Mardi 1er avril 2008
Par Nancy Roc
Soumis à AlterPresse le 29 mars 2008
L’angoisse du metteur en scène Bertrand Labarre, était qu’on dise que « le spectacle était bien pour des Haïtiens ». Aujourd’hui, il n’a plus aucun souci à se faire : en effet, la version revisitée de Starmania par la troupe Haïti en scène a remporté un véritable triomphe pendant quatre jours d’affilée à la Cité des Arts, la Tohu de Montréal. Toutes les représentations ont été jouées à guichets fermés et deux spectacles supplémentaires ont été ajoutés pour les 29 et 30 mars.
Le metteur en scène Bertrand Labarre
Pourtant, Bertrand Labarre reste modeste et accorde ce triomphe aux jeunes danseurs et chanteurs de la troupe : « Je suis très heureux et très ému par la réaction du public ici, notamment des Haïtiens, car ils sont fiers de leurs jeunes et cela n’a pas de prix », a déclaré le metteur en scène qui avoue avoir pleuré de bonheur le lendemain de la première répétition générale devant la « générosité époustouflante dont ils ont fait preuve chaque soir. Ces jeunes méritent les louanges qu’ils reçoivent et Haïti peut être fière de ses enfants », a-t-il souligné.
Pour la Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean qui a assisté à la grande première le 27 mars, ce spectacle est « une promesse d’avenir (…) que porte partout la voix des jeunes lorsqu’elle s’ouvre au dialogue plutôt que de se crisper sur elle-même Ces jeunes nous confirment que la beauté est encore possible » a-t-elle souligné lors de son discours prononcé devant un public qui l’a accueillie en véritable superstar.
Evency Dorzelma dans le rôle de Zéro Janvier
De son côté, la presse québécoise est littéralement tombée sous le charme des jeunes Haïtiens d’Haïti en scène et ne tarit pas d’éloges sur « cette version mi-créole, mi-française, et des arrangements qui actualisent et ‘caraïbisent’ de façon tout à fait pertinente la partition de Michel Berger » qui a conquis la francophonie en 1978, écrit Marie Christine Blais dans le quotidien la Presse du 29 mars.
Pour Le Devoir, « les textes chantés par les Dubois, Forestier, Dufaux et autres poulains de Luc Plamandon n’auront jamais eu autant de résonance que dans la bouche de ces jeunes Haïtiens inconnus », écrit Isabelle Paré.
Le duo gagnant Joël Widmaier et Raoul Denis Jr
Le directeur musical de Starmania, Joël Widmaier et son co-directeur, Raoul Denis Jr. ont donc réussi à constituer un duo gagnant pour ce spectacle qui a reçu tous les soirs des ovations debout presque délirantes. Lorsque nous l’avons rencontré, Joël Widmaier était encore tout surpris devant ce succès colossal : « cela nous dépasse car ces ovations ont lieu chaque soir et cela nous monte à la gorge. Nous sommes vraiment gâtés par ce public qui nous adore et pour ces jeunes qui ne sont pas des professionnels et qui ont travaillé très fort, c’est chapeau bas ! », s’est-il exclamé !
La percutante Nadège Dugravil interprète Sadia
De l’avis de toute la presse québécoise, l’apport du Créole et de la chaleur des rythmes antillais ont constitué un cocktail étonnant dans cette version revisitée de l’intemporelle comédie musicale de Luc Plamandon.
Les uns avec les autres
La fraîcheur de Sophonie Louisus a séduit la presse québécoise
Le triomphe de ce Starmania métissé est d’autant plus surprenant que les jeunes acteurs et danseurs d’Haïti en scène sont tous des amateurs. Rappelons qu’Haïti en scène recrute des talents bruts, de jeunes artistes semi-professionnels qu’elle forme gratuitement en jeu, en danse, en musique et en chant.
Certains de ces jeunes venant de quartiers difficiles comme le Bel Air, Carrefour et Martissant ont pourtant réussi à relever le défi de conquérir la Cité des Arts de Montréal : « Partir avec Starmania, c’est déjà un défi mais c’est aussi le temps de montrer toutes les belles choses qu’Haïti peut produire malgré le peu d’encadrement que nous avons », a judicieusement souligné Willène Guérismé qui interprète le rôle de Cristal dans cette comédie musicale.
Willène Guerismé interprète Cristal
Une des révélations de ce spectacle a été l’étudiante en médecine Élisabeth Pierre (photo logo) dans le rôle de Stella Spotlight, un sexe symbole déchu. Elle n’a pourtant jamais appris à chanter sinon dans son église, comme la plupart des chanteuses dans ce spectacle : « Je crois que c’est un don que j’ai reçu de Dieu car je n’ai jamais appris à chanter mais je compte le faire. Je remercie Dieu de m’avoir permis de m’exprimer ainsi, à travers la musique » a humblement reconnu Élisabeth St Pierre dont la voix magnifique a séduit les spectateurs tout le long de ces soirées.
Ralph Jn Baptiste interprète Johnny Rockfort
Autres talents qui ont conquis le public : la fraîcheur de Sophonie Louisius dans le rôle de Marie Jeanne, la très convaincante Nadège Dugravil dans celui de Sadia, Ralph Jean Baptiste dans le rôle de Johnny Rockfort et Getro Joseph dans celui de Ziggy.
Par Nancy Roc
Soumis à AlterPresse le 29 mars 2008
L’angoisse du metteur en scène Bertrand Labarre, était qu’on dise que « le spectacle était bien pour des Haïtiens ». Aujourd’hui, il n’a plus aucun souci à se faire : en effet, la version revisitée de Starmania par la troupe Haïti en scène a remporté un véritable triomphe pendant quatre jours d’affilée à la Cité des Arts, la Tohu de Montréal. Toutes les représentations ont été jouées à guichets fermés et deux spectacles supplémentaires ont été ajoutés pour les 29 et 30 mars.
Le metteur en scène Bertrand Labarre
Pourtant, Bertrand Labarre reste modeste et accorde ce triomphe aux jeunes danseurs et chanteurs de la troupe : « Je suis très heureux et très ému par la réaction du public ici, notamment des Haïtiens, car ils sont fiers de leurs jeunes et cela n’a pas de prix », a déclaré le metteur en scène qui avoue avoir pleuré de bonheur le lendemain de la première répétition générale devant la « générosité époustouflante dont ils ont fait preuve chaque soir. Ces jeunes méritent les louanges qu’ils reçoivent et Haïti peut être fière de ses enfants », a-t-il souligné.
Pour la Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean qui a assisté à la grande première le 27 mars, ce spectacle est « une promesse d’avenir (…) que porte partout la voix des jeunes lorsqu’elle s’ouvre au dialogue plutôt que de se crisper sur elle-même Ces jeunes nous confirment que la beauté est encore possible » a-t-elle souligné lors de son discours prononcé devant un public qui l’a accueillie en véritable superstar.
Evency Dorzelma dans le rôle de Zéro Janvier
De son côté, la presse québécoise est littéralement tombée sous le charme des jeunes Haïtiens d’Haïti en scène et ne tarit pas d’éloges sur « cette version mi-créole, mi-française, et des arrangements qui actualisent et ‘caraïbisent’ de façon tout à fait pertinente la partition de Michel Berger » qui a conquis la francophonie en 1978, écrit Marie Christine Blais dans le quotidien la Presse du 29 mars.
Pour Le Devoir, « les textes chantés par les Dubois, Forestier, Dufaux et autres poulains de Luc Plamandon n’auront jamais eu autant de résonance que dans la bouche de ces jeunes Haïtiens inconnus », écrit Isabelle Paré.
Le duo gagnant Joël Widmaier et Raoul Denis Jr
Le directeur musical de Starmania, Joël Widmaier et son co-directeur, Raoul Denis Jr. ont donc réussi à constituer un duo gagnant pour ce spectacle qui a reçu tous les soirs des ovations debout presque délirantes. Lorsque nous l’avons rencontré, Joël Widmaier était encore tout surpris devant ce succès colossal : « cela nous dépasse car ces ovations ont lieu chaque soir et cela nous monte à la gorge. Nous sommes vraiment gâtés par ce public qui nous adore et pour ces jeunes qui ne sont pas des professionnels et qui ont travaillé très fort, c’est chapeau bas ! », s’est-il exclamé !
La percutante Nadège Dugravil interprète Sadia
De l’avis de toute la presse québécoise, l’apport du Créole et de la chaleur des rythmes antillais ont constitué un cocktail étonnant dans cette version revisitée de l’intemporelle comédie musicale de Luc Plamandon.
Les uns avec les autres
La fraîcheur de Sophonie Louisus a séduit la presse québécoise
Le triomphe de ce Starmania métissé est d’autant plus surprenant que les jeunes acteurs et danseurs d’Haïti en scène sont tous des amateurs. Rappelons qu’Haïti en scène recrute des talents bruts, de jeunes artistes semi-professionnels qu’elle forme gratuitement en jeu, en danse, en musique et en chant.
Certains de ces jeunes venant de quartiers difficiles comme le Bel Air, Carrefour et Martissant ont pourtant réussi à relever le défi de conquérir la Cité des Arts de Montréal : « Partir avec Starmania, c’est déjà un défi mais c’est aussi le temps de montrer toutes les belles choses qu’Haïti peut produire malgré le peu d’encadrement que nous avons », a judicieusement souligné Willène Guérismé qui interprète le rôle de Cristal dans cette comédie musicale.
Willène Guerismé interprète Cristal
Une des révélations de ce spectacle a été l’étudiante en médecine Élisabeth Pierre (photo logo) dans le rôle de Stella Spotlight, un sexe symbole déchu. Elle n’a pourtant jamais appris à chanter sinon dans son église, comme la plupart des chanteuses dans ce spectacle : « Je crois que c’est un don que j’ai reçu de Dieu car je n’ai jamais appris à chanter mais je compte le faire. Je remercie Dieu de m’avoir permis de m’exprimer ainsi, à travers la musique » a humblement reconnu Élisabeth St Pierre dont la voix magnifique a séduit les spectateurs tout le long de ces soirées.
Ralph Jn Baptiste interprète Johnny Rockfort
Autres talents qui ont conquis le public : la fraîcheur de Sophonie Louisius dans le rôle de Marie Jeanne, la très convaincante Nadège Dugravil dans celui de Sadia, Ralph Jean Baptiste dans le rôle de Johnny Rockfort et Getro Joseph dans celui de Ziggy.
La version revisitée du Starmania de Luc Plamondon a donc créé l’événement grâce à la sincérité et le courage de tous ces jeunes qui ont porté très haut notre drapeau et l’image d’Haïti. Espérons qu’un accueil égal à leur triomphe leur sera réservé en Haïti, notamment à leur arrivée à l’aéroport ce lundi. En effet, alors que nous sommes tous publicisés à l’étranger, par notre capacité d’être constamment, comme le dit la chanson, les uns contre les autres, à Montréal, ces jeunes ont littéralement rassemblé les Blancs et les Noirs, les uns avec les autres.
Montréal le 29 mars 2008
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7079
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