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dimanche 9 mars 2008

TOUT MORAL COMME UN FANTASME

You are right, toujours moral. Comme un fantasme. Ce n’est pas quelque chose d’étrange. Comme les parfums des orangers au printemps à Séville.
La musique bossanova est partout très, très douce. Presque personne ne peut l’entendre sauf toi et moi, bien sûr. Car c’est moi qui l’ai prise du recoin d’une étoile.
Tu arrives. Tard. Mais pas trop. D’une ligne aérienne qui n’existe pas. Mais qui arrive toujours comme il faut. Elle atterrit toujours sur la mauvaise piste mais ne s’est jamais écrasée
Je te vois arriver. De tes yeux sortent des poèmes ronds. Qui chantent avec un accent de pluie. Tu es gentil. Toujours moral.
On parle et tu écoutes tout ce que je dis. Très attentif, tu me regardes .
On est dans mon petit salon. Pas trop grand. Mais très accueillant, très rose. Tout plein de trous. Au chocolat. Avec des nuages. Collés sur les murs. Avec des recettes pour parler à Shakespeare.
Quand tu parles je peux sentir ton parfum. Ta belle voix. C’est rassurant. La chambre change de couleur. Teint orange. Tout couleur orange. Les rideaux sont oranges. Les murs sont oranges.
La porte se ferme seule et tu me ramènes à toi. Tu caresses une partie de mon cou. Tu passes la main très langoureusement sur ma peau.
Dans un langage que l’on n’écoute pas. Je fais les réponses que tu attends de moi. Mes doigts très doucement caressent ta peau. Ta chemise s’ouvre un peu. Pas trop. Tes mains arrivent à ma taille et mes hanches. Je ferme mes yeux et ma respiration commence à être plus agitée.
Une des bretelles de ma robe tombe. Ta bouche cherche mes épaules et tu embrasses ce petit coin de mon corps. A l’ouverture de la robe se montre une partie de mon soutien gorge transparent. Ma poitrine bouge avec la force de mon cœur.
Tu caresses le tissu qui laisse voir comme se réveillent les deux petits bombons rosés, les pointes de mon plaisir. Sans le vouloir ils se font durs et probablement plus grands. Il y a un esprit vivant dans mes seins. Esprit vivant plein de force qui attire et que est attiré .
Je perds davantage mes forces chaque minute qui passe.
Mes lèvres cherchent ton cou. Ma partie préférée. Très douces, très sensuelles, mes lèvres se baladent sur ta peau. J’ouvre la chemise très lentement. La chaleur de ton torse si masculin laisse plus ouverte mes envies. Préfabriquées.
J’explore, j’examine, je dessine. Avec la pointe de mes doigts. J’arrive de ton cou à ton ventre. Je dessine des lignes avec mes mains tièdes. Avec mes lèvres.
Tu poses tes mains fortes sur mon dos et colles mon corps contre ton corps. Je peux sentir . Des choses qui bougent. Qui s’approchent, qui gonflent. C’est un plaisir étrange.
Tu me prends dans tes bras et on se trouve une petite table. Petite mais forte. Une table qui est arrivée exprès pour nous. Du pays des tables féeriques. Elle est placée au centre de la chambre. Tu me poses assise sur elle. Ça me donne plus de possibilités de chercher, à coïncider avec ta bouche. Sentir tes lèvres sur les miennes pour la première fois. Et c’est si doux.
Pouvoir caresser ta bouche avec un de mes petits doigts aussi. Sentir la douceur et chercher avec ma bouche un de tes doigts. Pouvoir tester son goût. Le mettre entre mes lèvres et jouer avec toute la douceur du monde.
Sentir que ça t’excite davantage. Et simultanément percevoir que le temps de réfléchir est révolu. Que c’est un rêve ou on peut tout faire. Rien n’est interdit. Il n’y a pas la distance. Il n’y a pas les soucis. Il n’y a pas les autres. Il n’y a qu’un fantasme . Et une petite table. Elle est notre priorité.
On n’a pas peur. Le peur reste dehors. En dehors du rêve. En dehors d’une nouvelle explosion. Différente. Ou il n’y a pas de déception. Il n’y a pas de choses à faire. Il n’y a pas d’obligation. La seule obligation c’est vivre le plaisir d’être l’un avec l´autre.
Le temps s’arrête. Tout s’arrête autour de nous. Il n’y a plus de distance. Les habitudes. Les langues. La seule langue est la mienne qui cherche ton torse nu. Qui explore les parties les plus ardentes. Qui cherche les parties les plus sensibles. Et qui guette tes réactions.
Tu m’approches plus et plus. Je peux caresser tes oreilles. Avec ma langue petit à petit.
La chemise tombe par terre. Mon soutien gorge aussi. Ma robe aussi. Ma taille entre tes mains. C’est facile. On peut jauger ma fragilité pendant que je sens la force nouvelle.
Je caresse encore ton ventre nu. Et je cherche de nouveaux mondes. Pendant que tu caresses mon cou. Et ça me fait perdre la conscience. C’est trop bien. C’est moins moral.
Je peux sentir avec mes mains une autre partie de ton corps. Réveillée. Pour la première fois j'expérimente cette sensation. Tu détiens ma poitrine entre tes mains. J’ai un petit oiseau sous les miennes. C’est chaud. C’est plein de force. C’est prêt à exploser en petits morceaux de sucre. Prêt à exploser en petit morceaux d’étoiles minuscules au chocolat.
Je ne demande pas ton autorisation pour laisser libre ce petit soleil placé dans ton corps. Je peux aussi ressentir comme sa force s’évanouit aussi. Un peu. Il a le control que j’ai déjà perdu. Mais il commence à le perdre lui aussi. J’ai avec moi ce nouvel astre. Et je peux jouer avec. Doucement.
En même temps je ne cesse de goûter ta peau, comme le plat le plus délicieux. Ton cou, ta bouche. Je mange petit à petit avec mes lèvres, avec ma langue, la plupart des bouts de ton corps. Et j’ai avec moi un grand trésor très vivant. Très chaud. Très loin d’être contrôlé.
Par hasard, la distance se fait exacte. Ce petit soleil cherche sa place. Et sa place se trouve dans moi. Et je veux le sentir. Je veux sentir en moi toute l’énergie que donne une étoile. Connaître ce que j’ai pas connu avant. Ou ce que j’ai déjà connu mais qu’on veut connaître autrement.
Il connaît son chemin. C’est facile. Tout glisse à son arrivée. C’est comme marcher sur une mousse. Ma respiration se fait plus forte. Mes soupirs se font de fraise. Et je peux te sentir en moi.
Je m’accroche à ton cou avec un nouveau peur de plaisir. Tu rentres en moi avec douceur. Je m’allonge sur la table et tu caresses mon ventre, mon estomac, ma poitrine. Je cherche tes mains avec ma bouche et je peux caresser encore une fois tes doigts. Les sucer un par un.
Je bouge mon petit corps pour augmenter le plaisir. Je m’approche avec la force de mes hanches qui font une danse nouvelle. Ma taille bouge aussi à son rythme. Avec un mouvement différent qui rend tout plus difficile. Plus difficile de contrôler une explosion. Plus difficile de mesurer le plaisir.Tu regardes mon corps bouger. Comme une petite vague. Ma peau douce et tiède, mes poitrines levées, mes soupirs te font exploser sans le faire. Tu caresses mes jambes flexibles qui changent la position de ses rêves.
On change le rythme. Tu fais une pression si douce sur mon ventre, sur ma taille, j’arrive à m’approcher, encore à chercher ta bouche. Je cherche ton cou encore une fois. Je cherche les parties dures aussi avec ma langue. Doucement. Mais avec passion. Sans peur.
Je me sens possédée. Je fais plus intenses mes baisers, mes caresses, mes paroles douces qui susurrent des mots spéciaux.
Avec tout ça, les caresses sans fin, les baisers, les soupirs...une explosion reste très proche. Et la mienne aussi.
Je peux t’entourer de mes jambes. Ainsi, je connais plus mon corps. Je sais exactement comment elles arrivent, les sensations plus fortes.
Je bouge mes hanches contre toi. Avec ma petite force. Avec une flexibilité que j’invente pour ce moment. Avec un rythme de danse nouvelle.
Tu parles un peu, en murmurant des mots, je peux presque crier. Je m’accroche davantage.
Je suis plus et plus rapide car mon corps a trouvé un coin ou le plaisir est né. Ou le plaisir est fait. Un coin inventé pour ça. Que je connais. Qui est juste pour toi : un rêve.
Ce coin caressé une et mille fois fait que mon corps s´évanouisse de plaisir.
C’est trop grand. C’est trop fort. Je perds mes forces.
Mon corps s’ouvre complètement pour me reposer après avoir senti une telle vigueur.Tu continues à chercher plus de lumière. Plus de chaleur. Mais on peut continuer. Je m’allonge encore une fois.
Tu reprends le contrôle de la force. La latitude. Le parfum. La pression. Le rythme. Tu te sens plus libre. Plus proche de toucher la pointe de la lune.
Ton corps demande les morceaux de chocolat. Il demande à atteindre son but. Le rythme est plus coloré, plus fort, plus vite, plus véhément. Comme dans la plus forte explosion que l’on aie eu jamais. Mais rien de violent. Rien de mots forts. Rien que du plaisir. Rien que de l’humidité en moi.
Une bombe d’étoiles liquides arrive et je veux les sentir. C’est fort. C’est doux. C’est presqu’une douleur magique. De petites convulsions de ton corps qui est entré en moi.
Je crie aussi avec cette certitude d’y avoir mis une bonne galaxie de plaisir. Tu te calmes. Moi aussi.
C’est si bon de t’avoir comme ça. Tout calme. Sans pression. détendu. Rassasié. Fatigué. Exténué. Heureux.
Et je m’approche de toi. Douce. Tranquille. En sécurité.
Tu es la. C’est ton rêve.
Tu es avec moi.
Et c’est tout simplement comme ça.
Tu as raison.
Et c’est tout moral.
Auteur: Sara Villegas Gonzalez

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