Pour les Haïtiens, le vélo est plus qu’un moyen de
transport. Véritable outil de travail et de développement économique, la
bicyclette laisse tranquillement sa trace dans le nord d’Haïti. Et si ce sont
des Québécois qui ont donné la première poussée, les Haïtiens tiennent
maintenant les guidons d’une culture en pleine expansion.
Tout a commencé en 2006. Lassés de savoir que les femmes et
fillettes haïtiennes transportaient sur leur tête des charges inhumaines,
Mercier Pierre-Louis et les membres du Carrefour d'entraide et des retrouvailles
du Cap-Haïtien (CENTRECH) ont imaginé l’implantation d’une nouvelle culture au
nord du pays : le vélo. Si les paysannes sont la colonne vertébrale de la
société haïtienne, celle-ci ploie sous le poids des objets transportés sur leur
tête : cruches d’eau, achats au marché, outillage, etc.
Pendant trois ans, l’organisme CENTRECH a acheminé des centaines
de bicyclettes pour soulager les femmes d’un poids immense. Le projet a démarré
sur les chapeaux de roue. « Sur le terrain, nous rêvions un peu. Il y avait des
vélos, mais les femmes n’étaient pas habilitées à les conduire », relate M.
Pierre-Louis, Haïtien d’origine et cofondateur de CENTRECH.
À la suite de ce constat, l’organisme n’a pas mis les freins à
l’aventure, mais a décidé de se réorienter. La culture du vélo s’implanterait
progressivement au Cap-Haïtien, mais cette fois, avec les jeunes aux commandes.
En 2010, un projet ambitieux est lancé : faire de la ville de Caracol la
première Vélo-Cité d’Haïti.
Deux initiatives voient le jour rapidement. La première, «
Entraide à vélo », vise à fournir des vélos munis d’un panier à des jeunes
Haïtiens. Chaque fin de semaine, ceux-ci parcourent la région pour aller
distribuer des bidons d’eau aux personnes âgées. La deuxième, « Le petit train
va loin », consiste à ajouter des remorques aux vélos, notamment pour que les
fillettes puissent transporter plus aisément les marchandises. « Nous voulions
montrer que le vélo n’était pas seulement un moyen de transport, mais aussi un
outil de travail » explique M. Pierre-Louis.
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