Martelly et Lamothe à couteaux tirés, selon le sénateur Moise
P-au-P, 1er août 2013 [AlterPresse] --- Le rapport d’enquête du sénat sur la mort subite du juge Jean Serge Joseph est prêt et sera présenté à l’assemblé le mardi 6 août prochain, apprend AlterPresse de source parlementaire.La commission sénatoriale avait prévu de présenter son rapport après le carnaval des fleurs (28, 29 et 30 juillet).
En revanche, du côté de la commission de la chambre basse aucune date n’est avancée. Le travail des députés serait entravé par des divergences entre le groupe Parlementaire pour la stabilité et le progrès (Psp), qui soutient le pouvoir, et le groupe Parlementaire pour le renforcement institutionnel (Pri).
Le décès soudain du juge Jean Serge Joseph qui enquêtait sur un dossier de corruption mettant en cause l’épouse et le fils ainé du président Martelly fait l’objet de quatre enquêtes dont une lancée au Canada où le corps du magistrat a été transporté par sa famille.
Soulevant de graves suspicions sur le président et son premier ministre, cette affaire connait d’étonnants rebondissements. Le dernier est provoqué par le sénateur Jean Charles Moise, opposant au pouvoir en place.
Dans une déclaration faite sur la radio privée Vision 2000, il réitère la thèse d’un empoisonnement contre le juge Joseph. Selon lui, Martelly aurait accusé Lamothe de lui avoir conseillé un tel acte pour se débarrasser du juge instructeur.
« Le président Michel Martelly ainsi que le premier ministre Laurent Lamothe sont en parfait désaccord autour de la mort du juge Jean Serge Joseph », indique le sénateur du Nord.
« Non seulement Martelly a des problèmes avec Laurent Lamothe, mais la famille du président aussi a des difficultés avec le premier ministre. Ces deux hommes sont des malins, tôt ou tard la population saura la vérité autour de ce dossier, parce que l’un accuse l’autre », ajoute-t-il.
Une déclaration qui intervient alors que plusieurs tags hostiles à Lamothe sont remarqués sur les murs de la capitale, notamment à Peguy-Ville (périphérie est), quartier de résidence du chef de l’Etat.
Accordant une certaine crédibilité aux membres de la commission sénatoriale, le sénateur Jean Charles Moise assure que « si l’on rate Martelly dans la chambre basse, il ne s’en sortira pas à la chambre haute ».
Si les suspicions contre Martelly s’avéraient fondées, il risquerait, suivant le rapport des forces, une mise en accusation du parlement, ce qu’ont déjà menacé certains parlementaires. Une mise en accusation qui pourrait aboutir à sa destitution. [jep kft gp apr 1/08/2013 15 :40]
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