Jacques-Edouard Alexis est de retour. Après une semaine en dehors du pays, le chef du gouvernement a utilisé son « veto » dans le cadre de l'enquête de la commission sénatoriale sur la double nationalité présumée de certains de ses ministres.
Le Premier ministre, Jacques Edouard Alexis, va opposer une fin de non-recevoir à la demande des sénateurs d'enquêter sur la nationalité de certains ministres de son gouvernement. « Je vais écrire au président du Sénat de la République, dans le plus bref délai, pour lui faire part de la position officielle du gouvernement, a lancé ce mardi le chef du gouvernement.
En attendant, a-t-il poursuivi, des instructions ont été passées aux concernés de ne répondre à aucune convocation. » « Demain, je vais écrire au président du Sénat. En attendant, le Premier ministre a passé des instructions formelles aux ministres et aux secrétaires d'Etat de ne pas se présenter devant la commission sénatoriale et de ne pas remplir les formulaires préparés à cet effet par la commission », a-t-il affirmé de manière laconique. Monsieur Alexis n'a pas fourni beaucoup de détails sur sa position.
Suite à des rumeurs mettant en doute la nationalité haïtienne de deux sénateurs et de certains ministres, le Sénat de la République a mis sur pied une commission sénatoriale spéciale chargée d'enquêter sur la nationalité des concernés dont les sénateurs Ultimo Compère et Roudolphe Boulos ainsi que les ministres de la Justice et de l'Economie et des Finances, respectivement Me René Magloire et M. Daniel Dorsainvil.
De graves soupçons de détention de passeport étranger pèsent sur leur tête alors que la Constitution haïtienne en vigueur interdit la double nationalité. Le sénateur Boulos a toujours plaidé non-coupable alors que son collègue Compère est en voyage aux Etats-Unis et n'a pas pu répondre aux questions des membres de la commission.
Le ministre de la Justice, Me René Magloire, s'est jusqu'à présent refusé de répondre à la convocation de la commission alors que celui de l'Economie et des Finances, Daniel Dorsainvil, a été blanchi de tout soupçon.
Jacques-Edouard Alexis a fait ces déclarations de retour d'un voyage qui l'avait conduit dans un premier temps en République dominicaine et par la suite aux Bahamas. A Santo Domingo, le chef du gouvernement haïtien a pris part au XXe sommet du Groupe de Rio auquel Haïti vient d'être admise cette année comme membre à part entière. A Nassau, il a participé au sommet intersessionnel des chefs d'Etat et de gouvernement de la CARICOM à laquelle Haïti a adhéré récemment.
Au sujet de la double nationalité présumée des sénateurs et des ministres soupçonnés, la commission sénatoriale spéciale devait rendre public son rapport aujourd'hui. « Ce rapport est fin prêt », déclare le président de ladite commission, le sénateur Youry Latortue, sans toutefois faire part à la presse du contenu. Pour sa part, le sénateur Céméfise Gilles, membre également de la commission, a vendu la mèche en révélant que, selon les documents émanant du service de l'Immigration et de l'Emigration détenus par la commission, deux de ses collègues soupçonnés seraient effectivement détenteurs de passeport étranger. Mme Gilles en a profité pour annoncer des sanctions à l'encontre de ses collègues fautifs. Sanctions pouvant aller jusqu'à leur destitution.
Le Premier ministre s'est également entretenu à la presse autour d'un imminent remaniement ministériel. Suite à son interpellation par la Chambre des Députés, le 28 février dernier, où il avait obtenu un vote de confiance, Jacques-Edouard Alexis avait répondu favorablement à la demande de certains députés qui souhaiteraient que le gouvernement soit remanié.
Mercredi dernier, avant son départ pour la république voisine, le locataire de la Villa d'Accueil a renouvelé cette promesse d'opérer des changements au niveau de son cabinet. « Les consultations se poursuivent avec le président de la République en vue de ce remaniement », a confirmé M. Alexis pour qui les changements au cabinet sont imminents et seront bientôt opérationnels.
D'autres dossiers dont l'insécurité et les retombées de sa tournée étaient aussi à l'ordre du jour au cours de cette conférence de presse. En ce qui concerne l'insécurité, le Premier ministre admet que l'insécurité peut se présenter sous d'autres formes, mais la police et la MINUSTAH travaillent d'arrache-pied pour en venir à bout.
A propos de la CARICOM, Haïti n'a pas encore rempli les conditions pour jouir de toutes les prérogatives découlant de sa qualité de membre, mais un accord de principe a été trouvé selon lequel les officiels haïtiens détenteurs d'un passeport officiel ou d'un passeport diplomatique pourront circuler librement dans tous les Etats de la CARICOM. « Pour cela, des accords bilatéraux devront être conclus entre l'Etat haïtien et les autres Etats concernés », a-t-il ajouté.
Samuel Baucicaut
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55327&PubDate=2008-03-12
Commentaires:
Qui fait quoi..qui a quel droit dans ce gouvernement. On a l'impression que c'est une tactique du gouvernement que de créér des scandales juste pour amuser la galerie et dissiper l'attention loin des vrais problèmes de la société.
Merci monsieur le Premier ministre
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 12 mars 2008
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