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dimanche 4 novembre 2007

Plus d’une centaine de casques bleus sri-lankais sanctionnés pour abus sexuels en Haïti

Accusés d’avoir obtenu des faveurs sexuelles de prostituées dont des mineures contre de l’argent, les 111 soldats et officiers seront rapatriés samedi avant de subir les peines prévues à Colombo ; l’ONU sévit enfin contre des pratiques maintes fois dénoncées, mais longtemps tolérées
vendredi 2 novembre 2007,
Radio Kiskeya

111 casques bleus du bataillon sri-lankais (SriBat) déployés en Haïti au sein de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) vont être rapatriés immédiatement pour avoir commis des abus sexuels notamment sur des mineures, a annoncé vendredi à New York Michèle Montas, porte-parole du Secrétaire général, Ban Ki-moon.
"Suite à la réception du rapport préliminaire d’enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et en coopération avec les autorités du Sri-Lanka, tous les membres du SriBat accusés seront rapatriés le samedi 3 novembre 2007 dans le cadre d’une mesure disciplinaire", a précisé la porte-parole lors de son point de presse quotidien en reconnaissant que l’affaire était extrêmement grave. Répondant aux questions des journalistes, elle a affirmé que les soldats incriminés fréquentaient des prostituées y compris celles n’ayant pas encore atteint leur majorité (18 ans).
Joint par l’AFP, Nick Birnback, porte-parole du Département de maintien de la paix de l’ONU (DPKO), a indiqué que 111 soldats et trois officiers des 950 hommes que compte le bataillon sri-lankais devaient être rappelés contrairement aux déclarations de Mme Montas selon lesquelles la mesure concernait 108 militaires. Ces individus étaient en stationnement dans plusieurs régions d’Haïti.
"La MINUSTAH a immédiatement requis une enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et le Sri-Lanka a dépêché de Colombo une équipe de haut niveau d’enquêteurs nationaux comprenant une responsable d’enquêtes", a expliqué la porte-parole.
Des consultations ont été engagées avec la mission permanente du Sri-Lanka à New York. L’ONU se déclare disposée à apporter toute l’assistance possible aux autorités de ce pays afin que les "mesures disciplinaires appropriées" soient prises à l’encontre des coupables. La porte-parole de Ban Ki-moon souligne que "les Nations Unies et le Sri-Lanka prennent cette affaire très au sérieux et réitèrent leur engagement commun aussi bien vis-à-vis de la politique du Secrétaire général de tolérance zéro en matière d’abus et d’exploitation sexuelle que vis-à-vis des bonnes pratiques en matière de maintien de la paix".
Selon Michèle Montas, l’ONU et le Sri-Lanka "regrettent profondément que ces abus sexuels et ces exploitations sexuelles aient eu lieu", en dépit d’efforts déployés en vue de garantir le "respect des normes les plus élevées dans les domaines de la conduite et de la discipline".
L’ONU soutient enfin que le Sri-Lanka a des "antécédents de services remarquables au sein des missions de maintien de la paix" auxquelles il fournit des troupes depuis longtemps.
En général, les casques bleus, aujourd’hui au nombre de 100.000 à travers le monde, ne relèvent pas sur le plan disciplinaire de l’administration onusienne et ne peuvent être sanctionnés que par la hiérarchie de leur pays d’origine.
Récemment, des scandales similaires avaient frappé les missions déployées en Côte d’Ivoire (ONUCI), en République Démocratique du Congo (MONUC) et au Libéria (MINUL). Ce n’est qu’en 2005 que les responsables de l’organisation mondiale ont mis en œuvre une politique de "tolérance zéro" après avoir longtemps fermé les yeux sur de graves écarts de conduite portant notamment sur des vices sexuels auxquels s’adonnaient des soldats de la paix durant leur mission.
Au cours du premier déploiement de l’ONU en Haïti (1995-2001), au moins un ressortissant haïtien avait en vain porté plainte contre des soldats pakistanais de la MINUHA qui, selon ses dires, l’avaient contraint à avoir des relations homosexuelles avec eux. Des membres du même contingent étaient soupçonnés d’avoir sodomisé des cabris appartenant à des éleveurs haïtiens.
Plus près de nous, des accusations d’abus sexuels sur mineures portées contre des soldats de la MINUSTAH, dont certaines documentées, étaient restées sans conséquences.
Par ailleurs, lors des interventions militaires américaines de 1994 et 2004, des victimes présumées avaient livré des témoignages accablants contre des GI’s qui auraient utilisé des vibromasseurs au cours de rapports sexuels monnayés avec de jeunes femmes haïtiennes en situation d’insécurité économique.
Placée sous commandement brésilien, la MINUSTAH se trouve sur le territoire haïtien depuis juin 2004. Elle compte actuellement quelque 7.054 militaires et 1.771 policiers internationaux issus d’une quarantaine de pays. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4361

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