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samedi 30 juillet 2011

Les ingénieurs japonais forment des Haïtiens dans le maniement d’équipements lourds

30 juillet 2011 Publié dans la catégorie : À La Une, Quoi de neuf ?
Depuis son déploiement après le séisme, la Compagnie de Génie japonaise (JAPANCOY) de la Force de la MINUSTAH a, à son actif, de nombreux travaux, tels la réhabilitation de routes, la démolition de bâtiments fortement endommagés par le séisme et l’enlèvement de débris. Aujourd’hui, les Casques bleus partagent leurs connaissances avec quatre Haïtiens. Une nouvelle facette de leur engagement dans la reconstruction du pays.


Photo : Japan PIO – UN/MINUSTAH
Aux quatre Haïtiens -deux femmes et deux jeunes hommes- les Casques bleus japonais apprennent, depuis le depuis le 12 juillet, à manier des chargeuses et des niveleuses, des équipements lourds utilisés dans des travaux d’ingénierie. Les deux femmes s’entrainent surtout, au moyen de leur « grader », à charger de sable des camions-benne. Quant aux deux jeunes hommes, ils manœuvrent des « loaders » pour étaler des remblais ou niveler des terrains. Outre l’enseignement relatif à l’utilisation des engins, les bénéficiaires ont reçu une formation théorique de base en matière de maintenance.

Cette formation entre dans le cadre d’un projet pilote et est susceptible de s’étendre à des effectifs plus importants. La période d’apprentissage s’étend sur un peu plus de deux semaines. Au terme de cette dernière, les apprenants seront soumis à des tests d’évaluation. Ils recevront leur certificat au cours d’une cérémonie officielle, à la base du dela Compagnie de Génie japonaise de la MINUSTAH, ce samedi 30 juillet.

« Je suis fière de pouvoir faire fonctionner un loader (chargeuse). Cette formation me permet de réaliser un rêve car j’ai toujours souhaité conduire des engins lourds», se félicite Judette Delva, soulignant qu’il y a très peu de femmes, dans le pays, qui sont attirées par de telles professions.Selon son confrère Jean-Pierre Fleuré, «il n’y a pas d’institutions dispensant ce type de formation en Haïti. En apprenant à utiliser des équipements d’ingénierie, on est mieux armé pour participer à la reconstruction de notre pays. En outre, cela nous offre des perspectives d’emplois».

Chômeur de son état et n’ayant aucune profession, Jean-Pierre a bénéficié de cette formation grâce à une demande formulée au contingent de génie japonais par le Ministère des Travaux Publics Transport et Communication (TPTC), via le Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS). Comme ses trois autres collègues, il suit de manière intensive, depuis le 12 juillet, la formation théorique et pratique dispensée par une équipe de six instructeurs dirigée par l’ingénieur Masaru Imade.

Jean-Pierre se félicite de la disponibilité des instructeurs et de la pédagogie utilisée pour transmettre leur savoir. « Nous avons beaucoup appris en un laps de temps assez court. Ailleurs, nous aurions mis plusieurs mois pour acquérir toutes les connaissances qui nous ont été transmises pendant environ deux semaines », fait-il remarquer, ajoutant que « ce serait un plus pour le pays si d’autres entités pouvaient, comme les Japonais, aider des jeunes sans profession à apprendre un métier ».

Et c’est évidemment pour « permettre à de jeunes Haïtiens de mieux contribuer à l’évolution de leur société » que le contingent d’ingénierie japonais a « facilité » cette formation, comme le souligne le Lieutenant Masaru Imade. Pour sa part, le Major Maki Chonan, responsable de l’Information publique du contingent, fait valoir que « la transmission de ce savoir va être utile dans le cadre de la reconstruction du pays ».

Au delà de la formation !
Le transfert de connaissances n’est qu’un nouvel aspect de l’action des ingénieurs japonais de la MINUSTAH dans le pays. En effet, depuis leur déploiement en février 2010, ils ont participé à la réhabilitation de nombreuses routes et infrastructures. La remise en état de la route de Malpasse reliant Port-au-Prince à la République Dominicaine, régulièrement empruntée pour l’acheminement de l’aide humanitaire, est l’un des exemples parmi d’autres.
Les Casques bleus japonais interviennent aussi dans la démolition d’immeubles irréparables et l’enlèvement de débris. Ces initiatives touchent des bâtiments publics comme le commissariat de police de Delmas 33, le Ministère haïtien de l’Economie et des Finances et le Bureau des douanes de l’aéroport de Port-au-Prince. Ils ont aussi déblayé des immeubles logeant des institutions scolaires comme l’école primaire « Notre Dame du Petit », dans la commune de Carrefour et l’école Externat La Providence. A la Galerie d’Art Nader, leur mission était de retirer des décombres les œuvres d’art.
Un autre domaine d’intervention concerne le curage de canaux et le nettoyage de quartiers, dont Fort-National. Ces ingénieurs ont par ailleurs fourni un soutien technique dans l’aménagement de nombreux camps de déplacés, notamment dans la localité de Chambrun, dans la Plaine du Cul-de-sac, ainsi que celui de camp Tabarre Issa, à Port-au-Prince. Sur le site d’hébergement provisoire de Pétion-Ville Club, les Casques bleus ont réalisé des travaux de drainage et construit une structure de soutènement visant à empêcher les glissements de terrain.
La compagnie de génie japonaise s’investit en outre dans des activités à caractère humanitaire. Ainsi, figure à son crédit la construction d’un dépôt et d’un dortoir pour un orphelinat à Gantier, dans le cadre d’un Projet à Impact Rapide (QIP) de la MINUSTAH.

Les Casques bleus japonais entreprennent par ailleurs divers gestes de solidarité envers les populations vulnérables, sur leurs fonds propres. Par exemple, au «Centre loving hands children’s», un orphelinat situé dans la commune de la Croix-des-Bouquets, au nord-est de la capitale, ils ont offert 60 bancs, 13 tableaux, de la craie, des crayons et des cahiers. Ils ont aussi remis aux responsables divers produits alimentaires et des articles vestimentaires et organisé au profit des enfants, des activités culturelles.
Dans le cadre de l’opération « Nouvel Horizon 2011 », le contingent japonais a participé aux côtés de militaires américains à la réhabilitation d’infrastructures scolaires et médicales dans la localité de Poteau, aux Gonaïves. La dernière réalisation en date à mettre au crédit des japonais est la construction d’une buanderie dotée notamment de lavabos, d’une machine à laver et d’un espace pour faire sécher le linge au sanatorium de Sigueneau, un hôpital spécialisé dans le traitement de la tuberculose (TB) et de la double infection TB/VIH-SIDA à Léogane.
La compagnie de génie japonaise a un effectif quelque 330 membres, en majorité des ingénieurs.
Rédaction : Faustin Caille
Edition : Uwolowulakana Ikavi
http://minustah.org/?p=31394

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