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samedi 29 septembre 2007

"Des politiciens et investigateurs ont participé à l’assassinat de journalistes haïtiens", confie le Président Préval au CPJ

Le chef de l’Etat, qui se garde de citer des noms, renouvelle son "soutien total" à la commission dite indépendante chargée d’accompagner les enquêtes sur les meurtres de différents confrères ; le Comité pour la protection des journalistes demande expressément à René Préval de renouveler le mandat du juge d’instruction Bernard Saint-Vil chargé de l’enquête sur l’assassinat du journaliste espagnol Ricardo Ortega, en 2004 à Port-au-Prince
jeudi 27 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le Président René Préval a indiqué jeudi à New York, lors d’une rencontre avec le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qu’il soutenait entièrement la commission dite indépendante chargée de faire avancer les enquêtes judiciaires sur des assassinats de journalistes haïtiens dont "certains hommes politiques et investigateurs seraient responsables".
Le chef de l’Etat a affirmé que "les politiciens haïtiens et les investigateurs n’étaient pas intéressés à voir la justice faire la lumière sur des assassinats de journalistes parce que certains d’entre eux étaient impliqués dans ces crimes". Plus loin, il ajoute "maintenant, la situation a changé, il y a une volonté politique et elle nous permet de réaliser des progrès".
Le chef de l’Etat n’a toutefois pas voulu citer de noms dans ces révélations qu’il a faites au cours de sa conversation avec Joel Simon, directeur exécutif du CPJ, Franz Allina, membre du conseil d’administration et Carlos Laurìa, coordonnateur senior du programme pour les Amériques.
Selon un communiqué de l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse basée à New York, le chef de l’Etat haïtien a exprimé son "soutien total" à la commission et a indiqué que le gouvernement "veut que le dernier mot revienne à la justice".
"Nous sommes contents de constater la détermination et l’engagement du Président Préval à déployer tous les efforts afin que les auteurs des crimes commis contre des membres de la presse fassent l’objet de poursuites judiciaires", a déclaré Joel Simon. "Les obstacles politiques étant levés, le gouvernement haïtien peut maintenant fortement encourager les enquêtes ouvertes sur des meurtres de journalistes. Haïti doit rompre le cycle de l’impunité, alors cette confiance pourra contribuer à réhabiliter le système judiciaire du pays", a poursuivi le responsable du CPJ.
Au cours de leur conversation, le chef de l’Etat et les deux dirigeants de l’organisation ont notamment passé en revue la situation de la liberté de la presse en Haïti et évoqué l’avenir de la commission récemment créée afin d’accompagner les enquêtes judiciaires portant sur différents cas d’assassinat de journalistes non résolus entre 2000 et 2007.
Le Président a toutefois affirmé qu’il sera difficile de rendre juustice aux victimes, particulièrement dans les cas les plus vieux. La création de la commission représente de son point de vue, un signal qui nous permettra d’apporter les réponses appropriées à certains crimes" ajoutant " la liberté de la presse est essentielle pour le développement de la démocratie". Dans cette optique, René Préval note que le climat de violence qui sévissait en Haïti depuis l’an 2000 a changé. "La situation est maintenant différente et la presse peut travailler dans un environnement relativement libre", selon ses propres termes.
Pour sa part, le CPJ a indiqué que suivant les données dont il dispose, les attaques contre la presse haïtienne ont chuté de manière significative au cours des deux dernières années. Il a aussi appelé le chef de l’Etat à soutenir tous les efforts visant à consolider le travail de la "commission indépendante d’investigation" et a souhaité que le gouvernement accorde à la police et aux magistrats instructeurs en charge des dossiers de journalistes assassinés tous les moyens dont ils ont besoin.
La délégation du Comité pour la protection des journalistes a expressément demandé au dirigeant haïtien de renouveler le mandat du juge d’instructeur Bernard Saint-Vil, responsable de l’enquête sur le meurtre du journaliste espagnol Ricardo Ortega, le 7 mars 2004 à Port-au-Prince. Le reporter et cameraman de la chaîne de télévision espagnole Antena 3 avait été abattu au cours d’une sanglante intervention de présumés partisans armés de Jean-Bertrand Aristide contre une manifestation gigantesque de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui célébraient le renversement une semaine plus tôt de l’ancien régime caractérisé par des dérives autoritaristes.
La commission de journalistes formée conjointement par le Président René Préval et l’organisation SOS Journalistes de Guyler Delva est présidée par ce dernier. Elle comprend également sept autres journalistes, Euvrard Saint-Armand (Radio Caraïbes FM), Anne Marguerite Auguste (Radio Solidarité), Dieudonne Saincy (Radio Métropole), Jean Wilmer Morin (Radio Tropic FM et TELEMAX), Louis Gary Cyprien (Le Nouvelliste), Marie Nick Marcelin (Radio Ibo) et Idson Saint-Fleur (Radio Signal FM). spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4194

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