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samedi 29 septembre 2007

Décision faible, occupants forts

La décision des autorités municipales de Port-au-Prince de déloger les petits détaillants des trottoirs n'a pas fait long feu. Moins de trois mois après, les anciens occupants reviennent, en toute quiétude, étaler leurs tréteaux.
A la rue Mgr Guilloux, tout près de l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti, comme dans plusieurs autres rues de la capitale, les trottoirs ainsi qu'une bonne partie de la voie réservée aux automobilistes sont envahis par des détaillants. Ne laissant aucune ouverture aux piétons, ces commerçants se débrouillent comme bon leur semble. « Lari a se pou machin, twotwa se pou pyeton ! », rappelle une jeune fille à une détaillante qui lui lance des injures après avoir heurté son lot de marchandises étalées sur un trottoir situé à l'angle des rues Saint-Honoré et Mgr Guilloux.

Dans cette zone, les petits commerçants qui ont été délogés des trottoirs quelques semaines après l'installation du conseil municipal de la commune de Port-au-Prince sont retournés à leur place. Le même phénomène s'observe à la rue Pavée et au boulevard Jean-Jacques Dessalines aux alentours de la Téléco et à un pas du sous-commissariat Cafeteria.
Les détaillants qui occupaient ce carrefour étaient forcés de laisser cet espace au cours du mois de juillet dernier. Actuellement, ils ont réinstallé leurs tréteaux en toute liberté. Selon des piétons, une telle situation montre combien sont temporaires les actions de nos autorités. « Nous nous demandons pourquoi ce n'est pas la priorité de nos décideurs d'adopter des décisions fermes qui peuvent aboutir au décongestionnement de la capitale », a fulminé un urbaniste de renom qui veut garder l'anonymat.
C'est le même scénario pour certains trottoirs fraîchement réhabilités par le ministère des Travaux publics, Transport et Communications (MTPTC). Le nombre des détaillants qui envahissent les trottoirs a augmenté, selon certains observateurs.
A côté de l'église Sainte Bernadette à Martissant, les trottoirs qui sont fraîchement réhabilités se transforment en atelier de menuiserie et en garage de fortune. « Cette situation constitue un vrai handicap pour les piétons. Chaque matin, je suis obligé de jouer à la marelle de peur de faire une collision avec des lots de marchandises qui obstruent mon passage », se plaint Etienne, un écolier contournant le portail de Léogane.
Dans ce même lieu, une station de minibus et une autre station de motocyclettes ont créé un énorme bouchon qui entrave piétons et automobilistes. Ce phénomène de reconquête des trottoirs par des détaillants s'observe presque au niveau de toute la zone métropolitaine.

Au Champ de Mars, à l'avenue John Brown comme à la rue Capois, les trottoirs sont transformés une fois de plus en marché. A côté de ce phénomène, les coins de certaines rues et de quelques édifices publics et privés se convertissent en urinoirs par des citoyens indécents et très peu sociables. C'est le cas, par exemple, du mur séparant l'Antigang de la rue Mg Guilloux.
« Cet état de fait ne fait pas le bonheur d'une ville qui vient de fêter à peine son 258e anniversaire », a déploré Jeannette, une étudiante en sociologie qui se sent révoltée du non respect de l'espace public par la majorité de nos concitoyens.


Wanzor Beaubrun

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Par ou faut-il rompre ce cercle? Dans ce pays il y a tellement de choses à faire qu'il faut plaindre ceux-là qui ont eu le courage de s'engager.
Après une tentative de la part de autorités municipales de rétablir l'ordre dans les rues de port-au-prince, la ville reprend ses droits et redevient comme avant l'immense marché cauchemardesque.
Les observateurs animés par un esprit humaniste demandent la constrauction de marchés pour plus de 500.000 commerçants avant de déblayer les rues et les trottoirs.
Pour certains, le gouvernement a l'obligation de donner "de quoi gagner leur vie" aux marchands avant des leur interdire les rues et les trottoirs, avant d'interdire la vente de médicaments périmés.
En quelque sorte il faudrait que le gouvernement, d'un tour de magie arrive à résoudre les problèmes porpres à tous les pays pauvres avant de faire rétablir l'ordre...
On tourne en rond, on tourne en rond