P-au-P, 19 avril 09 [AlterPresse] --- Un temps plus long et une réflexion de fond seront nécessaires pour tirer les conclusions du scrutin de ce 19 avril, mais à sa clôture, à travers les régions, quelques constats émergent, qui ciblent une faible participation des électeurs et une mauvaise organisation des élections, selon des consultations effectuées par AlterPresse.
La participation des électeurs au scrutin a été très faible, des dires de tous les observateurs interrogés. De très nombreuses urnes n’ont reçu que quelques maigres bulletins, en majorité déposés par des membres des bureaux de vote ou des mandataires politiques.
Le Père Jean Hanssens, de la Commission nationale Justice et Paix, sans en tirer des conclusions hâtives, appelle à une réflexion profonde sur la signification de la faiblesse de la participation aux élections.
Si les intimidations du mouvement Lavalas à la veille du scrutin ne sont pas à écarter d’un revers de la main de la liste des explications, n’est-ce pas là surtout le signe d’un déficit démocratique et d’une certaine désillusion des citoyens dans l’utilité de leur vote, s’interroge le Père Hanssens.
Pour Antonal Mortimé, secrétaire général de la Plate-forme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH), en plus de ces facteurs, le fait qu’historiquement des élections sénatoriales n’aient jamais amené les gens á voter en masse est cependant à prendre en compte.
Des électeurs ont continué à se rendre au compte-goutte dans les bureaux de vote dans l’après-midi, mais à une demi-heure de la fermeture, les bureaux étaient pour beaucoup d’entre eux déserts.
Le Conseil National d’Observation (CNO) remarquait cependant en milieu d’après-midi une participation un peu plus élevée dans les départements des Nippes, de la Grande-Anse (Sud-Ouest) et du Sud-Est.
Les problèmes organisationnels qui ont émaillé cette journée ont également participé à ce que très peu de bulletins soient visibles à travers les parois transparentes des urnes électorales.
Beaucoup de problèmes rencontrés dans les listes électorales ont été signalés, ainsi que des changements de dernière minute qui ont empêché une partie de la population désireuse de voter de remplir son devoir, ce que confirment le Conseil national d’observation (CNO), Justice et Paix et le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
Des irrégularités ont à nouveau été signalées dans l’après-midi. A Ennery (Nord), des observateurs ont remarqué que des personnes votaient deux fois, ou encore que d’autres votaient sans être munis de leur carte d’électeur.
Dans le Sud, plusieurs arrestations ont eu lieu à Aquin, Camp-Perrin, aux Cayes, principalement pour des faits de fraudes électorales.
Dans le plateau central, pour reprendre les termes d’Antonal Mortimé, on ne peut pas vraiment parler d’élections, faisant référence aux incidents violents qui se sont déroulés dans des centres de vote de plusieurs villes du département, ce qui a amené le Conseil électoral provisoire à annuler les opérations électorales en fin de matinée.
Ces incidents étaient prévisibles. Les autorités compétentes devaient prendre les mesures nécessaires pour éviter ces dérapages, estime Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH.
Il demande aux autorités concernées d’ouvrir une enquête pour fixer les responsabilités, en rappelant que « la loi électorale donne des provisions légales pour sanctionner tout candidat qui incite à la violence. »
Les sénatoriales partielles de ce 19 avril se tiennent avec cinq mois de retard. Elles devraient rétablir l’effectif de trente sénateurs, à raison de trois par départements, et modifier probablement les rapports de force au Grand Corps.
75 candidats sont en lice pour les douze sièges de sénateurs à pourvoir, après l’enregistrement de 3 défections. De nouvelles élections doivent se tenir dans six mois pour renouveler un autre tiers du Sénat et la Chambre des députés.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article8278
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lundi 20 avril 2009
Haïti-Élections : Premiers constats en mi-teintes à travers les régions
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