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mardi 23 novembre 2010

Sean Penn : Son glorieux combat sans relâche depuis dix mois !

NEWS PUBLIÉE, LE MARDI 23 NOVEMBRE 2010 À 15:57 Le 12 janvier 2010, un terrible séisme ravage l'île d'Haïti. Le bilan humain est effrayant : en date du 9 février 2010, Marie-Laurence Jocelyn Lassegue, ministre des Communications, confirme un bilan de 250 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris. Face à ce drame, le monde entier s'est mobilisé et de nombreuses personnalités sont montées au créneau, accentuant la médiatisation de ce tremblement de terre.

Emissions, concerts caritatifs : de nombreuses manifestations ont été mises en places et les stars se sont montrées très affectées. Près d'un an après le tremblement se distingue toutefois une personnalité parmi elles, une star hollywoodienne qui, par son travail humanitaire qui s'étend sur le long terme, vient d'obtenir son "plus beau rôle", si l'on reprend les mots de Libération : Sean Penn. Le quotidien français fait état de l'action du comédien. Extraits.

De la rébellion à l'action
Militant de gauche qui a écrit à George W. Bush une lettre ouverte pour dénoncer en 2002 la guerre que les Etats-Unis s'apprêtaient à lancer contre l'Irak et s'est mobilisé après l'ouragan Katrina en 2005 en Louisiane, Sean Penn a fait parler de lui à Haïti. Sauveur, porteur de cartons pleins de vivres et de médicaments, "il a passé six mois sur place à dormir sous une tente et à répondre aux urgences", indique Libération. Sean Penn n'est pas une star à Haïti, c'est un homme habité par une volonté puissante.
Il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que l'acteur américain se rende sur les lieux. Après six jours d'images insoutenables à la télévision, Sean Penn est venu sur place avec une équipe de médecins et des spécialistes de l'humanitaire. Son objectif était de voir l'étendue de la catastrophe mais il a pris des initiatives et a fondé au côté d'une philanthrope et activiste, Diana Jenkins, une ONG, J/P HRO, Jenkins Penn Human Relief Organization. Loin de se limiter à envoyer de l'argent, Sean Penn est impliqué à tous les niveaux : "Voilà maintenant dix mois que Sean Penn a pris la direction de ce camp de 55 000 personnes qui était, en un autre temps, le club de golf de Pétionville, dans la banlieue sud-est de Port-au-Prince", précise Libération.
Longtemps, Sean Penn a traîné derrière lui une image de beau gosse rebelle d'Hollywood, un bagarreur gauchiste en constante révolte. Aujourd'hui et à Haïti, personne ne s'attarde sur sa réputation. "Un acteur américain ? Ah bon, nous on connaît Brad Pitt et Tom Cruise, Sean Penn, on pensait juste que c'était le patron", déclarent deux adolescents du camp géré par la star. Son engagement total a pu être nourri de sa vie personnelle, lui qui a vécu une douloureuse séparation avec la mère de ses enfants, Robin Wright, comme il le laissait supposer dans une interview pour Vanity Fair. Ou encore l'histoire de son fils Hopper, sauvé miraculeusement d'un accident cérébral après une chute de skateboard.

Une seule priorité : reconstruire
Toutefois, l'acteur n'est pas là pour parler de sa vie et surtout pas de ses états d'âme, il n'a qu'une chose en tête : faire avancer les choses à Haïti. Il montre aux journalistes l'école qu'il a montée très vite, dans les jours qui ont suivi la catastrophe : "Ça permet d'apporter un peu de stabilité à quelques gamins. [...] Evidemment, ce n'est pas suffisant, mais on manque de ressources. Il faut qu'on trouve de l'argent. Et puis, il faut aussi préparer le départ des gens du camp pour qu'ils bénéficient d'abris plus pérennes. Autant dire que je suis là pour longtemps..." Le cinéma est donc mis de côté et il a fait le strict minimum pour la promotion du thriller politique Fair Game. Il vient de tourner There Must Be The Place et est attendu de pied ferme dans Tree of Life.
Sean Penn utilise de façon constructive sa colère, dont la source est simple : "Ce n'est pas le tremblement de terre qui tue les gens, c'est la pauvreté." La situation à Haïti l'insupporte mais il ne se limite pas aux discours emplis de colère contre les promesses non tenues, l'argent promis non versé (sur les 164 millions de dollars attendus après un appel de l'ONU il y a dix jours, seul 6,8 millions de dollars ont été récoltés) : "Lui si hostile à la chose militaire a appris à travailler avec l'armée, qui lui a même décerné une médaille", explique Libération. "Ici, si tu travailles tout seul, tu n'arrives à rien. Tu peux toujours dire 'moi je' mais t'as l'air d'un con. C'est le 'nous' qui importe", explique Sean Penn.
Accomplir des choses à Haïti est un objectif qui prend au coeur pour Sean Penn. C'est pour cela qu'il n'a pu contenir son énervement face aux prétentions électorales du chanteur, ex-Fugees, Wyclef Jean. Ce dernier a souhaité se présenter à l'élection présidentielle et Sean Penn l'a accusé d'être muet et peu présent pour pouvoir accéder à cette fonction. Wyclef a répondu pour sa défense que Sean Penn était certainement trop occupé à sniffer de la cocaïne pour le voir, une argumentation douteuse qui met en lumière l'écart entre les accomplissements de l'acteur et du chanteur.
Le défi est loin d'être terminé pour Sean Penn. "Il faut impliquer les entreprises, créer des emplois. Mais il faut de l'argent et de l'expertise." Pour lui, les camps sont comme "des châteaux de cartes qui dépendent des dons et de la bonne volonté des individus". Sean Penn fait aussi face à des critiques et à des épreuves : "Nous sommes l'organisation la plus offensive [...]. Mais nous avons été critiqués par de nombreuses ONG parce que soi-disant on se disperse. Pourtant, la seule façon de faire avancer les choses, c'est de travailler comme une pieuvre avec plusieurs bras qui interviennent sur plusieurs fronts en même temps."
Puis vient le danger du choléra qui a atteint l'île. Selon un dernier bilan des autorités sanitaires haïtiennes, 23 377 personnes ont été hospitalisées et 1 344 sont décédées des suites de la maladie. L'acteur salue le travail des médecins mais se désole face à la situation : "Il existe 700 hôpitaux et cliniques dans le pays. Mais seuls 65 acceptent les malades du choléra, parce que les gens ont peur de la maladie. [...] L'une de nos infirmières sur place nous dit que les gens meurent dans la rue comme dans un film d'horreur."
L'horreur, Sean Penn la voit de près mais il ne détourne pas le regard. "Si nous le voulons vraiment, nous pouvons sauver les Haïtiens", déclare-t-il avec un optimisme "à l'américaine", digne d'un héros de cinéma... sorti de l'écran.
http://www.purepeople.com/article/sean-penn-son-glorieux-combat-sans-relache-depuis-dix-mois_a68436/1

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