Malgré sa défaite face à Hantuchova, Victoria Duval a réussi son entrée dans la cour des grands à l'occasion de l'US Open.
Par Eric Mamruth
Alors que l'US Open bat son plein, une très jeune joueuse d'origine haïtienne, Victoria Duval, est devenu en quelques jours la grande révélation de la quinzaine new-yorkaise. Même si son brillant parcours s'est interrompu jeudi 29 août face à la Slovaque Daniela Hantuchova (6-2 6-3), la 296e joueuse mondiale a marqué les esprits en sortant la lauréate de l'édition 2011, l'Australienne Samantha Stosur. A 17 ans, une star est née.
Victoria Duval est née à Miami, mais elle a grandi en Haïti jusqu'à l'age de 8 ans. Un séjour déterminant dans son destin... Une vie aisée à Port-au-Prince avec son père médecin et sa mère danseuse professionnelle. Une profession que la jeune Victoria rêvait d'embrasser jusqu'au jour où elle a découvert le tennis. Une révélation due au plus grand des hasards.
La petite Victoria, âgée de 7 ans, accompagne ses frères qui participent à un tournoi à Saint-Domingue. Elle qui, à l'âge de 7 ans, n'avait tapé que quelques balles auparavant et ne savait meme pas compter les points, finit par jouer pour occuper le temps. A la surprise générale, elle s'adjuge le trophée et change alors de vocation.
Peu après la famille Duval décide de rentrer aux Etats-Unis. Une sorte de fuite, car Victoria venait d'être victime d'un enlèvement à Port-au-Prince. Une séquestration destinée à obtenir une rançon qui lui cause un traumatisme sur lequel elle évite encore aujourd'hui de s'épancher.
Le miracle après le séïsme
Mais malgré ce retour aux Etats-Unis, son destin reste étroitement lié à Haïti, d'autant que son père, Jean-Maurice, continue à y séjourner. Elle raconte volontiers comment il a survécu miraculeusement au tremblement de terre de 2010 qui a fait plus de 100 000 morts en Haïti. Retrouvé sous les décombres après 11 heures de recherches, gravement blessé, il n'a la vie sauve que grâce à l'aide d'un ami riche qui dépêche un hélicoptère pour l'évacuer vers les Etats-Unis.
Sauvé, mais dans l'incapacité de travailler, Jean-Maurice ne peut plus continuer à financer la carrière de sa fille. Soutenue tant bien que mal par le reste de la famille, Victoria Duval passe notamment par l'Académie Bolletieri et poursuit une irrésistible progression récompensée par sa belle campagne à l'US Open.
Elle fait désormais partie d'un groupe de jeunes joueuses américaines très douées. Pas très grande, portant des lunettes, elle ne fait pas forte impression d'emblée, mais elle est puissante et endurante. Et si elle représente les Etats-Unis, elle porte également les couleurs haïtiennes, qui ne brillaient plus depuis longtemps sur la planète tennis. Avant elle, seul Ronald Agenor, 22ème mondial en 1989 avait réussi à faire exister Haïti sur les courts. Victoria Duval semble avoir pris la suite.
http://www.rfi.fr/sports/20130830-victoria-duval-graine-championne-haitienne
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 31 août 2013
Victoria Duval, graine de championne haïtienne
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