Les habitants de Nan Mapou et des zones environnantes sont aux abois. La rivière Momance, qui traverse, de l'est à l'ouest, cette localité de la 3e section communale de Léogâne, est source d'appréhension pour ces habitants. Elle a déjà provoqué des pertes dans leur rang.
Après avoir longtemps servi à l'irrigation de la plaine de Léogâne, la rivière Momance n'est plus rien qu'une source de peur et de désarroi pour certains habitants de cette plaine. De Fayette à Darbonne, en passant par Nan Mapou et Nan Basen, la peur s'installe dans les foyers en raison de l'abandon de la rivière aux seuls caprices du temps et des marchands de pierres par les responsables de l'environnement.
Des travaux de curage au gabionnage des berges en passant par la prise en charge des bassins versants, rien n'est fait pour assurer à ces habitants du département de l'Ouest une bribe de sécurité. En dépit de l'approche de la saison cyclonique et la campagne publicitaire l'accompagnant, la vie de ces habitants reste suspendue au fil d'un éventuel déclenchement des hostilités climatiques.
« Dès que le mauvais temps s'annonce, nous sommes obligés de laisser nos maisons pour nous abriter dans les mornes en raison des dangers accompagnant la crue de cette rivière qui nous a plusieurs fois fait pleurer », font remarquer certains de ces habitants.
Au moins, une solution provisoire
Le président du CASEC de la Grande-Rivière (3e section communale de Léogâne), Jacques David Joseph, explique qu'à chaque cyclone, Nan Mapou compte toujours des morts. « Rien n'est fait jusqu'ici pour nous protéger des crues de cette rivière qui n'épargne presque rien sur son passage », martèle-t-il.
M. Joseph estime qu'une solution provisoire pourrait être envisagée par les autorités étatiques responsables de l'environnement et de l'agriculture afin de permettre aux riverains de cette localité de respirer. Cependant, elles attendent, on ne sait quoi, pour intervenir.
A regarder le lit de cette rivière, l'on croirait être sur un terrain vague. Etendue sur plusieurs dizaines de mètres de large, la rivière ne fait qu'emporter terres et arbres faisant ainsi beaucoup de tort à l'agriculture de la zone, jadis très florissante, selon certains Léogânais.
« Aujourd'hui, on est sur le qui-vive. Les autorités gouvernementales attendent qu'une catastrophe de la trempe de celle qui a frappé Fonds-Verrettes pour intervenir et faire leur beurre », déclare le président du CASEC.
Où sont passées les 30 millions de gourdes ?
Ils sont unanimes à reconnaître que le gabionnage des berges, le curage de la Momance et des travaux de plantation d'arbres sont urgents pour faire reculer la catastrophe.
Un projet de 23 millions de gourdes, destiné à effectuer ces travaux sur 6 kilomètres de la rivière, déposé par le bureau du député de Léogâne au ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), moisit dans les tiroirs.
« On apprend que le titulaire du MARNDR a déjà lancé un petit projet de curage du bassin d'irrigation à Laporte coûtant 3 millions de gourdes. Il est évident que l'arrosage des terres est tout aussi important pour les habitants vivant en majorité de l'agriculture, mais l'urgence doit être décrétée pour sauver des vies humaines avant de penser à l'agriculture », indique Jacques David Joseph.
Le député de la circonscription, Anthony Dumont, quant à lui, n'en démord pas. « C'est une injustice criante dont est victime la population de Léogâne. Moi, personnellement, j'ai voté un budget de 30 millions de gourdes pour la protection des bassins versants de Léogâne et de Gressier. Je veux savoir ce que le ministre François Séverin en a fait », déclare-t-il.
D'autre part, le parlementaire fait état d'une enveloppe de 28 millions de dollars d'un fonds de la banque interaméricaine de développement mise à la disposition du MARNDR pour sa circonscription, sa voisine Gressier et deux autres communes. Anthony Dumont dit refuser de croire que ce fonds ait été réattribué par le ministre Séverin à une autre commune du département du Nord comme on le laisse entendre.
Les habitants de Nan Mapou et des zones environnantes se disent prêts à contribuer financièrement pour une sécurisation de leur village. En attendant la décision des autorités gouvernementales pour cette année, ils décrètent l'urgence de leur côté tout en projetant de bloquer la Nationale numéro deux au niveau du pont de Brache jeté sur la Momance donnant accès aux départements géographiques de la région sud d'Haïti.
Lima Soiréluslsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46094&PubDate=2007-07-13
Version español disponible en Haiti Crema Y Nata en http://haiti-crema-y-nata.blogspot.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 13 juillet 2007
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