La petite communauté de Labrousse, dans le sud-ouest
haïtien, a décidé de prendre son destin en main. Grâce au travail acharné d’une
association locale, FODES-5, cet ensemble de villages à flanc de montages est
en voie de devenir un modèle de développement pour le pays tout entier. Savoir
lire et écrire le créole étant une condition indispensable au développement,
une ONG offre l’accès à une éducation de base à tous les adultes qui se
trouvent sur son territoire.
C’est la fin de la journée au complexe éducatif de Labrousse, une
petite commune située dans les hauteurs du sud-ouest de l’île d’Hispaniola,
dominée par les palmiers géants et entourée d’une végétation tropicale
luxuriante. Alors que les quelque 700 élèves sont partis depuis déjà plusieurs
heures, des voix s’échappent encore de l’une des salles de cours de l’école.
Les yeux rivés sur l’écran de télévision, une trentaine de personnes regardent
attentivement une scène entre un vendeur et un commerçant qui se déroule en
créole dans un marché haïtien. Dans l’assistance, des jeunes dans la vingtaine,
mais aussi des hommes et des femmes âgés de 60 ans et plus.
Tous viennent participer, trois jours par semaine, à cet atelier
d’alphabétisation organisé par la Fondation pour le développement économique et
social (FODES-5). « Les classes sont composées de paysans, de marchands, mais
il y aussi beaucoup de jeunes adultes qui ont dû quitter l’école trop jeunes »,
fait remarquer Marie-Josée Bouchereau, une coopérante fraîchement débarquée de
Montréal en septembre dernier. Bien que 82 % des enfants haïtiens sont
scolarisés, on estime que seulement 50 % d’entre eux terminent les six ans du
cycle primaire. Les frais de scolarisation élevés, la maladie d’un parent et,
dans les régions rurales, l’éloignement géographique sont les principales
causes de décrochage scolaire.
En cette journée de pluie diluvienne, Mme Bouchereau est venue
assister le formateur bénévole de l’association FODES-5, qui vient de recevoir
un financement de l’ONG québécoise Développement, Expertise et Solidarité
internationale (DÉSI) pour ses activités d’alphabétisation. La Québécoise
d’origine haïtienne a ce projet à cœur depuis qu’elle est venue travailler à
titre d’infirmière bénévole au centre de santé de Labrousse, situé à quelques
mètres de l’école, en 2009. Elle y animait des ateliers en santé maternelle.
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