Je ne suis pas un spécialiste de l’écosystème politique haïtien. Juste un gars qui est allé en reportage trois fois dans ce pays depuis 2008. Et j’ai beau revirer la chose dans ma tête sans arrêt, je ne vois pas en quoi Haïti a besoin du chanteur Wyclef Jean dans cet écosystème. Pourra-t-il se présenter officiellement ? La chose n’est pas claire. Le cas échéant, gagnera-t-il ? On verra. Mais Haïti a besoin de leaders compétents, capables de faire fonctionner l’État, capables d’enrayer la corruption et de faire cesser les nombreux cercles vicieux qui affligent le pays.
Déjà que les élections haïtiennes sont une sorte de jamboree surréaliste où on compte des dizaines de candidats à la présidence, c’est à se demander si le pays a vraiment besoin de devenir, en plus, une télé-réalité pour artiste affligé d’un complexe messianique. En se présentant à la présidence, Jean confirme par l’absurde ce que Dany Laferrière à déjà écrit (je paraphrase) : tous les Haïtiens veulent être président. Et l’idéal serait que chacun le soit une journée…
Oui, Wyclef Jean est connu ; oui, Wyclef Jean est riche (sous-texte : ça l’immunise face à la corruption) ; oui, il est probablement de bonne foi. Mais on ne peut pas dire qu’il a révolutionné le genre politique par ses déclarations récentes. En voici une, résumant sa vision : « Et ça passera par l’éducation, la création d’emplois et l’investissement pour Haïti. »
Bref, Wyclef Jean a dit ce que tout le monde, ce que n’importe quel candidat pourrait dire. Qu’importe, le message, ici, c’est l’homme. Le médium, c’est la vedette. Remarquez, tous les candidats disent ce genre de banalité qui ne veut rien dire, tous. Partout. Raison de plus, dans le cas de Jean, pour ne pas le traiter comme un messie.
http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/2010/08/07/wyclef-jean-president-dhaiti/
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 8 août 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire