Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans le narcotrafic, l’ex-chef rebelle serait encore traqué par le BLTS et la DEA ; un responsable de son parti aux Cayes appelle à un "soulèvement général" contre l’ingérence étrangère
mardi 17 juillet 2007,
Radio Kiskeya
Les autorités haïtiennes et américaines observaient mardi la plus grande discrétion sur l’éventuelle arrestation et extradition aux Etats-Unis de l’ancien chef rebelle Guy Philippe dans le cadre d’une vaste opération lancée conjointement par le Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) et l’agence américaine anti-drogue (DEA).
Des informations disponibles à Port-au-Prince indiquaient que l’ex-militaire et commissaire de police restait introuvable après une perquisition domiciliaire infructueuse. Les agents haïtiens et américains poursuivaient la traque de Philippe en vue d’exécuter un mandat d’arrêt international décerné contre lui.
Le porte-parole du bureau de la DEA à Miami, Oscar Negron, n’a voulu fournir aucune précision sur les opérations en cours, lors d’une conversation téléphonique avec l’Associated Press.
L’ambassade américaine à Port-au-Prince est restée également muette sur les intenses rumeurs circulant dans différents milieux. Joint par AP, un fonctionnaire a esquivé toutes les questions tandis que le porte-parole n’était pas disponible.
Pour sa part, le chef de la diplomatie haïtienne, Jean Rénald Clérismé, a indiqué qu’il n’était pas au courant de l’intervention conjointe lundi d’agents du BLTS et de la DEA dans la résidence de Guy Philippe à Bergeau, une localité située à l’entrée de la ville des Cayes (196 km au sud de Port-au-Prince).
Des élémnents lourdement armés étaient entrés dans la maison où ils avaient constaté l’absence de Guy Philippe. Son épouse, de nationalité équatorienne, a été brièvement interpellée. Elle s’est plainte d’avoir été victime de brutalités policières.
Les bourrasques ayant accompagné l’atterissage d’hélicoptères et le survol de la région à basse altitude par des avions auraient endommagé des habitations.
La logistique de l’opération a été fournie par la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), selon le commissaire Frantz Lerebours, porte-parole de la PNH.
Mardi matin, un responsable local du Front pour la reconstruction nationale (FRN), le parti de Guy Philippe, a appelé à un soulèvement de la population haïtienne en général, des partis politiques et du secteur privé en particulier, contre l’intervention armée d’agents étrangers sur le sol national. "Guy Philippe est un patriote qui a consenti beaucoup de sacrifices pour le pays. C’est un ancien candidat à la Présidence qui vivait paisiblement avec sa famille", a fait savoir Bernard lors d’une intervention sur les ondes de Radiotélédiffusion Cayenne, une station privée.
Il s’est toutefois gardé de faire la moindre révélation sur le sort de son leader.
Guy Philippe, 39 ans, s’était installé aux Cayes ces derniers mois à la suite de sa défaite aux élections présidentielles de février 2006. Il dirige le FRN, un parti politique composé en grande partie d’anciens rebelles dont il était le principal leader dans le cadre d’une insurrection armée qui avait été déclenchée peu avant la chute de Jean-Bertrand Aristide, en février 2004.
Exilé en Equateur et en République Dominicaine, Philippe était alors revenu quatre ans après son départ précipité consécutif à une présumée opération commando qui visait l’Académie de Police Nationale, le 28 juillet 2000.
La nouvelle offensive lancée lundi a également conduit à l’arrestation aux Gonaïves (171 km au nord de la capitale) de l’homme d’affaires Lavaud François, très probablement extradé en Floride. Déporté des Etats-Unis, il y a quelques années, il est propriétaire des entreprises Chachou, un complexe comprenant une station de radio, Chachou FM, un hôtel, Chachou Hôtel et un supermarché, Chachou Market.
Depuis plusieurs mois, le Président René Préval a déclaré la guerre aux narcotrafiquants, mais, il s’est vu reproché de n’avoir pas facilité l’extradition et le jugement aux Etats-Unis d’individus visiblement impliqués dans le blanchiment d’argent.
Au cours de ces dernières années, une dizaine de hauts responsables haïtiens dont l’ancien Président du Sénat, Fourel Célestin et l’ex-commandant en chef de la Police Nationale sous le régime Lavalas, Jean Nesly Lucien, ont été arrêtés en Haïti et conduits aux Etats-Unis où ils ont été condamnés comme dealers de drogue ou sont en attente de jugement. Deux autres barons locaux réputés proches d’Aristide, Jacques Baudouin Kétan et Eliobert Jasmé alias "Ed One", ont été également extradés et ont fait d’importantes révélations au cours de leur procès.
Haïti et la République Dominicaine figurent sur la liste des principaux pays de transit qui facilitent l’acheminement aux Etats-Unis et en Europe de tonnes de cocaïne en provenance de l’Amérique du Sud. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3866
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 18 juillet 2007
Mutisme des autorités haïtiennes et américaines sur l’éventuelle arrestation de Guy Philippe
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