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lundi 18 février 2008

INterpellation du Premier ministre...A la mode de chez nous

A la mode de chez nous…
Comme à l’accoutumée, l’effervescence du carnaval une fois passée, l’espace de défoulement généreusement mis à la disposition du « peuple » fait place à une redécouverte d’une réalité plus mordante plus tenace et plus cruelle.
Comme d’habitude, un scandale ou spectre de crise devait marquée la rentrée politique post mardigras.
Nos politiciens , comme d’habitude n’ont pas eu de difficultés à nous offrir un alléchant menu : l’interpellation du Premier Ministre avec l’éventualité d’un vote de sanction-censure.
Une histoire facile à comprendre et très banale.
Tout commença avec l’annonce de la volonté de René Preval de se présenter aux élections présidentielles. Ce candidat donné vainqueur avant même la réalisation du scrutin s’est vanté de participer aux élections sans programme et sans équipe.
Les élections subventionnées par la Communauté internationale soucieuse de doter Haïti d’une vraie démocratie du type prêt-à-porter ont eu lieu et les haïtiens défiant la faim, la misère, et la pauvreté ont rempli les urnes en faveur de ce candidat sans programme de gouvernement.
Le début des joutes électorales ont été plus claires que la fin du processus. Une petite touche haïtienne avec des allégation de fraudes et cette foule qui se jette dans la piscine du quartier général des élections pour réclamer la victoire de ce candidat sans programme de gouvernement.
Et là, pour éviter le pire, Le brésil, en quête de leadership pour briguer un poste au niveau du conseil de sécurité de l’ONU trouva l’occasion rêvée pour se démarquer des autres en apportant une solution diplomatique aux élections d’Haïti qui en réalité ne semblaient plus intéresser les sempiternelles amies d’Haïti. Une solution négociée viendra donc mettre fin au processus de démocratisation du pays. Preval est déclaré victorieux au premier tour.
Pour éviter le mécontentement des partis politiques ayant décroché des scores miséreux, il est question de former un gouvernement pluriel. Un gouvernement pluriel à l’haïtienne signifie une répartition des boîtes de l’état entre les partis politiques qui ne rechigneront point à installer leurs cadres au niveau des ministères obtenus.
Dans une entente parfaite permettant au gouvernement de « dégouverner » sans la moindre opposition.
Jacques Edouard Alexis est donc accepté comme Premier Ministre chargé d’exécuter le programme qui n’a jamais existé.
Après deux ans, dans une atmosphère émaillée de tractations et de scandales couverts, en guise de bilan du gouvernement, le Premier ministre a refait un discours sur sa politique générale qui n’a pas encore atteint la phase d’exécution.
Ce déficit de réalisations gouvernementales est le résultat de l’incapacité de l’équipe en place à gérer les dossiers importants par la mise en exécution de projets valables. Le président Preval a eu plusieurs fois à faire cet invraisemblable constat. Qui pis est, avec les velléités de luttes contre la corruption, les caisses de l’état auraient de l'argent prêt à être utilisé.
La présentation du bilan nul du gouvernement devant le sénat n’a pas soulevé plus d’inquiétudes que le voudrait laisser entendre la gravité de la situation dont un élément clé reste la cherté de la vie.
Un groupe de députés, se déclarant travailler aux côtés du peuple, lancent donc l’idée de l’interpellation pour vote de censure de Jacques Edouard Alexis. Comme un coup de pied dans une fourmilière, les tendances se « déclivent » au niveau de la chambre. Entre accusations et contre accusations l’ambiance prend l’allure de fête. Les députés-pour accusent les députés-contre. Les députés-contre, contre-accusent les députés-pour. Le premier ministre entame sa tournée de consultation politique afin de dégager des pistes de solution pour éviter le pire.
Les observateurs les plus avertis, comme le gros de la population pensent à une mauvaise mise en scène. Si tout le monde est d’accord sur le principe de l’interpellation et du vote de censure, l’opinion la plus répandue serait celle d’un vote de confiance autorisant le gouvernement en place à suivre sa ligne de conduite c’est-à-dire : NE RIEN FAIRE.
Cependant point n’est besoin d’être un analyste politique pour découvrir un monde d’incohérences au sein de cette situation d’imbroglio politique. Les députés de l’actuelle législature sont tous issus des partis politiques qui participent au gouvernement avec des fauteuils de ministres. Si le gouvernement a échoué, les partis représentés ont aussi échoué. Ceci est probablement du à l’absence de programme de ces partis politiques leur permettant de gérer efficacement les portefeuilles que le « brassage » leur avait permis d’obtenir généreusement. Comment expliquer qu’un député d’un parti politique demande la tête d’un ministre issu des ligne de son propre parti?
Bref…au moins nous les haïtiens nous cesseront de parler de "galettes de boue" de kidnapping, de sénateurs-à-double-nationnalité, pour suivre le film de l’interpellation du Premier Ministre. Si d’ici là, un plus grand scandale ne balaie celui-ci d’un revers de main pour se hisser à la une de l’actualité.
Cependant, le Premier Ministre actuel risque d’être le candidat de la continuité de demain sous la banière allégorique de "lespwa". Malgré des performances nulles. Il peut essayer un passage en force en faisant appel aux rastas fumeurs de drogue, aux yeux rouges aux regards menaçants, et aux propos terrifiants pour une manifestation devant le palais législatif au moment de son interpellation.
Une chose assez paradoxale mérite d’être signalée. Tous les secteurs de la vie nationale émettent des opinions et des réserves plus ou moins justifiées ; souvent trop rangées sur la situation. Mais personne ne fait ressortir que la cause principale de l’impasse politique créée par l’inefficacité du gouvernement vient essentiellement du fait que Préval a gagné les élections sans programmes et sans équipes.
Les médias et les faiseurs d’opinion devraient commencer une sorte de formation civique pour inculquer aux citoyens l’importance d’un choix de vote de façon à ce que les apparences de faux frères n’influent pas trop à un moment aussi décisif de la vie nationale
Il n’est que d’attendre…

Ce sera encore et sûrement une solution politique à la mode de chez nous…
18/02/08
JJ pour HRV

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