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vendredi 13 juillet 2007

Le commerce de la mort !..Vente de médicaments dans les rues...

Des médicaments contrefaits et expirés en vente libre, des hôpitaux illégaux sous contrat dans un programme d'auto assurance étatique...sont autant de menaces à la santé de chaque Haïtien. Ministres, parlementaires et agents municipaux veulent faire échec à ce commerce de la mort !

La production des médicaments contrefaits ne dépend pas seulement d'escrocs étrangers, mais aussi d'une mafia bien installée en Haïti. « Beaucoup de ces médicaments sont produits dans le pays », a affirmé le sénateur Kelly Bastien, membre de la commission santé du Sénat de la République. Des entreprises légalement reconnues sont impliquées dans la vente des médicaments contrefaits », dénonce le médecin parlementaire préoccupé par les opérations de cette industrie juteuse pour la mafia, mais nocive pour la santé des Haïtiens.

Le commerce de la mort dénoncé par le parlementaire, ironie du sort, se pratique même dans des hôpitaux, a constaté le ministre de la Santé publique, Robert Auguste. « Des médicaments antituberculeux volés au Cap-Haïtien et d'autres produits pharmaceutiques, soit expirés soit contrefaits, dit-il, ont récemment été confisqués à l'Hôpital de La Vie. » Ces médicaments, depuis le début de l'année, ont causé la mort d'au moins quatre personnes dans la région de l'Artibonite et dans la zone métropolitaine. La dernière victime s'appelle Ansy Georges, une jeune mariée qui se faisait soigner pour un fibrome. Elle a succombé sept minutes après que le médecin soignant lui eut administré une piqûre. Le « IV » meurtrier, déplore le ministre, est une contrefaçon achetée dans le même centre hospitalier illégal. Sa directrice -pour échapper à toute poursuite- aurait pris la poudre d'escampette.
« La mort de la jeune dame à l'Hôpital la Vie a servi de leitmotiv, mais ce n'est pas la seule motivation qui nous pousse à agir », a répliqué le ministre Robert Auguste aux critiques acerbes des parlementaires face à la décision tardive d'interdire la vente de médicaments sur le marché informel. Depuis la sortie d'un communiqué conjoint du ministère de la Santé publique et de la Mairie de Port-au-Prince, une quantité importante de médicaments a été confisquée par des agents municipaux. Mais pas assez pour débarrasser la zone métropolitaine des lots qui y circulent. Des opérations similaires, depuis plusieurs mois, ont été menées dans certaines villes de province dont Gonaïves où un SAT (sérum anti-tétanique) avait provoqué plusieurs décès.
Une affaire d'Etat
« La lutte contre les médicaments contrefaits et les produits avariés est une affaire d'Etat », a affirmé le sénateur Kelly Bastien qui s'exprimait à l'issue de plusieurs heures de débats avec le ministre de la Santé publique, Robert Auguste, inquiété par la vente libre de certains produits et les hôpitaux illégaux qui poussent comme des champignons. La justice, la douane et la police, a estimé le parlementaire, doivent s'associer à la croisade du ministère de la Santé publique qui veut sortir les médicaments du circuit informel. Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis et le ministre de la Justice René Magloire, a annoncé le sénateur Bastien, pourront être convoqués à une séance de travail de la commission santé du grand corps pour s'attaquer à la puissante industrie des « médicaments qui tuent ».

Les « hôpitaux bidons » implantés à la faveur de la déliquescence de l'État préoccupent davantage les membres de la commission santé du Sénat. Certains de ses hôpitaux seraient des sous-contractants dans un programme d'auto-assurance de l'Etat. Ce programme remis en question, pour l'une des rares fois, par les parlementaires, coûte mensuellement 19 millions de gourdes au trésor public. A cette somme considérée comme « faramineuse » par un sénateur, s'ajoutent 2,4 millions de gourdes fournies tous les mois au Groupe santé plus, gestionnaire du programme. « L'Etat haïtien verse aussi 1 million de gourdes mensuellement à une firme privée pour la supervision des installations sanitaires dans le cadre du programme d'auto-assurance des agents de la fonction publique », a ironisé un député.

Claude Gilles

gonaibo73@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46117&PubDate=2007-07-13

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