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lundi 30 juillet 2007

APN dans les eaux de la privatisation

L'Autorité portuaire nationale (APN) pourrait tomber sous peu sous les ailes protectrices du secteur privé, à l'instar de la Minoterie et de la Cimenterie d'Haïti. Des parlementaires craignent, comme la peste, que les quelque 1200 employés de cette institution ne soient sacrifiés sur l'hôtel de la privatisation.
Les enjeux de la privatisation probante de l'Autorité portuaire nationale (APN) ont été cernés, jeudi, au Sénat de la République hôte de la Commission nationale des agences maritimes. « Le personnel pléthorique de l'APN n'est pas en mesure de s'adapter aux normes internationales en vigueur pour la gestion des ports », a estimé Edouard Baussan, le président de la Commission nationale des agences maritimes, cité par le sénateur Rudy Hérivaux. Quelque 200 professionnels, a dit l'homme d'affaires, pourrait fournir le même volume de travail pour lequel 1200 employés sont engagés par l'APN. Des chiffres qui paraissaient convaincants pour les parlementaires qui souhaiteraient une « privatisation à visage humain. »

« Nous ne pouvons pas sacrifier les employés sur l'hôtel de la privatisation, a répliqué le sénateur Hérivaux (Fanmi Lavalas) à l'esprit de sacrifice évoqué par la Commission nationale des agences maritimes pour moderniser l'APN. » Vu la situation de précarité qui existe dans le pays il faudrait trouver au préalable une solution alternative, a plaidé le parlementaire. Rudy Hérivaux qui répondait aux questions du journal a suggéré des pourparlers entre les responsables du Conseil de modernisation des entreprises publiques (CMEP), du ministère des Finances, de celui de la Planification et du secteur privé.

« Aux regards des expériences déjà faites avec la Minoterie et Cimenterie d'Haïti, deux entreprises de l'Etat haïtien privatisées depuis près d'une décennie, a dit le sénateur, les responsables doivent nous convaincre de la nécessité de privatiser l'APN. » Après la Téléco dont le processus est en cours l'APN est la plus probante des entreprises de l'Etat à être privatisée. Les ports haïtiens, a récemment indiqué le président René Préval, ont le tarif le plus élevé de toute la Caraïbe. Ce qui constitue, selon le chef de l'Etat, un manque à gagner pour le pays. Certains hommes d'affaires préfèrent aller voir ailleurs. La Téléco, l'Office national d'assurance (ONA), l'Autorité portuaire nationale (APN), l'Electricité d'Haïti (EDH) connaîtront d'une manière ou d'une autre des réformes, des privatisations ou un partenariat public-privé en vue de les rentabiliser pour le bien de la nation, a récemment annoncé le chef de l'Etat.

La gestion de certains ports autorisés à recevoir et exporter des marchandises spécifiques a également été effleurée lors de la rencontre tenue à huis clos entre les parlementaires et les membres de la Commission nationale des agences maritimes. Certains de ces wharfs seraient intéressés à accueillir d'autres marchandises, autres que celles pour lesquelles ils ont une autorisation.

Claude Gilles

Source
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46699&PubDate=2007-07-27
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Ceci mérite un commentaire !
Avant même de parler de privatisation des entreprises publiques peu rentables à l’état il suffirait pour débuter, enclencher un processus de « normalisation » dans leurs fonctionnements. Le mot normalisation utilisée ici n’est point un substantif destiné à définir une nouvelle ligne économique sinon c’est le contraire d’anormal.
Les entreprises publiques ne sont pas rentables en Haïti à cause de la corruption l’incompétence et de leur politisation.
En effet les gouvernements ont l’habitude de se servir des rentrées de ces entreprises comme de leurs avoir personnels.
Sur le plan politique non seulement il y a eu dans le temps une répartition entre les politiciens du pays de la gestion de certains secteurs mais il y a eu surtout l’octroi de postes en surnombre dans les boîtes comme récompense pour services rendus (Aller vociférer et intimider les parlementaires, aller intimider les leaders de l’opposition, aller incendier et saccager les locaux des partis politiques, aller saccager et matraquer les étudiants universitaires…)
En fait les militants sont souvent récompensés de leurs actions souvent illégales par des emplois dans les boîtes de l’état au détriment de toute idée de compétence et d’utilité de l’employé au bon fonctionnement de l’entreprise.
Par exemple les artisans du « Montanagate » pourraient tout simplement aller revendiquer des postes dans l’administration publique. Ceci explique le nombre impressionnant d’employés sur les listes de ces entreprises déficitaires. Les 1.800 employés de la Teleco, les 1200 employés de l’APN ne sont que des exemples pour corroborer une pratique endémique étalée dans toutes les structures de l’état.
Si une entreprise nécessite 200 employés pour fonctionner il n’y a aucune raison qui puisse justifier qu’il y en ait 1.200 sur une liste de paiement.
Réduire le nombre d’employés – sans compter les cas particulier et les abus – ne rentrerait que dans le cadre de la normalisation du fonctionnement de ces entreprises. Là aussi il faudra éviter l’amalgame entre les suppressions d’emplois pour cause de faillite à la suppression d’emplois pour éviter justement la faillite de ces entreprises.
Seulement et seulement dans un deuxième temps on pourra faire appel aux économistes, aux syndicalistes évolués et au investisseurs pour discuter de l’alternative de la privatisation.


Version espagnole disponible sur Haiti Crema Y Nata sur http://haiti-crema-y-nata.blogspot.com

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