Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 28 décembre 2012
New York Times expose un immense gaspillage!
Le Nouvelliste
Publié le : 2012-12-26
Roberson Alphonse roberson_alphonse@yahoo.com
Presque trois ans après le séisme du 12 janvier 2010, les langues se délient. Des témoignages et des documents permettent au New York Times de revenir sur l'un des plus révoltants gaspillages de l'aide internationale après une catastrophe naturelle.
Sans forcer sur les traits, le New York Times (NYT) a publié un long article de la journaliste Deborah Sontag sur les ratées de gestion postséisme caractérisée par le gaspillage des milliards de dollars dépensés. Presque tout est allé de travers, a commenté Michèle Duvivier Pierre-Louis, ex-Premier ministre d'Haïti. Elle tance. "Il faut établir les responsabilités pour tout cet argent", a insisté Pierre-Louis, encore en quête des traces visibles de la reconstruction, trois ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
La priorité a été donnée aux opérations d'urgence. Celles-ci ont permis de sauver des vies, a indiqué le quotidien new-yorkais, prompt en revanche à souligner que peu d'intérêt a été accordé au "durable". Le New York Times fournit l'exemple suivant : 215 millions de dollars ont été alloués à la construction de maisons permanentes contre 1 milliard 200 millions dilapidés dans la construction de camps, d'abris provisoires et dans des allocations d'argent à des sinistrés désireux de trouver des maisons à louer.
La construction de logements est difficile. Sur ce front-là, les donateurs ne se bousculent pas, a confié Josef Leitman, du Fonds pour la reconstruction d'Haïti; or, dans ce pays, 357 785 personnes languissent encore sous des tentes dans 497 camps. Quoique Bill Clinton, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, ait pris l'engagement de veiller à ce que l'on reconstruise mieux, le fameux "build back better", appelant, comme sa femme Hilary Clinton, secrétaire d'Etat américain, à des invetissements sur le long terme, rien n'a changé. Les choses se sont faites comme d'habitude à cause de la dimension de cette catastrophe, de la faiblesse du gouvernement haïtien, d'une CIRH aujourd'hui non fonctionnelle et du business de l'humanitaire, selon le New York Times.
L'action de nombreuses organisations humanitaires a laissé un goût âcre à la bouche de certains. "Nous l'avons appelé le second séisme", a raillé Jean-Yves Jason, ex-maire de Port-au-Prince. Des donateurs ont fourni 2.2 milliards de dollars pour l'aide humanitaire. Le ministère de la Défense des Etats-Unis en a obtenu presque 1/5 pour effectuer des opérations d'urgence ayant mobilisé 22 000 hommes de troupes. Le gouvernement haïtien a eu moins de 1% de cette enveloppe, a indiqué le New York Times.
En revanche, 15 % de l'aide au relèvement est passée par des canaux gouvernementaux, a poursuivi le journal, citant l'actuel ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Pamela A. White. Ce pourcentage indique que les donateurs financent des secteurs jugés prioritaires identifiés par le gouvernement haïtien, a-t-elle indiqué, ajoutant que c'est une manière de démontrer que le leadership est vraiment haïtien.
Cependant, presque tous les contrats ont été octroyés à des agences internationales, des ONG, des contractants privés qui ont engagé, à leur tour, des sous-traitants. A chaque étape, des frais d'administration de 7 à 10 % sont prélevés, a révélé le New York Times, citant une étude du Centre pour le développement global. « Tout l'argent est allé dans le paiement des salaires, la location d'appartements onéreux et de véhicules pour des étrangers alors que la situation du pays se dégradait; c'est révoltant", a fulminé Michèle Duvivier Pierre-Louis.
C'est un sentiment que partagent d'autres Haïtiens. "Les étrangers font tout cinq fois plus cher", a expliqué le docteur Réginald Boulos, un magnat des affaires, qui a dépensé 780 000 dollars en donnant 400 dollars par famille afin de récupérer une propriété où il avait accueilli des sinistrés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. « 6% de ce montant a couvert les frais administratifs», a-t-il confié au NYT.
OXFAM, l'une des ONG réputées les plus transparentes, a dépensé 96 millions de dollars ces deux dernières années. Le tiers de cet argent a été utilisé dans le management et la logistique. Médecins sans frontières a dépensé 58 % de ses 135 millions de dollars en 2010 pour son staff et le transport, a révélé l'article de Deborah Sontag du NYT, sans préciser de quelle antenne du MSF il s'agit.
Clinton, quelque peu écorché à l'heure du bilan
Dans ce papier, Bill Clinton est quelque peu écorché. "Comme un outil, la commission était bonne en aidant Bill Clinton à attirer l'attention sur Haïti. Comme outil pour coordonner effectivement l'assistance et gérer la reconstruction, la commission a été un échec", a confié le docteur Réginald Boulos, membre de la CIRH, coprésidée par Bill Clinton et l'ex-Premier ministre Jean-Max Bellerive.
Alexandre V. Abrantes, envoyé spécial de la Banque mondiale en Haïti, a pris la défense de la CIRH. Cette commision a permis un certain niveau de coordination avec tout le monde autour de la même table. " Je pense que des gens ont eu des attentes déraisonnables en espérant qu'elle allait être une agence chargée d'implémenter", a expliqué Abrantes au NYT.
Après que tant de temps et d'argent eurent été investis pour créer cette commission, les gens ont pensé au fait qu'elle prendrait en charge le processus de reconstruction en donnant des résultats . Mais, à la fin, beaucoup estiment qu'il doit y avoir un peu plus que des réunions d'une pseudo-institution, selon un officiel des Nations unies en off. "C'était comme un jeu la façade d'un projet de reconstruction", a indiqué Priscilla Phelps, une consultante américaine qui a travaillé dans la section logement de la CIRH.
"Nous n'avons jamais joué un rôle proactif en décidant de ce dont le pays avait besoin pour se remettre sur pied et demandant, aux donateurs de financer ces priorités au lieu de financer les leurs", a expliqué Priscilia Phelps. " La façon dont l'argent de la reconstruction a été dépensé était totalement chaotique et la CIRH emblématique de cela", selon elle.
Le New York Times, qui est revenu sur les débuts difficiles de la CIRH, a indiqué que cette commission a avalisé 75 projets pour un montant de 3 milliards de dollars. Ce montant ne signifie pas grand-chose car il inclut des projets pour lesquels il n'y a pas assez d'argent. « Un gap de financement de 1 milliard de dollars existe », a toutefois révélé un officiel international au New York Times.
Le NYT est aussi revenu sur les critiques de la partie haïtienne lors de la réunion de Santo Domingo, en décembre 2010. Les représentants haïtiens avaient dénoncé l'absence de transparence et l'opacité du secrétariat dirigé à l'époque par l'ex-conseiller économique du président René Préval , Gabriel Verret.
Jean-Marie Bourjolly, un Haïtiano-Canadien, professeur de business, membre de cette commission, a indiqué n'avoir pas eu de réponses à des e-mails envoyés au secrétariat de la CIRH. "Après la rencontre, M.Clinton s'est approché de Bourjolly, a mis la main sur l'une de ses épaules et a dit: "vous m'avez embarassé", a écrit le New York Times. "C'était vraiment dur (tough)", a relevé Jean-Marie Bourjolly, pour qui le travail de la CIRH "est une pure perte".
Avec Martelly, il y a une autre approche. De l'argent a pu être trouvé pour financer la location de maisons pour un an en faveur des sinistrés. Certains estiment que c'est une façon de contourner le problème, selon le NYT.࡚
Le NYT a souligné que des donateurs conservent leurs fonds. Ils sont passés au stade de reconstruction. "Les donateurs ont clairement expliqué que la crise humanitaire est terminée. Ils se focalisent sur le développement", a déclaré Nigel Fisher , coordonnateur des actions humanitaires des Nations unies en Haïti. "Mais, a-t-il souligné, cette dichotomie est fausse. Bien sûr, le pays a besoin de solutions à long terme. En attendant, nous avons besoin de ressources pour gérer les problèmes que nous avons ", a ajouté Fisher à un moment où les projections soulignent que 200 000 personnes vivront encore dans des camps d'ici au quatrième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010.
Le NYT, dans ce papier de Déborah Sontag, est revenu sur un ensemble de projets de logements pour lesquels beaucoup d'argent a été dépensé. Ce papier n'a pas fait non plus l'économie de revenir sur certains choix d'investissement sous le label "reconstruction" dans des régions non affectées par le tremblement de terre, dont la construction du parc industriel de Caracol. Le quotidien new-yorkais a aussi rappelé le clientïlisme. Des entreprises du Beltway comme Chemonics international ayant de fortes connections avec les lobbyistes de Washington. L'article du NYT intervient à un moment où certaines entités, dont la Croix-Rouge américaine, n'auraient pas dépensé la totalité des dons obtenus en faveur d'Haïti. Un pays au nom duquel beaucoup d'argent a été collecté, dit-on.
Roberson Alphonse roberson_alphonse@yahoo.com
Haïti-2012 : Pente raide
Par Gotson Pierre
P-au-P., 28 déc. 2012 [AlterPresse] --- L’ouragan « Sandy » a été le pire d’une saison cyclonique qui, en 2012, a fait près d’une centaine de morts en Haïti, dont le gouvernement compte beaucoup sur les investissements étrangers pour dynamiser l’économie du pays, qui se trouve au bord de la crise alimentaire.
L’ouragan, qui a touché Haïti à la fin du mois d’octobre, a aggravé une situation qui ne s’est pas véritablement améliorée plus de 2 ans après le terrible séisme du 12 janvier 2010, tandis que la crise socio-politique tend à s’aiguiser davantage.
Selon des chiffres officiels, plus de 18.000 maisons ont été inondées, endommagées ou détruites et 24 écoles ont été affectées durant le passage de Sandy, sans parler d’infrastructures comme des ponts détruits ou devenus inutilisables.
Entretemps, dans des camps de fortune, 390.000 sinistrés du tremblement de terre continuent de vivre sous des tentes crasseuses et fragiles, exposés à toutes formes de risques environnementaux et sociaux.
Plus d’un mois après la catastrophe, des zones entières étaient encore isolées, particulièrement dans le département de la Grand-anse (extrême sud-ouest), selon les témoignages de plusieurs parlementaires. Ces derniers ont aussi informé d’une situation alimentaire d’urgence frappant une population, dont 80% vivent en dessous du seuil de pauvreté.
De fait, les plantations situées dans 4 départements (Ouest, Sud-est, Sud, Nippes et Grand Anse) ont été en grande partie ravagées.
La malnutrition guette 1/5 de la population
Sans fournir des données précises sur l’étendue exacte des dommages au niveau de l’agriculture, le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA) a estimé à 2 millions le nombre de personnes qui pourraient souffrir de malnutrition à cause du passage de Sandy.
Au cours des dernières semaines de l’année, les prix de quelques produits alimentaires de base ont presque doublé, comme celui du pois qui est passé à 1,80 USD la livre.
La tendance à la hausse a été observée depuis la fin de l’été, et plusieurs mouvements de protestation ainsi que des grèves ont eu lieu, entre autres, contre l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
Bien que le gouvernement ait annoncé un budget de 6 millions de dollars pour faire face aux urgences de Sandy, des organisations sociales comme celles réunies au sein de la Plate-forme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) ont estimé que l’investissement dans l’agriculture paysanne est « la meilleure solution » pour répondre à des priorités nationales.
Choléra : de pic en pic
Etant donné qu’un malheur ne vient jamais seul, Sandy a été accompagné d’une relance de l’épidémie de choléra dans les régions inondées. Des dizaines de nouveaux cas ont été enregistrés.
Depuis 2010, plus de 630.000 personnes ont été contaminées et plus de 7.800 d’entre elles sont décédées de cette maladie dont l’éradication prendra du temps.
La recrudescence de l’épidémie a réanimé les revendications de secteurs sociaux qui réclament de l’ONU le dédommagement des victimes. Plusieurs études ont démontré les responsabilités de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) dans le déclenchement de l’épidémie dans l’Est du pays en octobre 2010.
A ce sujet, le Collectif de Mobilisation pour le Dédommagement des Victimes du Choléra (KOMODEVIK) a fortement critiqué le gouvernement, après que le chancelier haïtien Pierre Richard Casimir a déclaré le 19 octobre devant la commission Santé de la Chambre des Députés, qu’« il n’y a aucune preuve » démontrant que la force onusienne est à l’origine de cette épidémie dans le pays.
La rue se fâche pendant que le pouvoir clame ses « succès »
Généralement, on a observé un début de mobilisation sociale et politique contre la gestion de l’administration du président Michel Martelly, bien que le gouvernement se soit félicité, en substance, de mettre les bases pour des avancées du point de vue économique et institutionnel.
Le parc industriel controversé de Caracol (Nord-est), inauguré le 22 octobre en présence de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, est considéré comme la carte de visite de l’administration en place.
Les officiels n’ont pas cessé de souligner la dimension et le caractère d’avant-garde de cette zone industrielle, qui serait l’une des plus grandes et des plus modernes de la Caraïbe. Mais, selon les spécialistes, l’impact environnemental de ce parc industriel pourrait dépasser de loin le niveau de revenus qu’il pourrait générer au plan national.
A propos des institutions, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) a été officiellement établi en juillet après la confirmation en juin par le chef de l’État des amendements constitutionnels, suspendus depuis mai 2011.
Désaccord entre les trois pouvoirs
Mais l’année entière a été marquée par des désaccords entre les pouvoirs exécutifs et législatifs et des critiques sur les irrégularités dans l’établissement du Conseil Électoral Permanent (CEP), tandis que des élections législatives partielles et locales sont en retard d’une année.
L’organe, qui doit avoir 9 membres, dont 3 représentants de chacun des trois pouvoir (exécutif, législatif et judiciaire), ne compte pas de délégués du Parlement. Ce dernier ne parvient pas à réunir le quorum nécessaire pour désigner ses représentants, à cause de l’absence de 10 sénateurs (sur 30) dont le mandat est arrivé à terme.
Des négociations entre l’exécutif et le législatif ont abouti le 24 décembre à la signature d’un accord qui prévoit la création d’une entité nommée Collège Transitoire du Conseil Électoral Permanent, qui sera chargée de réaliser les prochaines élections.
On craint que cet accord, paraphé par des parlementaires et un conseiller du président, Gregory Mayard Paul, ne pose plus de problèmes qu’il n’en résout, laissant presqu’intact la situation et n’engageant pas le pouvoir judiciaire à travers le CSPJ.
Tendances inquiétantes
Entretemps, à travers tout le territoire, les maires ont été remplacés par « des agents de l’exécutif », nommés par le gouvernement, ce qui a suscité la réprobation d’organismes civils nationaux et internationaux.
Ils ont aussi critiqué la recrudescence de l’insécurité avec des cas de séquestration à Port-au-Prince et dans des villes de province. Le plus médiatisé d’entre eux a surement été celui de Coralie et Nicolas Moscoso, en octobre, qui a conduit à l’arrestation de l’homme d’affaires Clifford Brandt, membre d’une des plus riches familles du pays.
Cette affaire a fait resurgir, dans les milieux de défense des droits humains, des questionnements autour de « grandes faiblesses » qui handicapent la justice et la police, perçues comme dépendantes et politisées.
Durant toute l’année, des cas ont suscité des interrogations et même des critiques des organisations de droits humains, en commençant par la décision judiciaire prononcée en janvier sur l’affaire de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier.
La justice haïtienne a déclaré prescrites les accusations de crime contre l’humanité formulées contre l’ancien tyran. Mais un comité de victimes a fait appel de l’ordonnance de clôture du juge d’instruction Carvez Jean. [gp apr 28/12/2012 2 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13879
Haïti. Des campus numériques pour les étudiants
Éducation vendredi 28 décembre 2012
Dans le pays qui ne s'est toujours pas remis du tremblement de terre de 2010, Internet est une réponse aux besoins immenses de l'enseignement supérieur.
Port-au-Prince. De notre envoyé spécial
Quand la faculté d'agronomie de Damien a repris, en mai 2010, quatre mois après le tremblement de terre (1), c'est sous des cabanes aux toits de chaume que les étudiants suivaient leurs cours. « Les deux tiers des bâtiments avaient été détruits », se souvient Jean Blaise, le doyen.
Aujourd'hui, Damien commence à retrouver un visage normal. Des locaux à structure légère et plutôt de plain-pied ont remplacé le béton à étages. La bibliothèque est en cours de reconstruction. Et ce lundi de décembre, une étape supplémentaire a été franchie avec l'inauguration d'un campus numérique, mis à la disposition des 450 étudiants. L'Agence des universités francophones (AUF) en a installé dix-sept dans le pays, dont cinq dédiés à la médecine.
Un réseau de 787 universités
Chaque salle informatique, équipée d'ordinateurs avec accès à l'internet haut débit, coûte 80 000 €. « Seulement 10 % des étudiants possèdent leur propre PC. On doit aller dans des cybercafés, c'est cher. Et puis ici, il n'y a pas de coupures d'électricité », se félicite Nazaire, 23 ans.
Ce campus numérique du programme Pendha (Plan d'enseignement numérique à distance en Haïti) permet aussi d'accéder aux ressources documentaires des 787 universités francophones qui constituent le réseau de l'AUF.
Soit par Internet, via des bases de données qui aiguillent les recherches. Soit en se connectant sur le « disque miroir » stockant cette gigantesque masse d'informations.
Testée avec succès depuis une vingtaine d'années, notamment en Afrique, la formule du campus numérique semble bien adaptée « pour relancer le système universitaire d'Haïti, dont le séisme a révélé les faiblesses », commente Bernard Cerquiglini, recteur de l'AUF.
Avec moins de 60 000 étudiants pour un pays de 10 millions d'habitants, l'université a longtemps été le parent pauvre de l'éducation, les maigres moyens allant plutôt à l'instruction élémentaire.
Evasion de matière grise
Les jeunes issus de familles aisées ou aidés par la diaspora partent étudier à l'étranger : chez les voisins de la République dominicaine, en France, au Canada, à Cuba pour la médecine. Faute de structures et d'enseignants, c'est dans ces pays que s'effectuent les masters et les doctorats. Avec ce problème énorme : 85 % des diplômés du supérieur restent à l'étranger.
Les salaires sont très bas en Haïti : 600 € par mois pour un prof de fac ou un médecin. Comment rebâtir un pays dans ces conditions ?
C'est contre cette évasion de la matière grise que les campus numériques de l'AUF entendent également lutter. Grâce d'abord aux visioconférences, même si rien ne vaut la présence d'un professeur. Formule économique qui permet de suivre des cours à distance. Donc de rester au pays.
C'est ce qu'a fait Wista. Deux ans de téléformation à l'université de Cergy-Pontoise. Master 2 en poche, elle vient de décrocher un emploi à Port-au-Prince. Et ne songe pas à s'expatrier.
Marc MAHUZIER.
(1) Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a provoqué la mort de 200 000 personnes. Deux millions de Haïtiens s'étaient retrouvés sans abri.
http://www.ouest-france.fr/actu/international_detail_-Haiti.-Des-campus-numeriques-pour-les-etudiants_3637-2148229_actu.Htm
http://videos.ouest-france.fr/video/a84cde1334bs.html
Un manque à gagner pour les universités haïtiennes
Le Nouvelliste
Publié le : 2012-12-26
Valéry DAUDIER vdaudier@lenouvelliste.com
Alors que certains d'entre eux sont souvent victimes, entre autres, de discrimination, de violations de leurs droits, les étudiants haïtiens en République dominicaine représentent un apport financier important pour les universités dominicaines et le reste de l'économie de ce pays se partageant l'île avec Haïti. Un manque à gagner, par contre, pour les universités haïtiennes incapables d'absorber le nombre de jeunes qui veulent entreprendre des études supérieures.
Nous sommes à « Reparto Imperial », beau quartier résidentiel de la deuxième ville dominicaine: Santiago. A l'angle d'une rue qui conduit à l’une des entrées du vaste campus principal de l'Université catholique pontificale « Madre et Maestra » (PUCMM), souvent appelée « Pucamayma », des ouvriers haïtiens s’activent à finaliser la construction d’un immeuble. L’immobilier est une activité très rentable dans ce pays, surtout dans un tel quartier habité par des gens plus ou moins aisés et des étudiants étrangers, dont des Haïtiens issus de la classe moyenne. Ces derniers sont pour la plupart originaires du Grand Nord d’Haïti, à environ deux heures de route de Santiago, mais à plus de cinq heures de Port-au-Prince où sont concentrées les différentes entités de l’Université d’Etat d’Haïti qui ne peut accueillir qu’environ 20 000 étudiants.
Après avoir passé quelques mois d’études dans un centre universitaire privé à Port-au-Prince, Stanley Brutus, natif de Port-de-Paix (Nord-Ouest d’Haïti), s’est rendu en Argentine pour poursuivre ses études. Il ne s’y est pas adapté et a donc décidé de s’installer à Santiago pour étudier le génie industriel à Pucamayma. « Je n’ai pas aimé le mode de vie à Port-au-Prince. J’avais peur que des bâtiments ne s'effondrent sur moi », confie le jeune étudiant sur le campus de « Pucamayma » qui accueille pas moins de 800 étudiants haïtiens (inscrits et réguliers). L’UTESA (Université technologique de Santiago), moins prestigieuse que Pucamayma, fondée en 1962 par l'Eglise catholique dominicaine, en compte plus de 3 000.
Fils de pasteur et d’une infirmière, Stanley vit dans un appartement qu’il paie 13 000 pesos dominicains (environ 330 dollars américains) par mois, et chaque crédit pour ses études coûte 50 dollars américains après avoir payé les 13 000 pesos pour les frais d’inscription par session. Le jeune étudiant reçoit 600 dollars américains par voie de transfert de ses parents pour assurer ses études sur l’autre partie de l’île. « C’est vrai que je paierais beaucoup moins en Haïti, mais les conditions d’accueil dans les universités privées à Port-au-Prince ne sont pas réunies. Je suis satisfait ici. Et apprendre une langue étrangère, c’est déjà beaucoup », soutient-il.
Un sentiment de satisfaction partagé par Jean Victor, étudiant en médecine, et Roudy Jose, étudiant en génie civil à la même université. « En Haïti, les prix ne sont pas en conformité avec les services offerts. Nous préférons payer plus pour être confortables. Jusqu’à maintenant, nous sommes satisfaits des services offerts. »
« On peut terminer ses études supérieures en Haïti et ne pas trouver après un endroit où réaliser un stage. Il y a plus d’ouverture ici », ajoutent-ils.
« L’Etat haïtien ne nous défend pas »
Dix minutes après la conversation avec les gars, deux jeunes filles, dont l’une porte des tresses à l’africaine, arrivent d’un coin du vaste campus boisé de Pucamayma. Elles sont Haïtiennes et sont également originaires de Port-de-Paix. Elles vivent à Santiago depuis 2007. Etudiante en 4e année de médecine, Stéphanie Alexandre a participé au concours d’admission à l’Université d’Etat d’Haïti et à un centre universitaire privé à Port-au-Prince, mais elle n’a pas réussi. « J’ai été obligée de m’inscrire ici, parce que mon rêve était de devenir médecin », confie la jeune fille, souriante, l’air timide.
Son amie Anne Ducasse, également en 4e année de médecine, est plus bavarde. Catégorique. « L’Etat haïtien ne nous défend pas ici. Il ne nous encadre pas. C’est une injustice faite aux étudiants haïtiens d'exiger qu'ils payent 800 pesos pour renouveler leur visa tous les trois mois », critique-t-elle, soulignant que d’autres étudiants étrangers ne se retrouvent pas dans cette situation, du fait qu’ils viennent étudier en République dominicaine munis de leur visa d’étudiants.
Toutefois, à l’instar d’autres étudiants haïtiens rencontrés, Anne et Stéphanie qui paient 7 000 pesos par mois pour leur logement - qu’elles partagent ensemble dans un quartier plus modeste -, sont également satisfaites de leurs études. « Nous ne regrettons pas l’argent dépensé. C’est vrai que nous serions plus à l’aise dans notre pays, mais, malheureusement, les structures d’accueil font défaut », font remarquer les natives de Port-de-Paix.
Sandra ne digère pas non plus cette question de renouvellement de visa tous les trois mois. Originaire de Jacmel (Sud-Est), cette étudiante en psychologie habite dans un appartement à trois minutes de marche du campus. Elle devait aller en France pour ses études supérieures, mais le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 a compliqué le processus. Elle paie 15 500 pesos (environ 400 dollars américains) par mois pour son appartement et ses études coûtent en moyenne 1 700 dollars américains par session. « Je reçois en moyenne 600 dollars par mois de mes parents qui vivent en Haïti », confie Sandra, dont la mère est enseignante et le père un cadre de l’Electricité d’Haïti (ED’H).
A Santo Domingo, les étudiants haïtiens sont nombreux. Ils sont en grande majorité accueillis à l’Université autonome de Santo Domingo (UASD), fondée en 1538, considérée comme la plus ancienne université d’Amérique. Impossible de sortir des statistiques claires et fiables sur le nombre d’étudiants haïtiens fréquentant ce vaste campus qui répond aux critères modernes d’une université. Car il faut distinguer les étudiants régulièrement inscrits pour l’année universitaire en cours, ceux qui ratent plusieurs sessions et vivent entre les deux pays, ceux qui ont le statut d’étudiants avec visa mais qui ne fréquentent plus aucune université.
A l’instar de ceux qui habitent dans la province de Santiago, leurs parents sont commerçants ou travaillent pour la plupart dans l’administration publique et/ou privée en Haïti. La mère de Luckenson Chéry, orphelin de père depuis 2006, est commerçante. Ses produits sont partis en fumée lors de l’incendie du marché de Tabarre, en février dernier. « Après le sinistre, j’ai dû faire face à de sérieuses difficultés économiques, mais tout se passe bien finalement. Je suis béni, je vis ici avec la grâce de Dieu », déclare Luckenson, qui étudie la médecine à la UASD.
Il paie 30 000 pesos par semestre dans ce centre universitaire public. Les étudiants dominicains paient 20 pesos par crédit, tandis que les étrangers doivent débourser 30 dollars américains pour un crédit. « En Haïti, l’université reste un luxe, à moins que l’on décide de fréquenter des centres universitaires non qualifiés », indique le jeune étudiant, originaire de Carrefour, à Port-au-Prince. Il a travaillé comme interprète pour un organisme international, après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
Morose Jean, 47 ans, fait partie également de ces parents qui transfèrent de l’argent en République dominicaine pour leurs enfants. Cet entrepreneur envoie en moyenne 600 dollars américains (environ 25 000 gourdes) à son fils aîné, 21 ans, qui étudie le génie civil depuis deux ans en terre voisine.
« Après le tremblement de terre, je n’avais pas d’autre choix que de l’envoyer à l’étranger. Etant donné que je ne pouvais pas lui offrir les moyens d’aller étudier aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe, j’avais décidé qu’il aille en République dominicaine pour étudier le génie civil qui est sa passion dès l'adolescence », explique Morose Jean, qui dirige avec son épouse un magasin à Port-au-Prince.
Manque à gagner pour les universités haïtiennes
Selon le professeur Nesmy Manigat qui enseigne en République dominicaine, entre 6 000 et 10 000 Haïtiens étudient dans l’autre partie de l’île. Alors que 10 000 représentent presque la moitié de la capacité d'accueil de l'Université d’Etat d’Haïti.
En termes de flux financier, en faisant l’hypothèse conservatrice d'un budget annuel moyen de 4 000 dollars américains (scolarité, frais de séjour, hébergement, restauration, transport, loisir), on déduit, souligne le professeur, le manque à gagner important pour les universités haïtiennes et le reste de l’économie nationale.
« On peut donc raisonnablement estimer ces montants investis en République dominicaine par les familles haïtiennes à plus 30 millions de dollars annuellement, sans compter la contribution des étudiants finissants dans des programmes spécialisés dont des stages médicaux », avance M. Manigat, qui partage sa vie entre les deux parties de l’île.
« Il convient toutefois de relativiser ce manque à gagner, car la formation d'un capital humain dans une culture et une langue étrangères peut être un plus pour la compétitivité d'un pays quand il est bien réinvesti. Evidemment, c'est loin d’être le cas pour Haïti », ajoute Nesmy Manigat, originaire de Ouanamithe, ville frontalière.
Selon un recensement réalisé par le ministère dominicain de l’Education supérieure, de la Science et de la Technologie au cours de la période 2010-2011, les Haïtiens représentent le plus grand nombre d’étudiants étrangers régulièrement inscrits, soit 5 053, ce qui fait un taux de 58,73%. Et le flux migratoire des étudiants haïtiens ne cesse de s’accroître !
Valéry DAUDIER vdaudier@lenouvelliste.com
Ce reportage a été réalisé avec le support financier de l'Union européenne par l'intermédiaire de la chaire UNESCO en communication, démocratie et gouvernance basée à PUCMM, en République dominicaine.
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=111939
Publié le : 2012-12-26
Valéry DAUDIER vdaudier@lenouvelliste.com
Alors que certains d'entre eux sont souvent victimes, entre autres, de discrimination, de violations de leurs droits, les étudiants haïtiens en République dominicaine représentent un apport financier important pour les universités dominicaines et le reste de l'économie de ce pays se partageant l'île avec Haïti. Un manque à gagner, par contre, pour les universités haïtiennes incapables d'absorber le nombre de jeunes qui veulent entreprendre des études supérieures.
Nous sommes à « Reparto Imperial », beau quartier résidentiel de la deuxième ville dominicaine: Santiago. A l'angle d'une rue qui conduit à l’une des entrées du vaste campus principal de l'Université catholique pontificale « Madre et Maestra » (PUCMM), souvent appelée « Pucamayma », des ouvriers haïtiens s’activent à finaliser la construction d’un immeuble. L’immobilier est une activité très rentable dans ce pays, surtout dans un tel quartier habité par des gens plus ou moins aisés et des étudiants étrangers, dont des Haïtiens issus de la classe moyenne. Ces derniers sont pour la plupart originaires du Grand Nord d’Haïti, à environ deux heures de route de Santiago, mais à plus de cinq heures de Port-au-Prince où sont concentrées les différentes entités de l’Université d’Etat d’Haïti qui ne peut accueillir qu’environ 20 000 étudiants.
Après avoir passé quelques mois d’études dans un centre universitaire privé à Port-au-Prince, Stanley Brutus, natif de Port-de-Paix (Nord-Ouest d’Haïti), s’est rendu en Argentine pour poursuivre ses études. Il ne s’y est pas adapté et a donc décidé de s’installer à Santiago pour étudier le génie industriel à Pucamayma. « Je n’ai pas aimé le mode de vie à Port-au-Prince. J’avais peur que des bâtiments ne s'effondrent sur moi », confie le jeune étudiant sur le campus de « Pucamayma » qui accueille pas moins de 800 étudiants haïtiens (inscrits et réguliers). L’UTESA (Université technologique de Santiago), moins prestigieuse que Pucamayma, fondée en 1962 par l'Eglise catholique dominicaine, en compte plus de 3 000.
Fils de pasteur et d’une infirmière, Stanley vit dans un appartement qu’il paie 13 000 pesos dominicains (environ 330 dollars américains) par mois, et chaque crédit pour ses études coûte 50 dollars américains après avoir payé les 13 000 pesos pour les frais d’inscription par session. Le jeune étudiant reçoit 600 dollars américains par voie de transfert de ses parents pour assurer ses études sur l’autre partie de l’île. « C’est vrai que je paierais beaucoup moins en Haïti, mais les conditions d’accueil dans les universités privées à Port-au-Prince ne sont pas réunies. Je suis satisfait ici. Et apprendre une langue étrangère, c’est déjà beaucoup », soutient-il.
Un sentiment de satisfaction partagé par Jean Victor, étudiant en médecine, et Roudy Jose, étudiant en génie civil à la même université. « En Haïti, les prix ne sont pas en conformité avec les services offerts. Nous préférons payer plus pour être confortables. Jusqu’à maintenant, nous sommes satisfaits des services offerts. »
« On peut terminer ses études supérieures en Haïti et ne pas trouver après un endroit où réaliser un stage. Il y a plus d’ouverture ici », ajoutent-ils.
« L’Etat haïtien ne nous défend pas »
Dix minutes après la conversation avec les gars, deux jeunes filles, dont l’une porte des tresses à l’africaine, arrivent d’un coin du vaste campus boisé de Pucamayma. Elles sont Haïtiennes et sont également originaires de Port-de-Paix. Elles vivent à Santiago depuis 2007. Etudiante en 4e année de médecine, Stéphanie Alexandre a participé au concours d’admission à l’Université d’Etat d’Haïti et à un centre universitaire privé à Port-au-Prince, mais elle n’a pas réussi. « J’ai été obligée de m’inscrire ici, parce que mon rêve était de devenir médecin », confie la jeune fille, souriante, l’air timide.
Son amie Anne Ducasse, également en 4e année de médecine, est plus bavarde. Catégorique. « L’Etat haïtien ne nous défend pas ici. Il ne nous encadre pas. C’est une injustice faite aux étudiants haïtiens d'exiger qu'ils payent 800 pesos pour renouveler leur visa tous les trois mois », critique-t-elle, soulignant que d’autres étudiants étrangers ne se retrouvent pas dans cette situation, du fait qu’ils viennent étudier en République dominicaine munis de leur visa d’étudiants.
Toutefois, à l’instar d’autres étudiants haïtiens rencontrés, Anne et Stéphanie qui paient 7 000 pesos par mois pour leur logement - qu’elles partagent ensemble dans un quartier plus modeste -, sont également satisfaites de leurs études. « Nous ne regrettons pas l’argent dépensé. C’est vrai que nous serions plus à l’aise dans notre pays, mais, malheureusement, les structures d’accueil font défaut », font remarquer les natives de Port-de-Paix.
Sandra ne digère pas non plus cette question de renouvellement de visa tous les trois mois. Originaire de Jacmel (Sud-Est), cette étudiante en psychologie habite dans un appartement à trois minutes de marche du campus. Elle devait aller en France pour ses études supérieures, mais le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010 a compliqué le processus. Elle paie 15 500 pesos (environ 400 dollars américains) par mois pour son appartement et ses études coûtent en moyenne 1 700 dollars américains par session. « Je reçois en moyenne 600 dollars par mois de mes parents qui vivent en Haïti », confie Sandra, dont la mère est enseignante et le père un cadre de l’Electricité d’Haïti (ED’H).
A Santo Domingo, les étudiants haïtiens sont nombreux. Ils sont en grande majorité accueillis à l’Université autonome de Santo Domingo (UASD), fondée en 1538, considérée comme la plus ancienne université d’Amérique. Impossible de sortir des statistiques claires et fiables sur le nombre d’étudiants haïtiens fréquentant ce vaste campus qui répond aux critères modernes d’une université. Car il faut distinguer les étudiants régulièrement inscrits pour l’année universitaire en cours, ceux qui ratent plusieurs sessions et vivent entre les deux pays, ceux qui ont le statut d’étudiants avec visa mais qui ne fréquentent plus aucune université.
A l’instar de ceux qui habitent dans la province de Santiago, leurs parents sont commerçants ou travaillent pour la plupart dans l’administration publique et/ou privée en Haïti. La mère de Luckenson Chéry, orphelin de père depuis 2006, est commerçante. Ses produits sont partis en fumée lors de l’incendie du marché de Tabarre, en février dernier. « Après le sinistre, j’ai dû faire face à de sérieuses difficultés économiques, mais tout se passe bien finalement. Je suis béni, je vis ici avec la grâce de Dieu », déclare Luckenson, qui étudie la médecine à la UASD.
Il paie 30 000 pesos par semestre dans ce centre universitaire public. Les étudiants dominicains paient 20 pesos par crédit, tandis que les étrangers doivent débourser 30 dollars américains pour un crédit. « En Haïti, l’université reste un luxe, à moins que l’on décide de fréquenter des centres universitaires non qualifiés », indique le jeune étudiant, originaire de Carrefour, à Port-au-Prince. Il a travaillé comme interprète pour un organisme international, après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.
Morose Jean, 47 ans, fait partie également de ces parents qui transfèrent de l’argent en République dominicaine pour leurs enfants. Cet entrepreneur envoie en moyenne 600 dollars américains (environ 25 000 gourdes) à son fils aîné, 21 ans, qui étudie le génie civil depuis deux ans en terre voisine.
« Après le tremblement de terre, je n’avais pas d’autre choix que de l’envoyer à l’étranger. Etant donné que je ne pouvais pas lui offrir les moyens d’aller étudier aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe, j’avais décidé qu’il aille en République dominicaine pour étudier le génie civil qui est sa passion dès l'adolescence », explique Morose Jean, qui dirige avec son épouse un magasin à Port-au-Prince.
Manque à gagner pour les universités haïtiennes
Selon le professeur Nesmy Manigat qui enseigne en République dominicaine, entre 6 000 et 10 000 Haïtiens étudient dans l’autre partie de l’île. Alors que 10 000 représentent presque la moitié de la capacité d'accueil de l'Université d’Etat d’Haïti.
En termes de flux financier, en faisant l’hypothèse conservatrice d'un budget annuel moyen de 4 000 dollars américains (scolarité, frais de séjour, hébergement, restauration, transport, loisir), on déduit, souligne le professeur, le manque à gagner important pour les universités haïtiennes et le reste de l’économie nationale.
« On peut donc raisonnablement estimer ces montants investis en République dominicaine par les familles haïtiennes à plus 30 millions de dollars annuellement, sans compter la contribution des étudiants finissants dans des programmes spécialisés dont des stages médicaux », avance M. Manigat, qui partage sa vie entre les deux parties de l’île.
« Il convient toutefois de relativiser ce manque à gagner, car la formation d'un capital humain dans une culture et une langue étrangères peut être un plus pour la compétitivité d'un pays quand il est bien réinvesti. Evidemment, c'est loin d’être le cas pour Haïti », ajoute Nesmy Manigat, originaire de Ouanamithe, ville frontalière.
Selon un recensement réalisé par le ministère dominicain de l’Education supérieure, de la Science et de la Technologie au cours de la période 2010-2011, les Haïtiens représentent le plus grand nombre d’étudiants étrangers régulièrement inscrits, soit 5 053, ce qui fait un taux de 58,73%. Et le flux migratoire des étudiants haïtiens ne cesse de s’accroître !
Valéry DAUDIER vdaudier@lenouvelliste.com
Ce reportage a été réalisé avec le support financier de l'Union européenne par l'intermédiaire de la chaire UNESCO en communication, démocratie et gouvernance basée à PUCMM, en République dominicaine.
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=111939
Festival Café de Baptiste : 28 et 29 décembre 2012
Le Nouvelliste
Publié le : 2012-12-26
John Smith Sanon smithsanon@gmail.com Twitter: @smithsanon
L'Association nouvelle image d'Haïti (ANIH) organise les 28 et 29 décembre 2012 la quatrième édition du Festival Café de Baptiste, un évènement annuel créé autour du café de Baptiste, afin de motiver tout un chacun à s'investir et à redonner importance à cette production multidimensionnelle.
Le café est la matrice de ce festival qui promet d’être riche en activités. Dégustation du café par le grand public, visite et concours afin d’élire et de récompenser les propriétaires des dix meilleures caféieres ( plantation de café), distribution et mise en terre de 2 000 plantules, sorties touristiques, concerts, spectacle de danse, tournoi de football et consultation médicale sont au menu de la programmation de ces deux jours de fête. L’objectif de ce festival café est «de propulser la productivité de cette denrée, créer des emplois et dynamiser le secteur microéconomique», selon les initiateurs.
« A une échelle plus large, le café va contribuer à redresser l’économie nationale. C’est d’ailleurs l’un des secteurs à fort potentiel qui peut jouer un rôle crucial dans le processus de reconstruction économique du pays », estime Etienne Jean, président de l’ANIH.
« C’est bien plus qu’un simple festival ; cette activité aura des impacts majeurs pour la région de Baptiste, le département du Centre et le pays tout entier », indique le numéro un de l’ANIH, soulignant que la production du café contribue également à la protection de l'environnement.
Le responsable met aussi l’accent sur l’aspect touristique de l’évènement. « C’est une chance offerte à des milliers de gens de découvrir cette région que certains qualifient de "petit coin de paradis perdu", affirme-t-il. Donc, faire braquer les projecteurs sur ce coin merveilleux du pays par le festival café peut donner un coup de pouce au tourisme local. »
Rappelons que la troisième édition du festival café, organisée en octobre 2011, a eu un succès considérable. « L’engouement des médias, la motivation de la population locale, la présence des membres de la diaspora de Baptiste qui n'avaient pas fréquenté cette localité depuis des lustres sont autant de facteurs qui ont contribué à sa réussite », précise M. Etienne, satisfait des retombées économiques.
Le Festival Café est organisé en partenariat avec l’Association des fervents samaritains (AFSAM), le Groupe d’appui aux parents d’élèves (GAPEL,), l’Union des coopératives caféières de Baptiste (UCOCAB) et la Plateforme des associations franco-haïtiennes (PAFHA). Les organisateurs demeurent convaincus que la population de Baptiste reste motivée et mobilisée pour accueillir cette 4e édition. Ils invitent tout un chacun à contribuer à la réussite de cette édition.
Baptiste est une ville frontalière située à 19 km de Belladère, dans le département du Centre. Cette région offre un climat agréable pendant toutes les saisons. Sa population est estimée à environ 30 000 habitants, et sa principale richesse est le café. Selon des spécialistes, Baptiste a une capacité de production dans ce secteur évaluée à plusieurs milliards de gourdes, alors qu’elle n’est même pas à 1/10 de sa capacité de production.
John Smith Sanon smithsanon@gmail.com Twitter: @smithsanon
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=112011
Publié le : 2012-12-26
John Smith Sanon smithsanon@gmail.com Twitter: @smithsanon
L'Association nouvelle image d'Haïti (ANIH) organise les 28 et 29 décembre 2012 la quatrième édition du Festival Café de Baptiste, un évènement annuel créé autour du café de Baptiste, afin de motiver tout un chacun à s'investir et à redonner importance à cette production multidimensionnelle.
Le café est la matrice de ce festival qui promet d’être riche en activités. Dégustation du café par le grand public, visite et concours afin d’élire et de récompenser les propriétaires des dix meilleures caféieres ( plantation de café), distribution et mise en terre de 2 000 plantules, sorties touristiques, concerts, spectacle de danse, tournoi de football et consultation médicale sont au menu de la programmation de ces deux jours de fête. L’objectif de ce festival café est «de propulser la productivité de cette denrée, créer des emplois et dynamiser le secteur microéconomique», selon les initiateurs.
« A une échelle plus large, le café va contribuer à redresser l’économie nationale. C’est d’ailleurs l’un des secteurs à fort potentiel qui peut jouer un rôle crucial dans le processus de reconstruction économique du pays », estime Etienne Jean, président de l’ANIH.
« C’est bien plus qu’un simple festival ; cette activité aura des impacts majeurs pour la région de Baptiste, le département du Centre et le pays tout entier », indique le numéro un de l’ANIH, soulignant que la production du café contribue également à la protection de l'environnement.
Le responsable met aussi l’accent sur l’aspect touristique de l’évènement. « C’est une chance offerte à des milliers de gens de découvrir cette région que certains qualifient de "petit coin de paradis perdu", affirme-t-il. Donc, faire braquer les projecteurs sur ce coin merveilleux du pays par le festival café peut donner un coup de pouce au tourisme local. »
Rappelons que la troisième édition du festival café, organisée en octobre 2011, a eu un succès considérable. « L’engouement des médias, la motivation de la population locale, la présence des membres de la diaspora de Baptiste qui n'avaient pas fréquenté cette localité depuis des lustres sont autant de facteurs qui ont contribué à sa réussite », précise M. Etienne, satisfait des retombées économiques.
Le Festival Café est organisé en partenariat avec l’Association des fervents samaritains (AFSAM), le Groupe d’appui aux parents d’élèves (GAPEL,), l’Union des coopératives caféières de Baptiste (UCOCAB) et la Plateforme des associations franco-haïtiennes (PAFHA). Les organisateurs demeurent convaincus que la population de Baptiste reste motivée et mobilisée pour accueillir cette 4e édition. Ils invitent tout un chacun à contribuer à la réussite de cette édition.
Baptiste est une ville frontalière située à 19 km de Belladère, dans le département du Centre. Cette région offre un climat agréable pendant toutes les saisons. Sa population est estimée à environ 30 000 habitants, et sa principale richesse est le café. Selon des spécialistes, Baptiste a une capacité de production dans ce secteur évaluée à plusieurs milliards de gourdes, alors qu’elle n’est même pas à 1/10 de sa capacité de production.
John Smith Sanon smithsanon@gmail.com Twitter: @smithsanon
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=112011
Le diable, dans les détails
Le Nouvelliste
Publié le : 2012-12-26
Quentin Girard Libération Slate.fr
Alors que le monde célèbre la naissance du Christ - exception faite des croyances non chrétiennes et les Témoins de Jéhovah -, certains se questionnent sur l'existence ou l'inexistence du diable. Un questionnement qui a toute sa place dans ce siècle du concret, de la matérialisation (ndlr).
Le Malin existe-t-il? Oui, évidemment. 71% des Américains y croient, et en France on a cru le temps d’un week-end qu’on se défenestrait pour lui...
Le fait divers est peu commun. Dans la nuit de vendredi à samedi, douze personnes se sont défenestrées du deuxième étage d’un immeuble des Yvelines. Bilan: de multiples blessures et la mort tragique d’un bébé de 4 mois. La cause laisse perplexe. La première explication avancée au matin du drame laissait entendre que les membres de la famille, après une cérémonie vaudoue, une fois endormis, auraient été réveillés par l’un d’entre eux et auraient cru que c’était le diable. De peur, ils se seraient jetés par la fenêtre. Depuis, cette thèse semble largement abandonnée par les enquêteurs, et la thèse satanique pourrait rapidement faire long feu.
Croirait-on toujours au diable au XXIe siècle? En 2004, 71% des Américains croyaient en l’existence du diable, un chiffre en hausse. Quelques jours après le tremblement de terre dramatique de janvier 2010 en Haïti, certains prédicateurs ont expliqué que c’était une sentence divine. Comme Christopher Hitchens l’expliquait sur Slate.fr, le télévangéliste Pat Robertson a ainsi «déclaré sur sa chaîne de télé CBN (Christian Broadcasting Network) que lors de leur révolte contre l'impérialisme français, il y a deux siècles, les Haïtiens avaient fait un pacte avec le diable». Hitchens s’insurge évidemment contre cette supposition et rappelle que les rites vaudous, syncrétisme du polythéisme africain et de la religion catholique, ne sont pas sataniques. Toutefois, naturellement, certains esprits peuvent être malfaisants. Papa Legba, le gardien des clefs et de la frontière entre le monde des humains et celui du surnaturel peut devenir malfaisant la nuit, lorsqu’il se manifeste dans le rite Petro sous l’entité de Kalfu.
En fait, ces croyances ne sont pas si surprenantes. Après tout, cela fait déjà plusieurs siècles que la question du diable nous obsède. Tout le monde le connaît, même les plus incultes en religion. Et on ne compte plus les livres, chansons, films ou peintures qui y font référence. Le diable est un élément culturel incontournable. Sans lui, le Heavy metal n’existerait pas et on n’aurait pas eu droit à Black Sabbath.
Pas besoin d’être chrétien pour avoir peur du diable
La majorité des religions précédant le christianisme ont déjà dans leurs panthéons polythéistes des dieux incarnant le mal: Huwawa chez les Mésopotamiens; Ahriman et ses sept démons majeurs chez Zarathoustra, où le mal est aussi puissant que le bien; Anubis et Seth pour les Egyptiens. Chez les Grecs, Pan, fils d’Hermès, dieu de la nature, possède comme le diable chrétien des cornes, des sabots, le bouc et les pattes velues.
Mais c'est évidemment la dimension chrétienne du diable qui nous touche aujourd’hui. Le diable est une des créatures de Dieu, un de ses anges, qui a refusé l’entrée dans la lumière, et qui s’est voulu être son égal, ce qu’il n’est pas. Selon les interprétations, il peut être matérialisé ou pas. En tout cas, dans la Bible, il est cité nommément 47 fois. Dans le chapitre 4 de l’Evangile selon Saint Mathieu, par exemple, Jésus est conduit dans le désert «pour être tenté par le diable»:
«Le diable, de nouveau, l’emmena sur une montagne très élevée, et lui montrant tous les royaumes du monde, avec leur gloire, il lui dit : “Je vous donnerai tout cela, si, tombant à mes pieds, vous vous prosternez devant moi.” Alors Jésus lui dit: “Retire-toi, Satan; car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul.”»
Le diable existe-t-il?
Le site suisse Bonne nouvelle a posé la question «Le diable existe-t-il», à trois théologiens de confessions différentes. Pour l’Abbé Claude Ducarroz, prévôt de la cathédrale de Fribourg, «si j'ouvre la Bible, il me semble que c'est assez évident. Il y a du diable quelque part. Une chose est sûre, dans les Evangiles, le Christ affronte un adversaire, Satan, qui met des bâtons dans les roues de sa mission». Auschwitz étant pour lui la symbole de l'existence du mal. Jean-Jacques Meylan, formateur d'adultes à la Fédération romande des Eglises évangéliques, estime lui que «le diable existe, c'est une évidence». Si on le retrouve dans les pulsions malfaisantes des hommes ou dans les groupes d’humains –«regardez l’histoire de l’humanité»– il faut également accorder parfois «au diable une existence personnalisée», explique Jean-Jacques Meylan, faisant référence à «des cas de possession majeure et d'envoûtement» tout en assurant qu’il faut rester «prudent» en ce qui concerne l'exorcisme. Enfin pour François Vouga, professeur de théologie, «le diable est bien réel en nous. Le situer à l'extérieur revient à ne pas voir nos propres compromissions. Il faut donc prêcher le diable, pour ne pas succomber à la tentation».
L’âge d’or du diable
Le diable peut donc prendre plusieurs formes et les interprétations de ses apparitions sont multiples. L’âge d’or de celui-ci, et ce qui lui donne sans doute encore aujourd’hui si mauvaise réputation, est le Moyen Age. Obscurantisme et inquisition mirent le diable à toutes les sauces, et si l’on avait des pratiques déviantes, c’est que l’on était forcément possédé par le Malin. L’époque fait encore fantasmer aujourd’hui et les thèmes de Dieu, de l’inquisition et du diable sont régulièrement repris au cinéma, en livre ou en BD.
Mais l’influence du Malin dépasse le Moyen Age. Au XIXe siècle, Victor Hugo s’en moquait sur un ton voltairien dans Les Travailleurs de la mer. Il explique qu’en Normandie et dans les îles de Jersey et de Guernesey, de nombreuses maisons sont «visitées». C’est-à-dire qu’elles ont été abandonnées et qu’elles sont donc maintenant occupées par une présence, le Malin évidemment. Les personnes reprenant une maison anciennement visitée comme Gilliatt, l’un des héros du roman, sont donc forcément louches. Le narrateur note ainsi la très forte présence du diable partout en Europe:
«Les populations campagnardes et maritimes ne sont pas tranquilles à l’endroit du diable. Celles de la Manche, archipel anglais et littoral français, ont sur lui des notions très précises. Le diable a des envoyés par toute la terre. Il est certain que Belphégor est ambassadeur de l’enfer en France, Hutgin en Italie, Bélial en Turquie, Thamuz en Espagne, Martinet en Suisse, et Mammon en Angleterre. Satan est un empereur comme un autre. Satan est César.»
Et de conter les différentes précautions que doivent prendre les pécheurs pour éviter les illusions du diable. On dit même qu’il aimait à se glisser dans le lit des femmes, une fois les maris partis, d’où des grossesses parfois non désirées, et cette blague:
Le confesseur dit: «Pour s’assurer si vous avez affaire au diable ou à votre mari, tâtez le front, si vous trouvez des cornes, vous serez sûre...» «De quoi?», demanda la femme.
Aujourd’hui, sur Internet, où l’intelligence collective a remplacé le bon sens populaire, les forums sont innombrables où l’on débat de l’existence du diable, pour arriver globalement toujours à la conclusion qu’il existe. Et trouver un exorciste, un sorcier et un chaman pour vous en débarrasser, ou juste pour demander un devis, ce n’est pas bien compliqué. Quels sont donc alors les meilleurs moyens pour être exorcisé est une question que nous nous poserons dans un prochain article.
Quentin Girard Libération Slate.fr
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=112013
mercredi 19 décembre 2012
Haïti : trois ans après le séisme, une école pour l'avenir
Alors que l'Éducation est décrétée priorité n°1 d'Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, Radio France a inauguré vendredi une école maternelle et élémentaire flambant neuve à Savanette, gros bourg isolé de l'Est haïtien.
Haïti : une nouvelle école pour Savanette © FranceInfo
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Toquer chez le PDG de Radio France
La raison se nomme Pauline Auguste, 61 ans, Haïtienne, originaire de la région, fondatrice d'une petite association basée à Bagnolet baptisée "Donne ton coeur pour Haïti" et surtout préposée au courrier à la Maison de la Radio. Pauline mesure 1,50 et des poussières, s'autoproclame "maladivement timide" mais a eu le culot quelques mois après le séisme du 12 janvier 2012 d'aller frapper à la porte du patron, le président de Radio France, Jean-Luc Hees. L'aventure commence là en août 2012. Savanette fait régulièrement les frais de la crue de son fleuve, mais a été épargnée par le tremblement de terre. Et de nombreux habitants de Port-au-Prince, rescapés des décombres, reviennent dans leur campagne d'origine pour y trouver refuge. La population grossit, celle des écoliers aussi.
"On n'a pas pu mettre de l'argent mais du temps pour cette école"
La petite école fondée par Pauline en 2005, dans une grange aux quatre vents qui sert aussi d'église, ne suffit plus. Le tremblement de terre surtout, et la désorganisation qui s'ensuit, imposent l'évidence : le pays manque de cadres, les rares universitaires émigrent, le seul espoir réside dans l'éducation. En finir avec cette simili-fatalité qui laisse près d'un enfant sur deux à la porte de l'école.
Le projet se dessine. Radio France, entreprise publique, n'a juridiquement pas le droit de recevoir ou faire des dons, quels qu'ils soient. "On n'a pas pu mettre de l'argent, mais du temps, explique Alain Faucheur, responsable des opérations spéciales de Radio France, en charge du projet. Nous avons servi de catalyseur, fait marcher nos réseaux". La Fondation Architectes de l'Urgence, en Haïti depuis le lendemain du séisme, est aussitôt de l'aventure pour étudier le terrain et dessiner les plans. Restent à trouver des financeurs.
Des classes claires et ventilées pour supporter le cagnard haïtien © Radio France Cécile Quéguiner
Un chantier-école de sept mois
Un appel à dons est lancé sur les antennes de Radio France, permettant de récolter près de 30.000 euros. Le groupe GBH apporte le plus gros. Architectes de l'urgence aussi donne son pécule, complété par SFR, la Fondation Yves Rocher et la Fondation Varenne. Budget : 330.000 euros, de quoi construire une nouvelle école à Savanette, et rénover du même coup un orphelinat à Mirebalais, sur la route, qui accueille une trentaine de gamins de Port-au-Prince. Un chantier de sept mois. "Chantier-école", précise Patrick Coulombel, le président d'Architectes de l'urgence. C'est-à-dire qu'on a fait appel aux gens du coin, qu'on a formé aux techniques de construction parasismiques notamment. Et on a utilisé les ressources locales. Les pierres, les granulats, viennent du lit de la rivière à 300 mètres d'ici". Résultat : cinq immenses salles de classe ventilées, une cuisine, un préau couvert, et des toilettes sèches.
Frais d'"écolage" et système D
Un menuisier haïtien, Chef Benoît, a réalisé les dernières finitions jeudi dernier avant l'inauguration. Mais la rentrée a eu lieu, comme partout ailleurs en Haïti, en octobre. Avec 230 enfants inscrits pour cinq gourdes, soit quelques centimes d'euros, une somme symbolique dans un pays où près de neuf écoles sur dix pratiquent des tarifs exhorbitants.
Ici, certains enfants ont donc pu mettre les pieds pour la première fois à l'école cette année. À trois, six ou 12 ans. Les gamins en uniforme bleu ont fière allure sous ce soleil d'hiver qui frappe fort, mais l'établissement n'échappe pas aux travers de l'Éducation haïtienne. Des classes déséquilibrées où les enfants ont parfois cinq ou six ans d'écart. Métali, par exemple, à 15 ans, pointe en CE1. Tandis qu'Odaline, 12 ans, rentre... en maternelle.
Autre travers : la formation des professeurs. "Pour enseigner en élémentaire, il nous faudrait des enseignants à bac + 2 ou 3, comme chez vous, explique Dejean Thélon, le flegmatique directeur de l'école. Mais ces gens-là réclame 500 euros de salaire pour venir à Savanette, où on n'a pas de route, d'électricité, de structures pour les accueillir. C'est trop pour notre association". Système D : ce sont donc cinq lycéens et collégiens (de 20 ans et plus) qui enseignent ici le matin, avant d'aller prendre leurs cours l'après-midi. Leurs profs à eux ? Des étudiants. Un cercle vertueux dans cette région agricole majoritairement analphabète.
15.000 euros par an
C'est le budget évalué pour faire maintenant tourner l'école "Génération de la ronde" pendant un an. De quoi payer les salaires (l'équivalent de 100 euros mensuels) de ces professeurs, du directeur, du gardien, et bientôt fournir un repas par jour à chaque enfant.
"Il reste aussi quelques bricoles à faire, convient Patrick Coulombel. Des travaux de drainage sur le terrain, et l'installation d'un générateur, faute d'électricité. Car la 1ère ligne électrique se trouve à des kilomètres et en ce moment, il fait quasiment nuit à 17 heures. C'est dommage que l'école soit inutilisable à cette heure-là". Pauline, elle, est pragmatique : "On va faire avec, modeler, enjoliver cette école avec les enfants". Une idée la travaille en ce moment : revenir s'installer ici, dès sa retraite, pour faire des arts plastiques avec les timoun (les enfants en créole). C'est elle qui leur a appris à manier les ciseaux afin de fabriquer des dizaines de guirlandes en papier, pour accueillir la délégation de Radio France, de la Fondation Architectes de l'Urgence, et les donateurs de GBH, SFR et la Fondation Yves Rocher.
Jean-Luc Hees, le PDG de Radio France, raconte son expédition à savanette
"La génération de la ronde" est le nom d'un mouvement littéraire haïtien du 19e siècle.
http://www.franceinfo.fr/education-jeunesse/une-ecole-pour-savanette-trois-ans-apres-le-seisme-haitien-837495-2012-12-18
Haïti-Petite enfance : Coup d’envoi du processus de validation d’un cadre politique
Par Edner Fils Décime
P-au-P, 18 déc. 2012 [AlterPresse] --- De concert avec la branche en Haïti du fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et d’autres partenaires internationaux, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a lancé, le lundi 17 décembre 2012 à Port-au-Prince, les assises nationales pour la validation du cadre politique pour le développement intégré de la petite enfance en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette activité poursuit des objectifs de connaissance, d’amendement, d’approbation et de validation du document-cadre de politique nationale pour la petite enfance en Haïti.
Les organisateurs veulent donc « assurer une base légitime et solide à la stratégie » qui découlera de ce cadre et « assurer une mise en œuvre coordonnée et pérenne, tenant compte du contexte national ».
« La prise en charge de la petite enfance est une entreprise complexe, dans laquelle la santé, la nutrition, la mortalité infantile, l’hygiène, l’encadrement psychocognitif dialoguent sur un même plan », avance le ministre de l’éducation nationale, Vanneur Pierre, qui participait à la cérémonie de lancement.
La prise en charge de la petite enfance ne devrait pas être un luxe.
Elle doit être accessible à tous les enfants haïtiens, plaide le ministre, qui croit impérieux de parvenir à l’extension des jardins d’enfants, des crèches, des garderies et l’accessibilité à l’école préscolaire « permettant aux enfants de s’épanouir très tôt et de développer un rapport intelligent au monde ».
Les enfants âgés de 0 à 6 ans représentent environ 13% de la population totale d’Haïti, selon des chiffres de l’enquête sur la mortalité, morbidité et l’utilisation des services (Emmus V), dont les résultats préliminaires ont été rendus publics en novembre 2012 (cf. www.alterpresse.org/spip.php...).
Pourtant 2,7 millions n’ont pas accès à au moins un service de base, tel que la santé ou l’éducation.
Sur mille (1,000) naissances, quatre-vingt huit (88) enfants meurent.
Avec ce pourcentage, Haïti détient donc le record du taux de mortalité chez les moins de 5 ans pour la région des Amériques.
A partir du cadre politique, le Menfp ambitionne de « développer le secteur d’éducation de la petite enfance [en réduisant] les disparités, dues à une demande sociale pour l’éducation préscolaire, et [par la prise] en charge, le plus tôt et le plus possible, des enfants, de manière à limiter les rentrées tardives au cycle fondamental » (d’une durée de 9 ans).
Les rentrées tardives à l’école fondamentale constituent l’un des éléments explicatifs du nombre élevé de sur-âgés dans le système éducatif haïtien.
De son côté, le représentant de l’Unicef en Haïti, le français Édouard Beigbeder, évoque tout le chemin, parcouru de 2003 à aujourd’hui (2012), pour aboutir à ce « consensus sur une politique pour le développement intégré de la petite enfance ».
Beigbeder tient à attirer l’attention, entre autres, sur les impacts de la situation difficile de la petite enfance sur « l’avenir du pays tout entier ».
« Le fait d’investir, de façon intégrée, en faveur de nos touts petits génère des gains sociaux et économiques considérables dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la protection, du développement et de l’économie », soutient-il.
Certains traduisent l’investissement dans la petite enfance en argent.
Pour un dollar, investi dans des programmes de qualité de la petite enfance, le retour se situe entre 3.00 et 17.00 dollars étasuniens (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui), considèrent ces analystes.
« L’investissement dans la petite enfance représente les fondements d’une meilleure productivité nationale et d’un développement durable », affirment d’autres analystes, tentant d’articuler un discours plus à la mode.
Le paradigme de production ne viserait qu’à mieux préparer des bras pour les zones franches industrielles, vu la position d’Haïti dans la division internationale du travail, dénoncent, pour leur part, des critiques de ce « cadre politique pour le développement intégré de la petite enfance ».
Aux assises pour la validation du cadre politique pour le développement intégré de la petite enfance en Haïti, lancées le 17 décembre 2012 à Port-au-Prince, trois (3) experts internationaux apportent leur aide.
Il s’agit de : Joan Lombardi, experte nationale et internationale sur le développement de l’enfant et les politiques sociales ; Louise Zimanyi, directrice du groupe consultatif pour le développement de la petite enfance ; et Eveline Pressoir, psyschologue clinicienne membre du comité directeur du groupe de travail pour la petite enfance de l’association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea). [efd kft rc apr 18/12/2012 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13846
Le gouvernement haïtien et la communauté́ humanitaire lancent le plan d’action humanitaire 2013
Port-au-Prince, 18 décembre 2013. Le gouvernement haïtien et la communauté́ humanitaire ont lancé ce mardi, le Plan d’action humanitaire (PAH) pour répondre aux besoins humanitaires critiques non couverts de plus d’un million de personnes identifiés comme étant les plus vulnérables.
Tout en reconnaissant les progrès réalisés dans le pays au cours des dernières années, le PAH 2013 identifie un certain nombre de besoins humanitaires résiduels qui doivent être adressés. Il s’agit notamment des préoccupations croissantes au sujet de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle; de la persistance des flambées de choléra localisées et la situation des familles déplacées dans les camps.
« Notre pays s’est relevé de manière remarquable de la tragédie de 2010. Merci à la force et l’engagement de notre population et à l’appui des partenaires humanitaires, plus de 77% des personnes déplacées ont pu quitter les camps et commencer à mener une vie normale. Nous avons également réussi à enrayer la propagation du choléra et minimiser ses effets sur la vie de la population. Haïti poursuit donc son chemin vers le développement durable. Pourtant, nous reconnaissons que des millions de personnes les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants font face à des besoins critiques vitaux. Nous devons adresser ces besoins», a déclaré Rose-Anne Auguste, ministre déléguée au près du Premier ministre chargée des Droits humains et de la lutte contre la Pauvreté.
Environ 2 millions de personnes vivent actuellement en insécurité alimentaire. La vie des populations les plus vulnérables – les femmes, les enfants, les mères allaitantes – est menacée si elles ne sont pas assistées. En outre, la recrudescence de l’épidémie de choléra dans des régions éloignées qui pourrait affecter environ 118.000 personnes en 2013 préoccupe le gouvernement haïtien et la communauté humanitaire. Les 358.000 personnes qui vivent encore dans des camps confrontés à une détérioration des conditions de leurs vies sont encore en attente d’une assistance humanitaire.
«Les autorités nationales et les acteurs humanitaires ont travaillé sans relâche au cours des trois dernières années pour aider le gouvernement haïtien à répondre aux besoins fondamentaux des populations les plus vulnérables. Ensemble, nous avons parcouru un long chemin et avons fait des progrès significatifs. Toutefois, ces progrès sont toujours associés à des nouveaux défis. La sécheresse, la tempête Isaac et l’ouragan Sandy ont laissé des millions de personnes à travers le pays avec moins de nourriture, moins d’emplois et moins de terres pour travailler. Nous devons les aider à se rétablir. Si nous n’agissons pas, une grande partie de ce qui a été accompli à ce jour peut être perdu et beaucoup d’innocents en souffriront », a déclaré M. Nigel Fisher, coordonnateur de l’action humanitaire en Haiti.
Le PAH 2013 propose un paquet minimum d’activités pour répondre à ces priorités. 144 millions de dollars USD sont nécessaires pour la mise en œuvre de ce cadre d’actions stratégiques visant à assister plus d’un million de persones et adresser particulièrement le problème de l’insécurité alimentaire.
L’écart de financement entre les besoins humanitaires et l’aide des donateurs n’a cessé de croître. En 2012, seulement 42% des besoins les plus urgents de financement ont été pris en compte. Le PAH 2013 a été conçu pour se concentrer sur les besoins les plus critiques. Les coûts sont établis pour refléter le minimum que nous devons utiliser pour venir en aide aux plus démunis, et en complément des initiatives visant le développement à long terme en cours.
«Aujourd’hui, nous lançons conjointement ce cadre d’actions stratégique pour adresser rapidement et efficacement les besoins des couches les plus vulnérables en 2013. Nous appelons les partenaires humanitaires à maintenir leur appui à Haïti et à son peuple. Un désengagement prématuré en termes de financement de l’action humanitaire en Haiti en 2013 mettera en péril les resultats atteints comme par exemple les mécanismes de reponse aux urgences déjà mis en place et pourrait aggraver les crises actuelles », a conclu M. Fisher
Pour plus d’informations, veuillez contacter:
George Ngwa Anuongong, Chef, Section communication, Tél. (509) 3702 5192, E-mail: ngwaanuongong@un.org
Gary Bodeau, conseiller en communication (Bureau du premier ministre), Tél. (509) 4411 1111, E-mail : garybodeau@hotmail.com
Les bulletins humanitaires d’OCHA sont disponibles sur www.haiti.humanitarian.info
www.unocha.org
www.reliefweb.int
http://minustah.org/?p=39351
Haïti-Conjoncture : Martelly revient, Lamothe s’en va, et état d’urgence à tout-va
P-au-P, 17 déc. 2012 [AlterPresse] --- Alors que le pays est placé sous état d’urgence depuis le passage de l’ouragan Sandy (du mercredi 23 au vendredi 26 octobre 2012), le chef de l’État Joseph Michel Martelly et le chef du gouvernement Laurent Salvador Lamothe maintiennent leur mode de gestion : multiplier les déplacements à l’étranger, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Lamothe a pris l’avion, le vendredi 14 décembre 2012, en direction du Vietnam (Asie du Sud-Est), où il doit passer 4 jours.
Ce déplacement arrive environ 72 heures après le retour de Martelly au pays. Ce dernier avait effectué une visite de 3 jours (5 au 8 décembre 2012) au Japon (Asie de l’Est).
Dynamiser les relations entre les Haïti et le Vietnam est le principal objectif, avancé par le premier ministre concernant son voyage.
Il annonce également la signature de quelques accords.
Pas d’urgence pour l’état d’urgence
Le chef du gouvernement a sollicité, le jeudi 13 décembre 2012, le report d’une convocation de la commission de finances au sénat haïtien .
Cette commission sénatoriale avait appelé le chef du gouvernement à rendre compte des 5 milliards de gourdes (estimées à150 millions de dollars américains), montant alloué officiellement à la relance agricole et à la réhabilitation des infrastructures abritant des services sociaux de base, après le passage de Sandy.
Laurent Lamothe a laissé comprendre qu’il n’aurait pas assez de temps pour préparer son intervention.
Un fait, qui fâche certains sénateurs, en particulier le président de la commission de finances Jocelerme Privert (parti Inite, Nippes / Sud-Ouest) qui estime « inacceptable » l’incapacité de l’administration Martelly / Lamothe à dresser un bilan, près de 2 mois après les dégâts provoqués par la tempête Sandy.
Des membres de la diaspora haïtienne questionnent l’équipe au pouvoir
Des Haïtiens, regroupés sous le nom de « Perspectives haïtiennes », au Nord de Miami (North Miami, États-Unis d’Amérique) ont profité du passage de Martelly, le lundi 10 décembre 2012, pour dénoncer la gestion - qu’ils qualifient d’opaque - de l’argent prélevé, depuis mai 2011, sur la diaspora (frais sur les appels et les transferts d’argent vers Haïti…).
Sans une loi-cadre, la présidence a instauré, en mai 2011, un fonds dénommé " fonds national pour l’éducation (Fne)", où aboutissent ces taxes.
A date (décembre 2012), aucun rapport transparent n’est venu éclaircir l’opinion sur l’utilisation faite de ce fonds par l’actuelle administration politique.
Michel Martelly continue toutefois d’inviter les Haïtiens, résidant en terre étrangère, à investir en Haïti.
En attendant, la Bid subventionne …
Cinquante (50) millions de dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) pour le renforcement du système éducatif haïtien et 17 millions pour encourager l’investissement, sont, respectivement, les montants récemment annoncés et approuvés par la banque interaméricaine de développement (Bid) dans le cadre d’une subvention à Haïti.
Les conditions exactes de cet apport ne sont pas communiquées.
Parallèlement, la croissance économique pour Haïti en 2012 est de 2.5 %, d’après les conclusions d’une récente publication de la commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Cepalc).
Gare à une éventuelle crise alimentaire
Une récente étude, conduite par des chercheurs brésiliens en sciences sociales, attire l’attention sur le risque d’un manque important d’aliments dans certaines zones rurales des départements du Nord, de l’Ouest et de la Grande Anse (Sud-Ouest), à cause de la dévastation de la production agricole par les dernières catastrophes naturelles (intempéries) enregistrées.
Un échantillon de 1,355 personnes a été choisi dans le cadre de cette enquête, baptisée « après la tempête, l’arrivée de la crise alimentaire ».
Athena Kolbe, Robert Muggah et Marie Puccio sont les chercheurs brésiliens, ayant initié ce travail.
Le gouvernement et le Pam veulent pérenniser le programme de cantine scolaire
Le premier ministre Laurent Lamothe et la directrice en Haïti du programme alimentaire mondial (Pam), Myrta Kaulard, ont paraphé, le jeudi 13 décembre2012, un mémorandum d’accord pour une poursuite des programmes d’assistance alimentaire aux écoles.
Cette initiative vise essentiellement l’augmentation de la quantité de plats, offerts aux élèves quotidiennement, et la mise en œuvre d’une politique nationale de cantine scolaire.
Rien n’est précisé sur l’utilisation des produits agricoles nationaux dans les programmes de cantine scolaire pour les écolières et écoliers haïtiens.
Godson Orélus, définitivement installé à la tête de la police nationale
C’est finalement le jeudi 13 décembre 2012 que Godson Orélus a pris officiellement les commandes de l’institution policière, après avoir été ratifié, le jeudi 30 août 2012, par le sénat, suite à sa désignation, le 15 juin 2012, par le président Martelly, pour remplacer Mario Andrésol à la tête de la police nationale d’Haïti (Pnh).
Affirmant être bien conscient des problèmes, auxquels sont confrontés les agentes et agents de police, Orélus (installé ad intérim le 20 août 2012) promet de travailler à l’amélioration de leur situation.
Insécurité : toujours pas le bout du tunnel
Les cas de kidnapping continuent d’être enregistrés en Haïti, en décembre 2012, à un moment, pourtant, où les responsables de la police nationale parlent de démantèlement de grands réseaux de kidnappeurs.
Le dernier cas en date est celui d’une femme-médecin. Ceux, qui ont commis l’acte d’enlèvement, réclameraient une rançon de 300,000.00 dollars américains pour sa libération.
L’Onu voudraitaider à éradiquer le choléra en Haïti
Sans, jusqu’à présent, reconnaître officiellement l’implication de casques bleus népalais dans la propagation, à partir d’octobre 2010, de la maladie en Haiti - comme l’attestent plusieurs rapports d’investigation scientifique internationale -, le secrétariat général de l’organisation des Nations Unies a annoncé, le mardi 11 décembre 2012, l’opérationalisation d’un plan visant la prévention, le traitement du choléra sur l’île toute entière (Haiti et la République Dominicaine).
Une campagne de sensibilisation est aussi prévue dans la mise en œuvre de ce plan, estimé à 215 millions de dollars américains.
Quand les anciens présidents ont rendez-vous avec la justice
Initialement prévue pour le jeudi 13 décembre 2012, une séance d’audition de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, à la cour d’appel de Port-au-Prince, est reportée au jeudi 24 janvier 2013.
Il est question de faire la lumière sur tous les crimes commis sous le régime de Jean-Claude Duvalier.
Plusieurs plaintes sont déposées contre lui.
Des plaintes sont également déposées contre l’ancien chef d’État Jean-Bertrand Aristide par-devant la justice haïtienne.
Dans le cas d’Aristide, il est question d’exploitation financière que lui reproche particulièrement Sony Thélusma.
Sony Thélusma, dit « Ti Sony », a été, enfant, recueilli par l’ancien prêtre au foyer « lafanmi se lavi ».
Des avocats de Jean-Bertrand Aristide sont en train d’examiner la teneur de cette plainte, fait savoir un responsable de Fanmi Lavalas, le parti fondé par l’accusé.
Manifestation à l’occasion du 16 décembre
Comme annoncé tout au long de la semaine (allant du 9 au 15 décembre 2012), des organisations de base, liées au parti Fanmi Lavalas, ont manifesté, dans la capitale haïtienne le dimanche 16 décembre 2012 pour commémorer les 22 ans des élections qui avaient propulsé Jean-Bertrand Aristide au pouvoir, en 1990.
Cette manifestation a été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogènes. 21 personnes (dont 14 hommes et 7 femmes) sont arrêtées.
La police nationale reproche à celles-ci d’avoir brisé des pare-brises d’environ une dizaine de véhicules qui se trouvaient sur le parcours de la manifestation.
Dans la mêlée, en solidarité avec les 21 personnes interpellées, le député de Delmas/ Tabarre, Arnel Bélizaire, s"est placé lui-même en garde à vue au commissariat de Port-au-Prince. [srh kft rc 17/12/2012 10:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13842
Haïti: l’ONU lance un appel à l’aide humanitaire
Par RFI
Près de trois ans après le séisme, Haïti est toujours confrontée à une crise humanitaire d'ampleur et, après les passages des cyclones Isaac et Sandy, une crise alimentaire menace le pays. Pour l'année 2013, l'ONU a lancé un appel à l'aide internationale à hauteur de 144 millions de $.
Nigel Fisher, coordonateur des affaires humanitaires à la Minustah, appelle la communauté internationale à financer les programmes d'urgence. « On estime maintenant que deux millions de personne, soit un Haïtien sur cinq, sont dans une situation d’insécurité alimentaire, explique-t-il. Il y a des programmes sur le long terme, comme pour la création d’emploi. Mais il y a vraiment une crise à laquelle on doit répondre. Il faut se focaliser sur le long terme mais ces risques, on ne peut pas les oublier. »
L'aide alimentaire, le relogement des sinistrés du séisme et la lutte contre le choléra sont les trois urgences prioritaires identifiées par l'ONU, qui espère que, cette année, les bailleurs internationaux vont répondre à l'appel. L'an dernier seul 40% des fonds demandés avaient été versés.
TAGS: HAÏTI - ONU
http://www.rfi.fr/ameriques/20121219-haiti-onu-lance-appel-aide-humanitaire
Près de trois ans après le séisme, Haïti est toujours confrontée à une crise humanitaire d'ampleur et, après les passages des cyclones Isaac et Sandy, une crise alimentaire menace le pays. Pour l'année 2013, l'ONU a lancé un appel à l'aide internationale à hauteur de 144 millions de $.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Plus de 350 000 sinistrés du séisme survivent encore dans des camps de fortune et l'aide internationale est vitale pour répondre à leurs besoins urgents. Mais comme les récoltes ont été détruites par les cyclones, les populations rurales sont elles aussi menacées par la faim.Nigel Fisher, coordonateur des affaires humanitaires à la Minustah, appelle la communauté internationale à financer les programmes d'urgence. « On estime maintenant que deux millions de personne, soit un Haïtien sur cinq, sont dans une situation d’insécurité alimentaire, explique-t-il. Il y a des programmes sur le long terme, comme pour la création d’emploi. Mais il y a vraiment une crise à laquelle on doit répondre. Il faut se focaliser sur le long terme mais ces risques, on ne peut pas les oublier. »
L'aide alimentaire, le relogement des sinistrés du séisme et la lutte contre le choléra sont les trois urgences prioritaires identifiées par l'ONU, qui espère que, cette année, les bailleurs internationaux vont répondre à l'appel. L'an dernier seul 40% des fonds demandés avaient été versés.
TAGS: HAÏTI - ONU
http://www.rfi.fr/ameriques/20121219-haiti-onu-lance-appel-aide-humanitaire
lundi 17 décembre 2012
DES FORFAITS VACANCES EN HAITI
De nouveaux forfaits vacances en Haïti, combinant plages, nature, musées et sites historiques, seront offerts cet hiver par Transat au départ de Montréal.
À compter du 23 janvier 2013, les voyageurs pourront s'envoler
pour une expérience de sept jours à la découverte de la capitale,
Port-au-Prince, et de la côte des Arcadins, en compagnie de guides locaux. Ils
seront logés dans des hôtels en formule deux repas par jour.
Transat devient le premier grand voyagiste canadien à offrir de
tels forfaits dans ce pays voisin de la République dominicaine, sur l'île
d'Hispaniola.
«Nous avons développé un produit novateur et différent qui
s'inscrit dans notre volonté de proposer des voyages vacances centrés sur
l'authenticité, la culture et la nature», a expliqué Annick Guérard, directrice
générale de Transat Tours Canada, dans un communiqué.
Le voyagiste s'est associé avec le ministère du tourisme haïtien
pour créer ces nouveaux voyages. «Le tourisme est un moteur de développement
socio-économique de premier ordre. Comme Transat, qui œuvre pour un tourisme
plus durable, nous souhaitons que ce développement se fasse de manière
responsable et intégrée, en tenant compte des besoins de la population et de la
protection de l'environnement», a déclaré Stéphanie Balmir Villedrouin,
ministre du Tourisme en Haïti.
«Notre pays a tout le potentiel voulu pour reconquérir le cœur
de voyageurs internationaux, en particulier des Canadiens, qui ont toujours
fait preuve d'une grande solidarité avec Haïti», a-t-elle ajouté.
Les forfaits vacances en Haïti se retrouveront parmi les offres
hivernales de Vacances Transat. Des séjours balnéaires de quatre jours
s'adressant notamment aux gens rendant visite à leurs proches haïtiens seront
aussi proposés.
Air Transat assure déjà une liaison hebdomadaire entre Montréal et
Port-au-Prince. http://fr.canoe.ca/voyages/nouvelles/archives/2012/12/20121217-154841.html
Haïti :
Funérailles émouvantes de trois jeunes tués par balle aux Gonaïves
lundi 17 décembre 2012
Correspondance
Exalus MergenatGonaïves, 17 déc. 2012 [AlterPresse] --- Les funérailles de trois jeunes tués par balle aux Gonaïves ont été chantées le samedi 14 décembre 2012 en la cathédrale du souvenir Saint Charles Borromée de cette ville, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Rootchy Magène, 22 ans, et Rony François, 24 ans, ont été abattus par des bandits armés dans la nuit du 27 au 28 novembre dernier à leur domicile.
Un autre jeune, Kempès Charlot, grièvement blessé, a rendu l’âme à l’hôpital St Nicolas de Saint-Marc où il a été transporté pour recevoir des soins.
Des milliers de personnes, en majorité des jeunes écoliers en uniforme, ont assisté à ces obsèques qui ont été transformées en manifestation improvisée pour réclamer justice en faveur des victimes.
Cercueils à bout de bras, les manifestants (convoi funèbre) se sont rendus dans un premier temps à la prison civile des Gonaïves où sont incarcérés les présumés meurtriers de ces trois jeunes cousins qui vivaient sous le même toit.
Le convoi funèbre s’est rendu aussi en face du commissariat pour demander à la police d’arrêter d’autres personnes qui seraient impliquées dans ce triple meurtre.
Après avoir sillonné plusieurs rues de la ville, le convoi funèbre a abouti au cimetière des Gonaïves pour l’inhumation de ces trois jeunes.
Six personnes accusées dans l’assassinat de ces jeunes sont sous les verrous.
L’affaire a été déférée par devant le cabinet d’instruction. [em kft gp apr 17/12/2012 10:25]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13843
Les Québécois mettent l’épaule à la roue pour Haïti
Charles-Éric Blais-Poulin
Pour les Haïtiens, le vélo est plus qu’un moyen de
transport. Véritable outil de travail et de développement économique, la
bicyclette laisse tranquillement sa trace dans le nord d’Haïti. Et si ce sont
des Québécois qui ont donné la première poussée, les Haïtiens tiennent
maintenant les guidons d’une culture en pleine expansion.
Tout a commencé en 2006. Lassés de savoir que les femmes et
fillettes haïtiennes transportaient sur leur tête des charges inhumaines,
Mercier Pierre-Louis et les membres du Carrefour d'entraide et des retrouvailles
du Cap-Haïtien (CENTRECH) ont imaginé l’implantation d’une nouvelle culture au
nord du pays : le vélo. Si les paysannes sont la colonne vertébrale de la
société haïtienne, celle-ci ploie sous le poids des objets transportés sur leur
tête : cruches d’eau, achats au marché, outillage, etc.
Pendant trois ans, l’organisme CENTRECH a acheminé des centaines
de bicyclettes pour soulager les femmes d’un poids immense. Le projet a démarré
sur les chapeaux de roue. « Sur le terrain, nous rêvions un peu. Il y avait des
vélos, mais les femmes n’étaient pas habilitées à les conduire », relate M.
Pierre-Louis, Haïtien d’origine et cofondateur de CENTRECH.
À la suite de ce constat, l’organisme n’a pas mis les freins à
l’aventure, mais a décidé de se réorienter. La culture du vélo s’implanterait
progressivement au Cap-Haïtien, mais cette fois, avec les jeunes aux commandes.
En 2010, un projet ambitieux est lancé : faire de la ville de Caracol la
première Vélo-Cité d’Haïti.
Deux initiatives voient le jour rapidement. La première, «
Entraide à vélo », vise à fournir des vélos munis d’un panier à des jeunes
Haïtiens. Chaque fin de semaine, ceux-ci parcourent la région pour aller
distribuer des bidons d’eau aux personnes âgées. La deuxième, « Le petit train
va loin », consiste à ajouter des remorques aux vélos, notamment pour que les
fillettes puissent transporter plus aisément les marchandises. « Nous voulions
montrer que le vélo n’était pas seulement un moyen de transport, mais aussi un
outil de travail » explique M. Pierre-Louis.
L’alphabétisation comme moteur de changement.
Édouard Archer
La petite communauté de Labrousse, dans le sud-ouest
haïtien, a décidé de prendre son destin en main. Grâce au travail acharné d’une
association locale, FODES-5, cet ensemble de villages à flanc de montages est
en voie de devenir un modèle de développement pour le pays tout entier. Savoir
lire et écrire le créole étant une condition indispensable au développement,
une ONG offre l’accès à une éducation de base à tous les adultes qui se
trouvent sur son territoire.
C’est la fin de la journée au complexe éducatif de Labrousse, une
petite commune située dans les hauteurs du sud-ouest de l’île d’Hispaniola,
dominée par les palmiers géants et entourée d’une végétation tropicale
luxuriante. Alors que les quelque 700 élèves sont partis depuis déjà plusieurs
heures, des voix s’échappent encore de l’une des salles de cours de l’école.
Les yeux rivés sur l’écran de télévision, une trentaine de personnes regardent
attentivement une scène entre un vendeur et un commerçant qui se déroule en
créole dans un marché haïtien. Dans l’assistance, des jeunes dans la vingtaine,
mais aussi des hommes et des femmes âgés de 60 ans et plus.
Tous viennent participer, trois jours par semaine, à cet atelier
d’alphabétisation organisé par la Fondation pour le développement économique et
social (FODES-5). « Les classes sont composées de paysans, de marchands, mais
il y aussi beaucoup de jeunes adultes qui ont dû quitter l’école trop jeunes »,
fait remarquer Marie-Josée Bouchereau, une coopérante fraîchement débarquée de
Montréal en septembre dernier. Bien que 82 % des enfants haïtiens sont
scolarisés, on estime que seulement 50 % d’entre eux terminent les six ans du
cycle primaire. Les frais de scolarisation élevés, la maladie d’un parent et,
dans les régions rurales, l’éloignement géographique sont les principales
causes de décrochage scolaire.
En cette journée de pluie diluvienne, Mme Bouchereau est venue
assister le formateur bénévole de l’association FODES-5, qui vient de recevoir
un financement de l’ONG québécoise Développement, Expertise et Solidarité
internationale (DÉSI) pour ses activités d’alphabétisation. La Québécoise
d’origine haïtienne a ce projet à cœur depuis qu’elle est venue travailler à
titre d’infirmière bénévole au centre de santé de Labrousse, situé à quelques
mètres de l’école, en 2009. Elle y animait des ateliers en santé maternelle.
L’or aux Cubains… le bronze aux Haïtiens
Cuba, la plus grande
des Antilles en superficie et en population, l’est aussi en football. Les
Cubains se sont désormais hissés sur le toit de la Caraïbe en remportant,
dimanche soir à Antigua & Babuda, la Coupe caribéenne des nations, aux dépens
de Trinidad & Tobago (1-0).
Pour l’île castriste, c'est une première : remporter la compétition la plus lucrative de la Caraïbe, au niveau des sélections. L’équipe cubaine a élimé celle d’Haïti en demi-finale, avant de venir à bout de Trinidad & Tobago (1-0) après prolongation.
Les Grenadiers (surnom de la sélection d’Haïti) qui revenaient d’une grève avant de s’incliner dans le duel des Grandes Antilles, ont pris la troisième de la compétition, en battant la Martinique (1-0 a.p) qui finit le podium. L’unique but de la rencontre a été marqué par Lionel Saint-Preux.
Les quatre meilleures équipes de la Coupe caribéenne des nations disputeront la Gold Cup 2013 aux États-Unis.
Pour l’île castriste, c'est une première : remporter la compétition la plus lucrative de la Caraïbe, au niveau des sélections. L’équipe cubaine a élimé celle d’Haïti en demi-finale, avant de venir à bout de Trinidad & Tobago (1-0) après prolongation.
Les Grenadiers (surnom de la sélection d’Haïti) qui revenaient d’une grève avant de s’incliner dans le duel des Grandes Antilles, ont pris la troisième de la compétition, en battant la Martinique (1-0 a.p) qui finit le podium. L’unique but de la rencontre a été marqué par Lionel Saint-Preux.
Les quatre meilleures équipes de la Coupe caribéenne des nations disputeront la Gold Cup 2013 aux États-Unis.
jeudi 6 décembre 2012
Transat pense offrir des forfaits vacances en Haïti
MARTIN JOLICOEUR . les affaires.com . 05-12-2012 (modifié le 05-12-2012 à 15:54)
Le voyagiste Transat A.T. évalue la possibilité d’ajouter Haïti sur la liste de destinations pouvant offrir des forfaits vacances aux touristes en quête de repos, a appris LesAffaires.com.
Une équipe de dirigeants de Transat s’est rendue dans les régions de Port-au-Prince et Jacmel le mois dernier pour y effectuer une visite de prospection de quatre jours. Lieux historiques, infrastructures hôtelières, ateliers d’artisanat et plages ont, entre autres, été visités.
«Nous pouvons confirmer que nous avons des discussions ouvertes avec les représentants du pays et que nous ne fermons pas la porte à une collaboration future pour des forfaits vacances», a répondu par courriel la porte-parole de Transat, Debbie Cabana.
Transat offre à l’année une liaison aérienne par semaine à Montréal, en direction et en provenance d’Haïti. En changeant d’appareil, le voyagiste a récemment accru sa capacité d’accueil de ces voyages, passant de 249 passagers (Airbus A310) par voyage à 345 passagers (A330).
Mais le voyagiste montréalais pense maintenant accroître d’un cran sa présence dans ce pays en offrant à sa clientèle de nouveaux tout-compris haïtiens. La dernière fois que la québécoise a tenté l’aventure date d’il y a 23 ans. À l’époque, l’initiative avait été menée par Multitour, devenue Vacances Transat, et avait été vite abandonnée, faute de demande.
Les choses pourraient cette fois se dérouler autrement, croit Transat, qui insiste tout de même pour dire qu’il serait «prématuré» de parler du lancement d’un tel nouveau forfait.
Sa porte-parole ajoute, par contre, que Transat serait prête «à appuyer la relance d’Haïti en tant que destination voyage lorsque les infrastructures touristiques nécessaires seront en place». Transat n’aurait aucune intention d’y construire elle-même un hôtel.
Aux représentants de l'hebdomadaire Haïti Libre, les représentants de Transat ont déclaré avoir rapporté à Montréal toute la ferveur de ceux qu’ils ont rencontrés durant leur séjour et qu’ils comptaient soumettre un «rapport positif» à la direction afin que le projet, espéré de part et d’autre, puisse voir le jour.
L’action de Transat AT se négociait aujourd'hui à 5,41$ à la Bourse de Toronto. Depuis trois mois, son titre a progressé de 1,75$ ou de 47,81%.
http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/tourisme/transat-pense-offrir-des-forfaits-vacances-en-haiti/552021/2
Le voyagiste Transat A.T. évalue la possibilité d’ajouter Haïti sur la liste de destinations pouvant offrir des forfaits vacances aux touristes en quête de repos, a appris LesAffaires.com.
Une équipe de dirigeants de Transat s’est rendue dans les régions de Port-au-Prince et Jacmel le mois dernier pour y effectuer une visite de prospection de quatre jours. Lieux historiques, infrastructures hôtelières, ateliers d’artisanat et plages ont, entre autres, été visités.
«Nous pouvons confirmer que nous avons des discussions ouvertes avec les représentants du pays et que nous ne fermons pas la porte à une collaboration future pour des forfaits vacances», a répondu par courriel la porte-parole de Transat, Debbie Cabana.
Transat offre à l’année une liaison aérienne par semaine à Montréal, en direction et en provenance d’Haïti. En changeant d’appareil, le voyagiste a récemment accru sa capacité d’accueil de ces voyages, passant de 249 passagers (Airbus A310) par voyage à 345 passagers (A330).
Mais le voyagiste montréalais pense maintenant accroître d’un cran sa présence dans ce pays en offrant à sa clientèle de nouveaux tout-compris haïtiens. La dernière fois que la québécoise a tenté l’aventure date d’il y a 23 ans. À l’époque, l’initiative avait été menée par Multitour, devenue Vacances Transat, et avait été vite abandonnée, faute de demande.
Les choses pourraient cette fois se dérouler autrement, croit Transat, qui insiste tout de même pour dire qu’il serait «prématuré» de parler du lancement d’un tel nouveau forfait.
Sa porte-parole ajoute, par contre, que Transat serait prête «à appuyer la relance d’Haïti en tant que destination voyage lorsque les infrastructures touristiques nécessaires seront en place». Transat n’aurait aucune intention d’y construire elle-même un hôtel.
Aux représentants de l'hebdomadaire Haïti Libre, les représentants de Transat ont déclaré avoir rapporté à Montréal toute la ferveur de ceux qu’ils ont rencontrés durant leur séjour et qu’ils comptaient soumettre un «rapport positif» à la direction afin que le projet, espéré de part et d’autre, puisse voir le jour.
L’action de Transat AT se négociait aujourd'hui à 5,41$ à la Bourse de Toronto. Depuis trois mois, son titre a progressé de 1,75$ ou de 47,81%.
http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/tourisme/transat-pense-offrir-des-forfaits-vacances-en-haiti/552021/2
L’évêque de la Guadeloupe a visité Haïti
Mgr Jean-Yves Riocreux, nouvel évêque de Basse-Terre (Guadeloupe), s’est rendu à Haïti, du mardi 27 au jeudi 29 novembre, à l’invitation des évêques du pays. Le signe de « liens renforcés » entre ces deux îles des Antilles, selon le nouvel évêque, qui atteste des liens « anciens » avec Haïti.
« J’avais souhaité me rendre dans ce pays, en réponse aux messages reçus au moment de ma nomination en juin », explique Mgr Riocreux, sensible à la présence de Mgr Romelus, évêque émérite de Jérémie lors de son installation, le 30 septembre. Mgr Riocreux, ancien évêque de Pontoise, a été nommé le 15 juin en Guadeloupe, après une délicate période de vacance épiscopale de quatre ans.
Les liens entre Haïti et la Guadeloupe sont en effet historiques. Parmi les 62 prêtres que compte son diocèse, 20 sont d’origine haïtienne, envoyés par les diocèses de Jérémie et Jacmel. « 40 000 Haïtiens travaillent et vivent en Guadeloupe, essentiellement sur l’île Saint-Martin », souligne l’évêque. Ces Haïtiens, qui représentent 10 % de la population guadeloupéenne, « prennent bien leur place dans la société et participent activement à la vie de l’Église », poursuit-il.
Durant ces deux jours, il a pu rencontrer les dix évêques haïtiens, dont le président de la conférence, Mgr Chibly Langlois, et l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Guire Poulard, ainsi que les supérieurs des prêtres haïtiens travaillant dans le diocèse de Basse-Terre.
« CONTINUER LES EFFORTS » POUR PORTER SECOURS À L’ÉGLISE D’HAÏTI
Au retour de sa visite, l’évêque français a appelé à « continuer les efforts » pour porter secours à l’Église d’Haïti, « cette Église-sœur qui a grand besoin de notre soutien en cette période de reconstruction », bientôt deux ans après le séisme qui a ravagé l’île, le 12 janvier 2010.
Le diocèse de Basse-Terre s’est impliqué très tôt dans l’aide à Haïti. Dès mars 2010, avec l’envoi d’une mission technique afin d’évaluer les besoins des diocèses et des congrégations religieuses avec qui cette Église entretient des relations de partenariats – spiritains, montfortains, rédemptoristes, ainsi que l’institut d’origine canadienne Voluntas Dei . Un an après la catastrophe, le diocèse avait apporté 194 000 € pour la reconstruction.
Parmi les difficultés auxquelles l’Église en Haïti doit faire face, Mgr Riocreux cite « les nombreux problèmes pastoraux liés à la reconstruction de la cathédrale de Port-au-Prince, de 13 églises détruites, ainsi que des écoles et du séminaire national. »
« Depuis la destruction du séminaire, les 117 séminaristes de théologie sont accueillis dans des conditions sommaires à Lilavois, dans la banlieue de Port-au-Prince. Ce séminaire provisoire se situe dans une vaste et belle propriété appartenant à l’Église : siège de la conférence épiscopale avec des bungalows pour les évêques. »
200 000 personnes sont mortes à cause du séisme. Parmi eux, un évêque, des prêtres et 15 séminaristes.
ADRIEN BAIL
http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/France/L-eveque-de-la-Guadeloupe-a-visite-Haiti-_NP_-2012-12-05-883999
« J’avais souhaité me rendre dans ce pays, en réponse aux messages reçus au moment de ma nomination en juin », explique Mgr Riocreux, sensible à la présence de Mgr Romelus, évêque émérite de Jérémie lors de son installation, le 30 septembre. Mgr Riocreux, ancien évêque de Pontoise, a été nommé le 15 juin en Guadeloupe, après une délicate période de vacance épiscopale de quatre ans.
Les liens entre Haïti et la Guadeloupe sont en effet historiques. Parmi les 62 prêtres que compte son diocèse, 20 sont d’origine haïtienne, envoyés par les diocèses de Jérémie et Jacmel. « 40 000 Haïtiens travaillent et vivent en Guadeloupe, essentiellement sur l’île Saint-Martin », souligne l’évêque. Ces Haïtiens, qui représentent 10 % de la population guadeloupéenne, « prennent bien leur place dans la société et participent activement à la vie de l’Église », poursuit-il.
Durant ces deux jours, il a pu rencontrer les dix évêques haïtiens, dont le président de la conférence, Mgr Chibly Langlois, et l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Guire Poulard, ainsi que les supérieurs des prêtres haïtiens travaillant dans le diocèse de Basse-Terre.
« CONTINUER LES EFFORTS » POUR PORTER SECOURS À L’ÉGLISE D’HAÏTI
Au retour de sa visite, l’évêque français a appelé à « continuer les efforts » pour porter secours à l’Église d’Haïti, « cette Église-sœur qui a grand besoin de notre soutien en cette période de reconstruction », bientôt deux ans après le séisme qui a ravagé l’île, le 12 janvier 2010.
Le diocèse de Basse-Terre s’est impliqué très tôt dans l’aide à Haïti. Dès mars 2010, avec l’envoi d’une mission technique afin d’évaluer les besoins des diocèses et des congrégations religieuses avec qui cette Église entretient des relations de partenariats – spiritains, montfortains, rédemptoristes, ainsi que l’institut d’origine canadienne Voluntas Dei . Un an après la catastrophe, le diocèse avait apporté 194 000 € pour la reconstruction.
Parmi les difficultés auxquelles l’Église en Haïti doit faire face, Mgr Riocreux cite « les nombreux problèmes pastoraux liés à la reconstruction de la cathédrale de Port-au-Prince, de 13 églises détruites, ainsi que des écoles et du séminaire national. »
« Depuis la destruction du séminaire, les 117 séminaristes de théologie sont accueillis dans des conditions sommaires à Lilavois, dans la banlieue de Port-au-Prince. Ce séminaire provisoire se situe dans une vaste et belle propriété appartenant à l’Église : siège de la conférence épiscopale avec des bungalows pour les évêques. »
200 000 personnes sont mortes à cause du séisme. Parmi eux, un évêque, des prêtres et 15 séminaristes.
ADRIEN BAIL
http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/France/L-eveque-de-la-Guadeloupe-a-visite-Haiti-_NP_-2012-12-05-883999
Haïti à la Conférence de Doha : II fallait agir hier, aujourd'hui il est tard
Allocution de Son Excellence Dr Jean Vilmond Hilaire Ministre de I'Environnement d'Haïti.
" Depuis quelques années, nous assistons avec impuissance comment notre pays est victime d'évènements climatiques qui annulent nos efforts de développement. A titre d'exemple, l'espérance de croissance pour l'année 2012 était de l'ordre de 7% au début de l'année, les intempéries d'octobre dernier additionnées aux mois de sècheresse nous font croire que notre croissance sera de moins de 2%.
Les désastres naturels à répétition causent des
pertes et des préjudices dont les effets sont incalculables. Ils constituent un
véritable frein aux efforts de développement que des états comme le notre sont
en train de déployer. Nos gouvernements doivent, chaque année consacrer leurs
maigres ressources qui devaient aller à des secteurs sociaux comme l'éducation,
la sante, le logement, l'eau potable, etc. à panser les plaies causées par ces
désastres qui ne sont autres que des conséquences directes du dérèglement
climatique. Nous n'avions pas attendu le Cyclone Sandy pour en sentir les
pincements. Nous le vivons chaque jour à travers notre incapacité à faire face
aux problèmes sociaux et, économiques de nos populations tels l'insécurité
alimentaire et le manque d'accès au service de base. Nous vivons aussi à
travers notre impatience de voir les promesses et engagements des pays amis se
concrétiser, et quand ils se concrétisent les coûts d'opérationnalisation sont
si élevés que la partie qui arrive véritablement dans nos communautés n'est que
des miettes. "
[COP18-climat]
Source : ONU
[COP18-climat]
Source : ONU
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