Aucun acte concret émanant des autorités haïtiennes n'a jusqu'ici été posé suite au constat de la montée considérable du niveau des eaux du lac Azuei et de l'étang de Miragôane plus de deux mois après. Ces eaux continuent d'augmenter alors que les responsables, apparemment négligents, restent dans l'inaction.
A hauteur de Malpasse, la situation désolante que présente le lac Azuei reste inchangée. Pourtant, comme à Miragôane, cette situation se complique de jour en jour. Pour l'instant, les eaux qui atteignent plusieurs tronçons de route posent des problèmes même aux piétons.
Le spectacle est désolant même pour la République voisine qui partage le Lac Azuei avec Haïti (Photo: François Louis)
Les mots du ministre Germain
« Le canal dont il est question ne va pas résoudre le problème en réalité, indique le ministre de l'environnement, Jean Marie Claude Germain. Le curage n'a rien à voir avec cette situation car il ne s'agit pas d'une cuvette remplie d'eau et qui déverse à l'extérieur mais plutôt d'un phénomène naturel très complexe qui inquiète toute la planète. »Lors d'un entretien téléphonique accordé hier jeudi au journal Le Nouvelliste, M. Germain avoue effectivement que le lac Azuei prend réellement d'énormes proportions. « Il s'agit du jeu des extrêmes, explique-t-il. Les zones humides deviennent plus humides et celles qui étaient sèches le sont davantage. »
Le phénomène en question rentre dans le cadre d'un domaine purement scientifique qui, selon le ministre Germain, nécessite certainement l'intervention d'experts. A cet effet, le titulaire du ministère de l'Environnement annonce l'arrivée de spécialistes cubains en Haïti pour la deuxième semaine du mois de février, soit après la période des festivités carnavalesques de cette année.
Ces experts de l'environnement, précise le ministre, auront à réaliser des études relatives à la problématique des effets causés par le changement climatique. Seul le résultat de ces études, contrairement à certains observateurs qui sont pour le curage des canaux, permettra de déterminer quel genre d'intervention qui doit être effectuée afin de résoudre le problème de l'augmentation du niveau des eaux, estime M. Germain.
Pour s'attendre à des résultats concrets, M. Germain, d'un ton rassurant, affirme que Cuba est un pays très avancé dans le domaine de l'environnement. Par ailleurs, il a fait l'éloge de l'accord tripartite Haïti/Cuba/République dominicaine dans ce domaine et surtout au projet « couloir biologique de la caraïbe ».
C'est dans ce même ordre d'idées que l'Ing. Jean Marie Claude Germain doit participer, avec tous les ministres de l'environnement de la Caraïbe, à une rencontre en république voisine les 28 et 29 janvier en cours.
Depuis l'implantation, en août 2007, du fameux projet « couloir biologique de la caraïbe », aucune amélioration de la situation environnementale n'a jusqu'à présent été constatée en Haïti. Au contraire, les risques environnementaux sont de plus en plus épouvantables.
Au niveau planétaire, les experts prévoient une augmentation de 2ºC de la température moyenne à la surface en 2100. Parallèlement à cette augmentation, le niveau moyen des océans a commencé à s'accroître plus rapidement. Ainsi, toujours selon les scientifiques, il est passé de moins de 2 millimètre (mm) par an au XXe siècle à 2,3 mm/an actuellement et pourrait atteindre 3,5 mm d'ici 2100. Que dire d'Haïti où la couverture végétale est nettement inférieure à 2% ?
Victor Jean
Juniordjune14@yahoo.fr
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