux construire, Haïti », a-t-il insisté. «Les dirigeants haïtiens savent bien que ce nouveau partenariat exige un attachement à la bonne gouvernance, à la transparence et à la responsabilité mutuelle – entre l'administration et les administrés, entre les secteurs public et privé, entre Haïti et la communauté internationale [...] Il faut donc trouver de nouvelles formules pour faire face aux problèmes de longue date, notamment l'avenir de la capitale haïtienne surpeuplée».
Le Secrétaire général a souligné que «pour qu'Haïti s'épanouisse, il faut que toutes les régions et les villes du pays bénéficient des infrastructures sociales et du développement économique. C'est pourquoi le plan national haïtien prévoit d'importantes ressources pour le relèvement de l'environnement, pour la réforme foncière et pour de nouveaux investissements dans la pêche et l'agriculture».
«Dans les prochains jours, les dirigeants du monde se mettront à la hauteur de la situation en épaulant Haïti dans la solidarité, une solidarité qui sera mesurée dans plusieurs années, longtemps après que le choc initial de la catastrophe sera passé », a enfin écrit Ban Ki-moon. «Je suis convaincu qu'ensemble nous pouvons mettre Haïti sur la voie d'un nouvel avenir, très différent».
N / Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17347
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 29 mars 2010
Ban Ki-moon : «Non pas reconstruire mais créer un Haïti nouveau»
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire